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VICTOR HUGO (1802-1885)

Je prendrai par la main les deux petits enfants

 

Je prendrai par la main les deux petits enfants ;
J'aime les bois où sont les chevreuils et les faons,
Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches
Et se dressent dans l'ombre effrayés par les branches ;
Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur
Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur.
Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent
Que l'éden seul est vrai, que les coeurs s'y rencontrent,
Et que, hors les amours et les nids, tout est vain ;
Théocrite souvent dans le hallier divin
Crut entendre marcher doucement la ménade.
C'est là que je ferai ma lente promenade
Avec les deux marmots. J'entendrai tour à tour
Ce que Georges conseille à Jeanne, doux amour,
Et ce que Jeanne enseigne à George. En patriarche
Que mènent les enfants, je réglerai ma marche
Sur le temps que prendront leurs jeux et leurs repas,
Et sur la petitesse aimable de leurs pas.
Ils cueilleront des fleurs, ils mangeront des mûres.
Ô vaste apaisement des forêts ! ô murmures !
Avril vient calmer tout, venant tout embaumer.
Je n'ai point d'autre affaire ici-bas que d'aimer.

L'art d'être grand-père

Commentaires

  • sûrement que" nos petits banlieusards", doivent être sous le charme de la poésie de feu Hugo . .!!
    salutations.

  • Ces vers sont parmi les plus beaux écrits par le plus grand génie de notre littérature ! Trop beaux pour être commentés !
    Qu'on est loin de la culture "Charlie" !!!
    Et le grand-père hugolien que je suis proclame :
    "Je suis Victor Hugo !"

  • Cher Dirk, j'ai pensé à vous en lisant ce poème si beau, et je l'ai posté. Je pensais que vous l'aimeriez!
    Quel grand génie français! La musicalité des vers est étonnante.

    Amitiés

  • Pauvre Victor Hugo, il a connu la souffrance en perdant Leopoldine , puis ses deux fils, seule Adele devenue folle ,a survecu..
    Mais il lui est reste ses deux petits-enfants:Georges et Jeanne, qui lui ont illumine ses vieux jours.. :"je n'ai point d'autre affaire ici bas que d'aimer".
    Quel genie! Jamais il ne nous decoit...

  • Chère Nelly, c'était un génie. J'ai relu aussi La tristesse d'Olympio. Bouleversant. Il faut redécouvrir Victor Hugo.

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