Samedi 16 mai 2015, 17:38
TEICH/CARO FOTOS/SIPA
Bibliothèque à l'université de Berlin.
DOCTORAT - Ingeborg Rapoport sera bientôt la plus vieille doctorante du monde...
A 102 ans, elle sera bientôt, la plus vieille doctorante du monde. Ingeborg Rapoport a déjà tenté de soumettre sa thèse à l’université d’Hambourg. C’était en 1938, sous le IIIe Reich. Elle avait 25 ans, rapporte le Wall Street Journal.
Son professeur, qui avait appartenu un temps au parti nazi, salue alors son travail sur la diphtérie, une maladie infectieuse qui provoque des décès chez les enfants en Europe et aux Etats-Unis. On l’empêche pourtant d’obtenir son doctorat. « On m’a dit que je n’étais pas autorisée à passer l’examen oral », raconte-t-elle.
Thèse rejetée pour « raisons raciales »
L’académie évoque des « raisons raciales ». Ingeborg est née de mère juive. Ses copies sont barrées d’une bande jaune. « Mon avenir médical a été réduit à néant. C’était une honte pour la science et une honte pour l’Allemagne », commente-t-elle. Comme elle, des milliers d’étudiants juifs sont jetés hors des universités. Beaucoup meurent dans les camps.
Ingeborg fuit, seule et sans un sou, aux Etats-Unis en 1938. Elle fait une brillante carrière médicale, et prend la tête d’une clinique pédiatrique dans un hôpital de Cincinnati. « J’ai eu beaucoup de chance, et peut-être de la ténacité ». Elle rentre finalement en Allemagne de l’Est avec son mari dans les années 1950.
Il y a quelques mois, la thèse refait surface. Un ami de son fils raconte l’histoire d’Ingeborg à l’actuel doyen de l’Université d’Hambourg. La retraitée retravaille son sujet, et présente une nouvelle version de sa thèse, 77 ans après. L’oral s’est tenu le 7 mai dans le salon de la vieille dame. « Le test a été très bon », a salué le doyen. « Vu son âge, elle a été brillante ». Une cérémonie est prévue le 9 juin par l’université. « Je ne me suis jamais sentie amère, témoigne la vieille dame. J’ai été affreusement chanceuse dans toute cette histoire »
Commentaires
Ses parents vont être contents et fiers d'elle.
Une phrase me surprend tout de meme:
"Ingeborg fuit, seule et sans un sou, aux Etats-Unis en 1938. Elle fait une brillante carrière médicale, et prend la tête d’une clinique pédiatrique dans un hôpital de Cincinnati."
Combien d'immigrants n'ont pas eu cette chance.
Sans un sou, elle a pu faire des etudes universitaires...dans le pays qui l'a accueillie. De quoi se plaint-elle?
Affreusement chanceuse oui et combien d'autres encore!
Mais comment, ce n’est pas une rescapée d’Auschwitz ?
Nelly: il fallait noircir le tableau afin d,y donner une note compassionnelle. .!!
salutations.
"...sans un sou." : Gad El Malette devrait en prendre de la graine ;o)
Depuis 1938, elle n' a pas eu l'occasion de représenter sa thèse ?
Décidément, ils ne savent plus quoi inventer pour faire parler d' eux.
C'est cauchemardesque.
Pourquoi n'avoir pas présenté sa thèse aux E.U? ? Par esprit de revanche sur l'Allemagne nazie, sans doute...