Du Salon de l’agriculture à la moindre de ses interventions, notamment en campagne électorale comme à Palaja, près de Carcasonne, où il s’est déplacé (à nos frais ?), Manuel Valls n’a qu’une obsession : le Front national. « L’extrême droite, a-t-il martelé, ne mérite pas la France. Je n’ai qu’un adversaire, la France n’a qu’un adversaire. » Ce n’est pas le chômage, ni le salafisme, ni même l’économie désastreuse, c’est l’extrême droite, autant dire Marine Le Pen, qu’il ne nomme jamais, comme d’ailleurs Nicolas Sarkozy qui ne prononce jamais ce nom, à jamais maudit, mais n’en pense pas moins. « L’extrême droite n’aime pas la République et sème le poison de la division et du racisme » et encore « Ce n’est pas seulement l’adversaire principal de la gauche mais du pays ». L’accusation est forte, implacable. Et il le dit avec ses yeux qui savent être féroces, sa gestuelle qui pointe l’index vers l’épouvantable vision que lui engendre le résultat des sondages.
Plus rien ne compte avant les élections départementales que de combattre ce fléau. La gauche avec à sa tête un président de la République devenu président de la République socialiste va se battre, pendant le mois qui reste, contre cet adversaire unique que représente ce parti. Un parti nationaliste, raciste, xénophobe (et j’en passe) qui aurait dû être interdit mais pour lequel les intentions de vote montent, montent, montent, terrifiant désormais non seulement la gauche, mais une partie de l’UMP, et en tout cas son président.
Le PS va tenter de convaincre les électeurs par des arguments de bas étage, des arguments qui n’en sont plus tant il ne peut opposer que des résultats catastrophiques. Ou un mensonge effronté, comme cette baisse du chômage alors que celui-ci a augmenté de 16.100 personnes, soit 0,3 %. Inutile de préciser que le programme du FN sera épinglé point par point. Et que le CV des 7.800 candidats et les comptes Twitter et Facebook seront épluchés par des tas de journalistes devenus commissaires politiques trop heureux de recenser les « dérapages ». Comme cette semaine Patrick Cohen ou encore Apolline de Malherbe face à Florian Philippot.
Mais comment un Premier ministre et, qui plus est, un président peuvent-ils mépriser ainsi un tiers des Français, enfin disons des électeurs, puisque selon la nomenklatura il ne s’agit pas de l’ensemble des Français mais de ceux qui croient encore suffisamment à la démocratie pour aller voter ? Comment peuvent-ils les considérer comme incapables de décider par eux-mêmes quel est le parti le mieux à même de les défendre ?
Sommes-nous à ce point incapables de lire un programme, d’écouter, de constater ? « Je lance un appel solennel à tous les républicains pour battre le Front national dans chaque canton pour faire vivre les valeurs de la République. » M. Valls, rassurez-vous, nous avons reçu 5/5 votre message, et nous vous prierons bientôt de retourner dans votre chère ville d’Évry, là où, un jour, vous aviez trouvé qu’il n’y avait « pas assez de Blancos » ! Nous sommes assez grands pour choisir qui il nous plaira, selon notre conscience et notre intelligence sans avoir besoin de vos conseils et encore moins de vos menaces. Car nous aimerions bien, un jour, que vous nous éclairiez sur ces fameuses valeurs auxquelles vous vous référez en permanence sans jamais nous les décrypter.
Commentaires
On sait .
Ils sont de la gauche la plus colorée chez nous . Quand il s'agit de défendre des choses sérieuses , l'Etat d'Israël , ils deviennent les droitiers les plus intolérants .
Comment pouvons-nous supporter pareil pitre ?
plus le FN progressera , plus le sieur Valls et consorts monteront au créneau pour crier au loup , mais à part son électorat et les naïfs , qui peuvent ils encore enfumer ??
salutations.
Avez remarqué comme Valls imite de plus en plus Mussolini ? Même coups de menton, même accents guerriers avec froncement de sourcils et rictus de la bouche, même discours démagogique ! Il y a quelques 80 ans, Mussolini eut un autre imitateur : un certain Adolf. Ca ne vous rappelle rien ?