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Chalon-sur-Saône vote la fin du menu sans porc à la cantine

 

29 Sept. 2015, 16h27 | MAJ : 29 Sept. 2015, 23h25

 
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                                                     Le conseil municipal de Chalon-sur-Saône vote ce mardi soir la fin des menus sans porc dans les cantines scolaires. (DR.)

Le conseil municipal de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) a voté ce mardi soir la fin du menu sans porc dans ses cantines scolaires.

 
 

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Cette mesure, voulue par le maire Gilles Platret (les Républicains), a déclenché une vive polémique, y compris dans son camp. Les opposants à cette initiative sont appelés, à l'initiative du Parti communiste, à se rassembler en fin de journée devant l'hôtel de ville.

Sur les 43 conseillers municipaux, seuls les 7 élus d'opposition de gauche ont voté contre et un élu MoDem de la majorité s'est abstenu.
Absente, la première adjointe UDI Isabelle Dechaume a expliqué dans un communiqué s'être «mise en retrait», n'ayant pas «la même approche» de la laïcité que celle proposée par le maire Les Républicains Gilles Platret. L'élue a cependant estimé ne pas "remettre en cause l'unité" de la majorité municipale.

La mention «avec» ou «sans porc» faisait «entrer des considérations religieuses dans des lieux où elles n'avaient pas leur place», a expliqué le maire, affirmant vouloir «revenir à la neutralité de l'organisation du service public de la restauration scolaire».

M. Platret avait annoncé mi-mars qu'il mettrait fin dès la rentrée de septembre à la distribution des menus sans porc dans les restaurants scolaires, déclenchant une vive polémique y compris dans son propre camp. Cette décision a fait l'objet d'une délibération en conseil municipal pour entrer définitivement en vigueur.

Selon le maire, la pratique des menus de substitution impliquait un «fichage confessionnel qui ne dit pas son nom et ce soir, nous y mettons un terme».

A l'extérieur de l'Hôtel de Ville, quelques dizaines de personnes, répondant à l'appel du Parti communiste, s'étaient rassemblées pour dénoncer le vote de cette mesure tandis qu'un public fourni s'était pressé dans la salle du conseil municipal, huant ou applaudissant l'intervention du député PS et conseiller municipal d'opposition, Christophe Sirugue.

Celui-ci a accusé le maire d'être «en service commandé», son annonce de supprimer les menus de substitution au porc étant intervenue «quelques jours après (sa) rencontre avec l'ancien président de la République», Nicolas Sarkozy.

Parmi les manifestants, un adhérent communiste, Guy Tales, a déploré: «N'allons pas allumer des feux dans une société en crise alors que cette question était réglée depuis 31 ans par l'ancien maire» Dominique Perben, en 1984, date de l'entrée en vigueur des menus de substitution.

Selon le président de la section chalonnaise de la Ligue des droits de l'Homme, Nicolas Besseyre, la suppression du menu sans porc est un «dévoiement de la laïcité». «Le menu de substitution existait depuis 31 ans à Chalon et il faisait consensus chez les parents, les enseignants, les éducateurs», a-t-il ajouté.

Les cantines de Chalon-sur-Saône proposaient depuis 1984 un menu de substitution au porc, viande impure pour les musulmans comme pour les juifs.

Nouvelle bataille judiciaire en vue



Le député PS et chef de file de l'opposition chalonnaise, Christophe Sirugue avait indiqué que son groupe «votera contre» mais «il ne fait pas de doute qu'elle sera votée», compte tenu de la composition du conseil municipal -- 34 élus de la majorité, 7 du groupe d'opposition de gauche et 2 élus FN. «La question est de savoir qui se démarquera au sein de la majorité municipale, notamment à l'UDI», a-t-il poursuivi.

La Ligue de défense judiciaire des musulmans, association présidée par l'avocat controversé Karim Achoui, avait saisi le tribunal administratif de Dijon cet été pour dénoncer une atteinte du «droit au respect de la liberté de culte et de conscience» des enfants. Mi-août, le tribunal avait rejeté ce recours en référé au motif que la condition d'urgence n'était «pas remplie», aucun repas contenant du porc ne devant être servi avant le 15 octobre. Le maire s'était alors félicité sur Twitter d'une «première victoire pour la laïcité».

La Ligue de défense judiciaire des musulmans n'avait pas saisi le Conseil d'Etat après avoir été déboutée. Mais la délibération du conseil municipal, une fois votée, devrait être, «dans les jours qui suivront, de nouveau contestée par un recours en excès de pouvoir et un référé-suspension», a expliqué Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, l'un des avocats de l'association. «Si le tribunal avait estimé en août qu'il n'y avait pas d'urgence, une tranche de jambon doit être servie aux enfants le 15 octobre. Donc, il y aura véritablement urgence», a-t-il estimé.

Ces derniers mois, plusieurs municipalités - notamment Arveyres (Gironde), Toulouse, Perpignan, Chilly-Mazarin (Essonne) - ont remis en cause les menus de substitution dans leurs restaurants scolaires. Le député UDI Yves Jégo avait annoncé en août dernier son intention de déposer une proposition de loi rendant obligatoire la présence d'un menu végétarien dans les cantines scolaires, espérant ainsi mettre fin au débat lié aux repas différenciés selon les croyances des élèves.

La ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem avait déclaré mi-septembre ne pas vouloir «imposer» de menu végétarien. «Les choses fonctionnent bien aujourd'hui, si l'on met de côté certaines polémiques qui finiront par être réglées par la justice», avait-elle ajouté.

 
LE PARISIEN

Commentaires

  • Très bon argument de ce maire qui retourne contre les autorités politiques françaises corrompues et hypocrites l ' argument du " fichage confessionnel ".

  • le sieur Bayrou ne met pas la laïcité dans son assiette , d,accord , mais il la place où alors ??
    salutations.

  • Il y a une région où la nourriture est hallal et rien que hallal dans les écoles, c'est le Maghreb, qu'ils y retournent avec ou sans notre bénédiction , mais avec un aller simple.

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