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[Chez nos confrères] « Français de souche » : les identitaires sont-ils en train de gagner la bataille des mots ?

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25/02/2015 – PARIS (via Le Rouge & le Noir)
Le monde politique et médiatique français est en émoi. En cause, une expression employée par François Hollande dans son discours au dîner du CRIF. Revenant sur la profanation du cimetière juif de Sarre-Union par des jeunes proches des idées antifascistes, le chef de l’État a parlé d’un « cimetière dévasté par de jeunes lycéens, Français de souche comme on dit ».

« Français de souche »

Ce sont ces mots, « Français de souche », qui sont au cœur de la polémique. Plusieurs ministres, députés, personnalités politiques ou médiatiques sont montés au créneau dès hier soir et toute la journée pour dénoncer l’emploi de ce terme. « Je n’emploie jamais cette expression et d’ailleurs je bloque systématiquement sur les réseaux sociaux ceux qui se revendiquent de cela » déclare Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée nationale. « Français de souche : plus qu’une maladresse, une faute » pour Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture.

Pourquoi tant de remue-ménage ? La réponse est elle aussi donnée par Aurélie Filippetti : « en utilisant ce terme il lui donne une légitimité qu’il n’avait jamais eue encore ». Car il faut bien comprendre que ce terme de « Français de souche » fait peur. Et le voir employé dans la bouche du président français est une victoire pour l’extrême-droite car il signifie que le mot a été accepté par les français, y compris par ses élites, même si elles ne l’emploient que pour le dénoncer. Et de même, la presse, avec un empressement qui relève presque de la panique, s’est immédiatement attachée à dénoncer ce terme : « Français de souche : pourquoi l’expression accaparée par l’extrême-droite n’a pas de fondement historique » titre par exemple le Huffington Post.

La « bataille des mots » du PS

« Gagner contre le Front national, c’est d’abord gagner la bataille des mots » déclarait Manuel Valls à l’université d’été du PS de La Rochelle en Aout 2013. Voir un président français socialiste parler de français de souche est, en soi, une claque pour le PS.

Il ne faut pas se leurrer pour autant. Le français de souche n’existe dans la bouche des hommes politique de gauche uniquement quand il s’agit de le stigmatiser (collaboration, colonisation, profanation…).

Cette « bataille des mots » se joue à la télévision, dans les médias et dans les discours politiques. C’est là qu’est le paradoxe : le PS, pourtant bien placé pour en contrôler le jeu, semble impuissant à empêcher certains termes, opinions et polémiques d’émerger dans le débat politique. L’hyper-médiatisation d’expressions propres à la gauche : “vivre-ensemble”, “éviter l’amalgame”, “stigmatisation”, “discrimination”, “tolérance”, … ne prend pas, quand les termes ne sont pas purement et simplement détournés de leur sens par une partie de la population française. Les débats restent obstinément centrés depuis plusieurs années sur les questions d’identité, d’immigration et d’islamisation.

 

Français de souche, grand remplacement et remigration

Ces mots n’existaient pas dans le vocabulaire politique et médiatique il y a dix ans. Si l’histoire derrière le terme « Français de souche » est ancienne, son sens actuel est récent et intimement rattaché au site Fdesouche (dont la presse évoque aujourd’hui l’influence dans ses différents articles ayant trait à la polémique soulevée par les propos de François Hollande). Le terme vise principalement à distinguer les Français « de souche » de ceux dits « de papiers ».

En dix ans le terme a fait son apparition dans les milieux dits d’extrême-droite, sur les réseaux sociaux, dans la bouche des militants, puis progressivement dans les médias et dans les discours et débats des hommes politiques (en commençant par ceux les plus à droite pour atteindre jusqu’à la bouche critique de Jean-Luc Mélenchon).

Ce terme, fortement lié à l’identité est en train d’en tirer deux autres vers la même lumière médiatique.

Le « grand remplacement », théorisé par l’écrivain Renaud Camus, s’est d’abord développé dans les milieux identitaires jusqu’à faire depuis un an des sorties médiatiques de plus en plus nombreuses. Employée par Eric Zemmour, Ivan Rioufol, Jean-Marie Le Pen, Aymeric Chauprade, Marion Maréchal-Le Pen, … l’expression désigne, pour reprendre la définition qu’en donne la benjamine de l’assemblée nationale, « un effet de substitution sur certaines parties du territoire de ce qu’on appelle les Français de souche par une population nouvellement immigrée ».

Le député de la Ligue du sud, Jacques Bompard, a même introduit ce terme à l’Assemblée Nationale en déposant une proposition de loi sur la « lutte contre le grand remplacement » [8]. Une rapide recherche dans l’actualité montre à quel point ce terme est maintenant régulièrement employé par les médias depuis plusieurs mois, y compris dans Libération, Le Monde, Le Nouvel Obs, L’Express, …

Le troisième terme qui s’impose actuellement est celui de « remigration ». Promu par le Bloc Identitaire, il désigne une inversion de flux migratoires, non pas dans sa population globale, mais un flux inverse au flux qui a conduit des individus à quitter leur pays d’origine pour venir s’installer en France. Il s’agit donc d’un retour au pays de personnes ayant immigré en France au cours des dernières décennies.

Bien souvent présenté dans les media comme un « fantasme », la remigration seraient aux portes du FN d’après Libération. En effet, le terme attire de plus en plus les militants FN et même certains de ses dirigeants.

