La cour d'appel de Versailles a donné raison à Jean-Marie Le Pen et a fait annuler le congrès postal organisé par sa fille pour l’évincer. Florian Philippot, le numéro deux du Front national prévient que « cette décision n’entrave pas la procédure disciplinaire toujours en cours à son encontre ».
La décision de la cour d’appel de Versailles donne raison à Jean-Marie Le Pen. Comment le Front national compte-t-il faire face à ce nouveau revers ?
Nous sommes toujours circonspects de voir la justice soutenir à bout de bras un Jean-Marie Le Pen qui par ses propos gravissimes a mille fois mérité de perdre son titre. Quoi qu’il en soit, cette décision n’annule pas la volonté des 30 000 adhérents qui se sont exprimés, elle n’en fait qu’en suspendre provisoirement les effets. Cette décision n’entrave pas la procédure disciplinaire toujours en cours à l’encontre de Jean-Marie Le Pen.
L’été est plus compliqué que prévu. Comment allez vous préparer les Régionales alors que Jean-Marie Le Pen semble décidé à faire valoir sa position au sein du parti, voire à présenter des listes dissidentes ?
La campagne des régionales ne sera pas influencée par les outrances de Jean-Marie Le Pen. Dès la rentrée Marine Le Pen entamera une grande tournée des régions laissées pour compte par la réforme territoriale. Après ses très graves provocations il était nécessaire d’écarter Jean-Marie Le Pen afin de rendre le FN plus rassembleur. Certains électeurs nous faisaient part de leur réticence à voter pour nous à cause de ses propos. Et même si cette décision implique quelques mois d’action, c’est préférable à des années de parasitage avec des propos sur les chambres à gaz, Pétain, etc...
Sauf qu’on entend parler ça et là de dissidence…
Ces personnes sont très peu nombreuses et sont surtout des aigries qui n’ont pas obtenu de places sur nos listes aux régionales... Il était nécessaire de renouveler les équipes et de faire venir de nouvelles personnes, notamment de gauche et de droite, pour montrer notre force de rassemblement. Et puis, il y a toujours eu des listes d’extrême droite. En 2010, il y en avait dans quasiment toutes les régions. Elles font généralement 1%.
Les résultats des départementales, lors desquelles vous n’avez finalement pas décroché de départements, ont-ils fait bouger les lignes économiques du parti, comme l’affirment certains de vos cadres ?
Les départementales représentent la plus grande victoire du FN. Nous avions très peu de sortants et pourtant nous avons fait notre meilleur score historique. C’est une confirmation de la ligne politique et économique de Marine Le Pen. Bien sûr, des groupes de travail apportent et élaborent des idées en permanence. C’est nécessaire pour s’adapter à une situation qui ne va cesser de s’aggraver d’ici à 2017. Mais les grandes lignes resteront les mêmes. La campagne de 2017 sera préparée bien en amont car nous avons plus de moyens, d’élus et de réseaux. Cela nous permettra de voir ce que les gens pensent de notre projet, de faire des arbitrages et de le faire connaître. Mais ces arbitrages, qui seront avant tout politiques, n’interviendront pas avant 2016.
Vous voulez ramener l’âge légal de la retraite à 60 ans et 40 annuités de cotisation Est-ce raisonnable ?
Avant de demander des sacrifices aux Français, en repoussant encore et toujours l’âge de la retraite ou en ne remboursant plus les médicaments, il faut faire les économies là où elles n’ont pas été faites : dans la mauvaise dépense publique. D’abord mettons un terme à l’immigration massive qui nous coûte des milliards. L’asile c’est 2 milliards par an, l’aide médicale d’Etat réservée aux clandestins c’est presque 1 milliard d’après la Cour des comptes. Attaquons-nous aussi à la fraude sociale, à l’Europe à qui nous donnons 21 milliards par an alors que nous n’en recevons que 13 dont la PAC ! Et très rapidement, nous allons devoir aussi payer la réforme territoriale qui va coûter chère. Le nombre d’élus n’a pas baissé et ils vont être payés plus cher car les régions seront un peu plus grandes. Il va falloir déménager les administrations et partager les institutions pour qu’il n’y ait pas trop de perdants, notamment dans ces régions qui vont perdre leur capitale et leur préfecture. Quel coût ! Une fois ces économies réalisées et le modèle économique revu pour relancer la croissance, il est largement faisable de demander aux Français 40 ans de cotisations avec un âge légal de départ à la retraite à 60 ans. C’est hypocrite de repousser l’âge de la retraite alors que les seniors sont mis au chômage à 53 ans. Cela paupérise les retraités !
Depuis la crise grecque, avez-vous changez de position sur l’Euro ?
Non, au contraire. Comme nous l’avions dit, en s’obstinant à rester dans la zone euro, Alexis Tsipras trahit son mandat. L’opinion publique en tire un enseignement important : l’euro, l’austérité et la dévaluation interne des salaires et retraites sont un seul et même bloc. Il n’y a pas « d’Euro gentil »... Puisqu’on ne peut pas jouer sur la monnaie, on dévalue les salaires, les retraites et les droits sociaux. De plus, nous avons tous pu observer le coût démocratique de l’euro : avec cette monnaie plus de démocratie possible. Pour le Front national, c’est une victoire idéologique énorme.
Dans votre programme sur la sortie de l’Euro, vous ne considérez pas réellement qu’une nation sorte seule. Pourtant vous avez poussé la Grèce dans cette direction.
