L'entrée de Sciences Po Paris, rue Saint-Guillaume. Crédits photo : Messyasz Nicolas/ABACA
LE SCAN POLITIQUE - Un petit groupe d'étudiants va lancer des démarches pour créer une antenne du Front national dans la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume.
Le Front national veut conquérir les territoires qu'il peine encore à occuper. Dans les églises, où Marion Maréchal-Le Pen est attendue samedi à une table ronde organisée par le diocèse de Fréjus-Toulon, et dans les écoles prestigieuses. C'est en effet le challenge que s'est lancé Aymeric Merlaud, étudiant à Sciences Po, et dont le parti a validé un projet qu'il qualifie lui-même de «pas gagné d'avance».
Scolarisé à l'Institut de la rue Saint-Guillaume depuis la rentrée dernière, le jeune homme espère ouvrir prochainement une antenne du parti dans l'IEP. Pour cela, il doit faire une demande officielle de création d'association à l'établissement. La règle est simple: au moins 120 étudiants (sur les 10.000 élèves de l'école) doivent soutenir l'association pour qu'elle soit reconnue. Si l'objectif est atteint, le FN pourra réserver des salles, demander des subventions à l'école, organiser des événements et distribuer des tracts à l'intérieur du bâtiment. Et ainsi concurrencer les antennes du Parti socialiste, des Républicains (LR), etc.
«Le Front national, qui a gagné une véritable légitimité démocratique dans les urnes, n'est est toujours pas représenté», déplore l'étudiant de 23 ans, qui a rencontré Marine Le Pen pour lui faire part de son projet en octobre dernier, avant même d'adhérer au parti. Immédiatement séduite par l'initiative, la présidente du FN a encouragé le jeune militant dans sa démarche. «J'ai travaillé en sous-marin pendant l'année scolaire», explique-t-il au Scan. «Aujourd'hui, nous avons réussi à réunir des anciens du Mouvement des Jeunes socialistes, des Républicains, et même du Front de Gauche», se félicite-t-il, soulignant être «en discussion avec des souverainistes de Debout la France et du Mouvement Républicain et Citoyen».
Une rencontre avec Marine Le Pen et Philippot «dans les prochaines semaines»
Davy Rodriguez, 21 ans, fait partie de ce petit groupe de quatre ou cinq étudiants. Ancien du Parti de gauche, après avoir d'abord été au Parti socialiste, il a adhéré au Front national il y a deux semaines à peine. «Mais j'ai toujours été favorable à ce que le premier parti de France soit représenté à Sciences Po», note-t-il au Scan. «Le FN souffre d'une image en décalage total avec la réalité de ses membres. Moi-même j'ai pu me tromper, comme à l'époque de la tragique rixe dans laquelle Clément Méric (étudiant de Sciences Po proches des milieux anti-fascistes, ndlr) a perdu la vie: ces gens-là ne sont pas des fascistes d'extrême droite, ils me ressemblent».
Autre membre de ce «noyau dur»: David Masson-Weyl, président du «collectif Marianne» (étudiants frontistes) et qui vient d'être admis à Sciences Po Paris. «J'espère que des étudiants attachés à la pluralité des opinions, sans partager forcément nos idées, trouveront anormal que tous les courants de pensée ne soient pas représentés dans cette école», confie au Scan ce proche du numéro deux du FN Florian Philippot. «Nous rencontrerons tous Marine Le Pen et Florian Philippot dans les prochaines semaines», précise d'ailleurs Aymeric Merlaud.
LE FIGARO
Commentaires
Tous ces jeunes du FN sont bien courageux ! On sait que le FN est personna non grata dans les grandes écoles, complètement sous la coupe des mondialistes ennemis de la France et des Français ! On leur souhaite de réussir cette très périlleuse entreprise !
Bravo à ces jeunes qui se bougent ! Le FN doit investir l'Université et les Grandes Ecoles ! Là se trouve une partie des cadres de demain.
Mais comme dit son initiateur, Aymeric Merlaud : " c'est pas gagné d'avance " !