Déjà médiatisée par Eric Zemmour, la remigration attire aussi Aymeric Chauprade, ce qui n’a pas manquer de faire bondir à chaque fois SOS Racisme.

Les nombreux débordements lors des rencontres sportives de l’Algérie, puis des manifestation pro-palestiniennes durant l’été dernier ont donné à Fabrice Robert, président du Bloc Identitaire l’occasion d’appeler, avec un certain écho médiatique outré, ces populations immigrés à retourner chez elles : « Ce que nous vous proposons, c’est une remigration dans la dignité sur le sol de vos ancêtres et l’intérêt de nos deux peuples (…) Vous, Algériens avez tout à gagner à vous ré-enraciner. Car l’identité hors-sol n’existe pas ».

De même, les tragiques attentats de début janvier en France et ceux de février au Danemark poussent la population à s’interroger sur la possibilité réelle d’un vivre-ensemble.

Le premier ministre a voulu une bataille des mots, il est en train de la perdre. A force de dénoncer en permanence ces termes sans proposer une quelconque alternative, les media et les politiques les apprennent aux Français. Ceux qui ignoraient ou sentaient confusément que l’immigration est de plus en plus présente et qu’il faudra bien y trouver une solution reçoivent avec joie ces termes que les media leurs font découvrir en pensant les combattre. Gagner la bataille des mots c’est dans le même temps gagner la bataille des idées. Les identitaires sont-ils en train de gagner la bataille des mots ?


Commentaires

  • Le Grand remplacement a été vu en premier par Jean Raspail ; puis dénoncé par JMLP au début des années 1970. C’est Renaud Camus qui l’a théorisé et a réussi à en faire un argument de combat politique il y a quelques années. Les identitaires l’ont popularisé et mis au cœur du débat. Il est urgent que les Français (de souche ?) en prennent conscience et redressent la barre si l’on ne veut pas que la France disparaisse !

  • Oui ! Nous sommes en train de gagner la bataille des mots en imposant notre propre vocabulaire et nos propres définitions. Internet joue un rôle majeur dans cette bataille de l'ombre pour banaliser les concepts interdits par le politiquement correct. Bd Voltaire de ce jour a publié plusieurs articles sur le concept désormais imposé de "Français de souche".

    Ci-après, copie d'un de mes commentaires sur ce sujet :

    "Français de souche" (je préfère "de racines") désigne, selon la démographe de l'INED Michèle Tribalat, des Français nés de deux parents nés en France. Tout le monde comprend de quoi il s'agit ! Les idéologues remplacistes qui monopolisent les débats trouvent ce terme « nauséabond . C’est une expression forte qui leur fait mal, et qu’il faut continuer à utiliser et à imposer !
    Rappelons à ces imbéciles incultes qui parlent d’une France soi-disant « métissée » depuis des siècles plusieurs choses :
    1) parler de « métissage » suppose le mélange de deux races…donc, postule l’existence de races, ce qui est une évidence. Un enfant le comprendra si on met côte à côte un Norvégien (de souche) et un Pygmée ou un Chinois. Ce n’est pas « raciste » que de constater l’existence de races au sein de l’espèce humaine.
    2) Il n’y a pas de métissage à l’intérieur d’une même race, pour ce qui nous concerne, la race européenne (dite parfois caucasienne). Un Auvergnat et une Italienne, un Flamand et une Polonaise ne donnent pas naissance à des métis !
    Martine Aubry a même un jour parlé de métissage entre « Français » et « Belges » (entre Flamands de France et Flamands de Belgique) ! On en est là !!!
    3) Le métissage est le fruit de croisements entre notre race européenne et d’autres races, asiatiques, africaines, etc. Ce vrai métissage de masse a commencé dans la 2nde moitié du siècle dernier.

    Propos racistes ? Je ne veux la fin d’aucune race, ni la suprématie de l’une sur une autre, simplement leur maintien, qui fait la véritable richesse et diversité du monde voulues par la nature, Dieu ou tout ce que vous voulez. Vouloir une société multiraciale, c’est vouloir créer une société multiraciste, violente, « haineuse »…et le chaos permanent. Rappel : en 2006, le collabo Sarkozy s’exclamait haineusement :«Je veux que l’expression «Français de souche» disparaisse ! ».

  • Dirck, j'applaudis bien fort ! Comme je l'ai dit sur l'article qui a trait à la généalogie, je suis moi-même un Français de souche, catholique évidemment, sans AUCUN parent étranger en remontant des générations en arrière, malgré le proximité de l'Espagne.Et lors même, les Espagnols sont aussi des chrétiens Européens, souvent châtains clairs d'ailleurs et non pas maures ! Et je veux rester Français, maître et propriétaire de mon sol, chez-moi, en toute fraternité, libre, indépendant et souverain, sur la terre de ceux qui ont porté mon nom bien avant moi et qui l'ont mérité, par le sang versé. Hors de ceci, point de salut mais un monde de zombies bons à euthanasier à date prévue d'avance...des moutons qu'on mène à l'abattoir, pire encore, des "CHARLIE", bobos imbéciles, égoïstes, utopistes et hédonistes !

  • Louis, je suis exactement dans le même cas: Française 100% par mes ascendants, aussi loin que je peux remonter. J'ai toujours était fière d'être française et je n'ai jamais désiré avoir une autre nationalité. Cela me paraîtrait être une trahison ...

    (Mon nom de blog est évidemment un pseudonyme)

    J'ajoute que tous les hommes de ma famille ont fait la guerre et aucun n'a cherché à se faire réformer.

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