Une sortie de l’Euro doit se faire de manière concertée, même si je suis persuadé que la Grèce se serait à terme remise positivement, même d’une sortie brutale. Une sortie négociée lui aurait permis de dévaluer sa monnaie pour favoriser le tourisme et pour relancer ses rares industries, notamment les chantiers navals. L’accord trouvé avec la Grèce sera un échec, et il coûtera très cher aux Français. Inspirons nous de ce qui marche : la monnaie nationale, comme dans 95% des pays. L’euro est une anomalie. Une anomalie cela se répare.
Quel est aujourd’hui le scénario de la sortie de l’euro que vous défendez ?
Si Marine Le Pen arrive au pouvoir en 2017, elle proposera un référendum sur l’Union européenne, comme David Cameron. Dans le même temps, la France usera de sa force de pression pour négocier le retour à sa souveraineté législative. Les lois françaises doivent être supérieures aux directives européennes. Ce qui était le cas, jusqu’en 1989. Nous remettrons en question Schengen afin de maîtriser l’immigration et la criminalité internationale. Puis enfin nous demanderons le retour de notre souveraineté monétaire et budgétaire, tout en mettant éventuellement en place, même transitoirement, une monnaie commune de compte, sorte d’écu, afin de faciliter les échanges internationaux. Si nous y parvenons, cela signifiera que nous serons de nouveau dans une Europe des nations. Une Europe qui a donné naissance à Ariane ou Airbus. Si ce n’est pas le cas, alors nous appellerons à en sortir, via une dissolution concertée. Si c’est impossible, nous organiserons un retour à la monnaie nationale avec une Banque de France nationalisée, un contrôle des capitaux provisoire qui permettra un redressement rapide de l’économie française et enfin la perspective d’un retour de la croissance et de l’emploi.
L’opinion n’est pas favorable à la sortie de l’euro. Ne craignez vous pas de rebuter un certain électorat, notamment chez les entrepreneurs ?
La sortie de l’euro est très majoritaire chez les sympathisants Fn et chez un tiers de l’ensemble des français. Il y a un vrai mouvement de fond malgré la propagande servie à longueur de journée. Les économistes très critiques vis à vis de l’Euro, comme les prix Nobel Paul Krugman ou Joseph Stiglitz, ne sont pas beaucoup entendus sur les plateaux comparés à ce que j’appelle les économistes de banque. De plus en plus, les fondements idéologiques de l’euro, encore très solides dans la population il y a deux ou trois ans, sont lézardés. Il suffit d’un coup pour qu’ils s’effondrent. Il y a encore quelque temps, le discours des défenseurs consistait à dire que l’euro protégeait les économies. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, ils reconnaissent son échec mais affirment que le coût d’une sortie serait insurmontable, ce qui est l’inverse de la réalité. L’euro ne tient plus que par son idéologie, c’est un veau d’or. Le signe que c’est bientôt fini !
Les Echos
Commentaires
Ce que vient de faire JMLP cause d'immenses ravages dans les rangs des électeurs du FN/RBM. C'est fini. C'est terminé. Jamais le FN ne sera au pouvoir. Regardez les tous se réjouir. TF1, A2, FR3. 87 ans et détruire le travail de toute une vie, détruire sa fille, détruire sa petite fille, c'est incroyable.
" propos gravissimes " ?
Lesquels ?
Bon maintenant ça va, Philippot.
Il faut apaiser les différends et se concentrer sur l' essentiel.
Cessez de persécuter Jmlp.
Les Français ne sont plus sensibles à la propagande des heures les plus sombres, inutile de remettre le couvert.
Marine a eu par le passé des amitiés avec des personnes qui se sont révélées être des infiltrés gauchistes de la Licra et du système en général.
A mon avis , ce n' est pas le cas de Philippot mais s' il continue à ronger l'os des heures les plus sombres, il y aura des questions à se poser .
La France n' est plus gouvernée, Cazeneuve ose demander à Eurotunnel, société privée, victime de la politique criminelle de l' UE et des socialistes, d' assurer la gestion des envahisseurs.
Le FN a un boulevard devant lui et il perd son temps à tenter de virer Jmlp.
Les juges viennent de traîner Jmlp devant le Tribunal correctionnel pour ses propos sur le " détail ".
Il n' est nullement protégé par la justice du mur des cons.
La Cour d' appel n' a pas dit qu' étaient justifiés les propos soi disant criminels de Jmlp, elle n' a pas pu faire autrement que de constater que le FN a violé ses statuts.
Assez de désinformation.
@Raymond
Ils sont chouettes les nouveaux adhérents du FN qui se détourneraient de ce dernier au motif qu' une décision de justice a reconnu qu'il y avait violation des statuts !
Mon avis est que cette affaire peut détourner du FN des électeurs surpris par la gestion de cour d' école d'une affaire qui n'en est devenue une que par la volonté de certains dirigeants actuels du FN. De l' amateurisme, ou peut-être pire, du trollisme.
Si MLP n' arrête pas les frais sur cette affaire montée de toutes pièces, elle prouvera qu' elle n' a pas l' étoffe pour diriger un parti politique.
Elle savait que son père ne pouvait accepter cette cabale de la part de petits cons qui n' ont pas eu à subir le cent millième de ce que Jmlp et tant d' autres adhérents du FN ont subi pendant des décennies.
Les femmes, excepté des cas remarquables mais très rares , comme Thatcher ou Merkel et peut - être Marion Maréchal, ont une sensibilité trop à fleur de peau pour faire de la politique à haut niveau.
La ligne du FN est étatiste en matière économique , intégrationniste et assimilationniste en matière d' immigration .
Tu parles d' un parti de droite !
Cap sur le bloc identitaire !