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L’horreur au cœur de Verdun : une jeune femme séquestrée, torturée et violée

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Le déversoir

 

Six personnes en garde à vue pour viol, séquestration et actes de torture et de barbarie sur une jeune  fille de 20 ans.

Méconnaissable. Les cheveux rasés, le visage tuméfié et déformé par les coups et les blessures. Mardi 17 mars, l’éducatrice verdunoise qui suit cette jeune fille de 20 ans, placée en famille d’accueil en Meuse depuis qu’elle a 5 ans, ne la reconnaît pas. Le premier réflexe de la professionnelle du social est de prévenir les urgences. Mais les trois personnes qui accompagnent la jeune femme ne le souhaitent pas, prétextant un hypothétique passage à tabac en boîte de nuit. Mais la dame s’impose et la jeune femme est finalement prise en charge par le centre hospitalier où elle a été soignée et examinée par le docteur Bruno Frémont, médecin légiste à Verdun. Son arrivée aux urgences, c’est sa planche de salut. Elle est aujourd’hui hors de danger.

« Tu finiras en morceaux dans un bois »

Selon les premiers éléments, deux jours auparavant, dimanche 15 mars, dans un appartement du quartier populaire d’Anthouard-Pré l’Évêque elle entend cette phrase qui la fait réagir : « Tu finiras en morceaux dans un bois ». Elle prétexte alors devoir aller chercher sa carte bancaire auprès de son éducatrice. Ses bourreaux, que l’argent intéresse visiblement beaucoup, finissent par accéder à sa demande.

La veille encore, samedi 14, elle a cru voir sa dernière heure arriver. Le point culminant de l’horreur dans lequel elle vit depuis la mi-février.

La jeune fille est en effet conduite au déversoir, là où la Meuse fait quelques petites cascades, à un jet de pierre des tours du quartier. On l’oblige à s’immerger tout habillée, d’avancer dans l’eau glacée, de se mettre sous l’eau. Si elle n’obtempère pas, les coups de pied pleuvent. Après ces sévices, elle est conduite, grelottante et apeurée, dans un immeuble tout proche. Pour ne pas laisser de traces dans la cage d’escalier, elle doit se mettre nue et monter ainsi dans un appartement où elle subit ce qu’elle subit depuis quelque temps déjà.

Séquestrée, privée de douche, dormant par terre et mangeant des croquettes pour chat, la demoiselle servait autant d’exutoire à la rage de ces personnes que d’esclave sexuel.

Avant cette spirale infernale que rien ne semblait pouvoir arrêter, tout a commencé comme un mauvais film d’horreur. Apprentie dans un établissement de restauration verdunois, la jeune femme loge dans une chambre du foyer de jeunes travailleurs de la Cité de la Paix.

Brûlures sur les seins et les parties intimes

Fragile et se retrouvant seule à Verdun, elle croise en ville un camarade d’un établissement qu’elle a fréquenté auparavant. Ce copain la conduit auprès d’un couple de femmes vivant au centre-ville de Verdun.

Elle pensait trouver là un peu d’amitié, c’est au final l’enfer qu’elle va rencontrer. Prise dans l’engrenage, elle ne se rend plus dans son logement, ni à son travail. Un enfer qui va crescendo : des claques d’abord, le vol d’une première carte bancaire. Et puis, elle qui n’a jamais rien pris d’illicite, est obligée de fumer des joints et de boire de l’alcool. Littéralement happée dans l’horreur absolue, elle est violée successivement par des amis du couple de femmes. Elle a enduré également l’introduction d’objets divers. Ces relations sexuelles imposées sont parfois filmées. Elle subit aussi des tortures : brûlures de cigarettes, couteau chauffé et posé sur les parties intimes et les seins…

Ce samedi, les policiers de Verdun ont procédé à l’interpellation de six personnes qui ont été placées en garde à vue : trois hommes et trois femmes âgés entre 19 et 27 ans, soit le couple de femmes, trois hommes et la compagne de l’un d’eux. Tous sont Meusiens : cinq de Verdun et un de Stenay. Si quatre d’entre eux ont un casier judiciaire vierge, l’un des garçons est connu, notamment, pour des violences et l’une des filles pour des atteintes aux biens. L’enquête a été confiée initialement aux hommes du commissariat de Verdun en co-saisine avec le SRPJ de Nancy.

Les déclarations des gardés à vue tendent à confirmer les dires de la victimes.

Ce samedi matin, Camille Miansoni, procureur de la République de Verdun, s’est dessaisi du dossier au profit du pôle de l’instruction de Nancy compétent en la matière où une instruction devrait être ouverte aujourd’hui. Elle devra déterminer le rôle joué par chacun des protagonistes dans cette affaire.

Frédéric PLANCARD

L'Est Républicain

 

 

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