Si Marine Le Pen disposait du nombre d'élus nécessaires (au moins 25) pour constituer un groupe au parlement européen, elle ne pouvait jusqu'à présent aligner que des députés de cinq nationalités alors que sept sont requises. Ce n'est plus le cas laisse entendre la patronne du Front national.
15 Juin 2015, 21h18 | MAJ : 15 Juin 2015, 22h22
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a déclaré ce lundi par un communiqué qu'elle va créer un groupe au Parlement européen.
Elle annoncera mardi à Bruxelles lors d'une conférence de presse «la constitution du groupe Europe des Nations et des Libertés», indique-t-elle dans ce communiqué. «Je viens de déposer les statuts auprès de l'administration en vue de la constitution de notre groupe», s'est félicité dans un tweet son lieutenant européen, Ludovic de Danne.
Si elle avait le nombre d'élus nécessaires (37), Marine Le Pen n'était jusque là parvenue qu'à rassembler ses alliés «historiques» que sont le Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le Parti de la liberté autrichien (FPÖ), la Ligue du Nord italienne et le Vlaams Belang flamand (Belgique). Soit seulement cinq nationalités dans cette coordination, alors que pour former un groupe, il faut au moins 25 élus de 7 nationalités différentes.
Plusieurs sources au FN interrogées lundi soir ont refusé de préciser de quels pays sont originaires les élus rejoignant le groupe. «Il y a des discussions jusqu'à la dernière minute», a rappelé un eurodéputé FN. Les frontistes assuraient régulièrement depuis quelques mois qu'il ne manquait qu'«un pays», le septième, pour constituer un groupe, car le sixième était «prêt à être déclenché».
Marine Le Pen a indiqué que les élus manquants ne viendraient pas de Hongrie: «Je n'ai pas changé d'avis en un an», a-t-elle rappelé, elle qui a exclu de s'allier aux élus du Jobbik hongrois et de l'Aube dorée grecque, qu'elle considère trop radicaux. Une source proche de la présidente du FN a laissé entendre que deux eurodéputés polonais pourraient faire partie de ce groupe, car il y a «eu beaucoup d'évolutions» au sein du parti d'extrême droite polonais KNP, depuis l'éviction de son sulfureux ancien président, Janusz Korwin-Mikke. Le parti lituanien Ordre et justice fait aussi partie des hypothèses, tout comme les élus des Démocrates suédois.
Outre une plus grande visibilité, d'éventuelles présidences de commissions ou de sous-commissions, un groupe donne l'assurance de recevoir entre 20 et 30 M€ de subventions au cours des cinq années suivantes, hors salaires et avantages des députés.
Commentaires
Qu'on soit ou non d'accord avec la politique de "dédiabolisation" du FN, c'est une victoire de la stratégie de Marine, de bon augure pour la suite !
C'est une très bonne nouvelle! Inattendue!
Avec Nigel Farage, qui a reconstitué son groupe, il y aura deux groupes europhobes!
En fait il n'y a besoin que de 25 élus pour faire un groupe !
Et quand on connaît les règles... vous vous souvenez de Joëlle Bergeron, la vieille bique qui a trahi tout le monde même feu son mari, dont s'est servi Farage pour avoir 7 nationalités différentes ? On peut donc jouer à l'échange de transfuges pour compléter le tableau et faire tomber les millions…
Et c'est ce qu'a fait Marine : elle vient de récupérer une députée exclue de UKIP, semble-t-il bien plus raciste que Jean-Marie !
Avec ça on aura un troisième groupe en 2019 :-) avec le NPD, Jobbik, Aube dorée, Korwin, Jean-Marie et Bruno, ça fait déjà 11...