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Le beau Danube blanc

 

À l'instar d'un orchestre, une nation souveraine a notamment besoin d'un chef qui la dirige.

Après l’insipide et la vacuité, grandeur et tradition. Quoi de plus thérapeutique, après avoir subi, ad nauseam, les vœux présidentiels de la veille, que de savourer, ad libitum, tel un antidote à tant de suprême médiocrité, le lendemain, le Neujahrskonzert, concert du Nouvel An de Vienne, interprété par l’Orchestre philharmonique de la ville du même nom dans la Salle dorée du Musikverein, concert principalement consacré à l’œuvre de la famille Strauss – Johann Strauss, le père, Johann II, Josef et Eduard, les fils -, retransmis dans plus de 90 pays, et événement le plus diffusé au monde dans le domaine de la musique classique.

Plus que centenaire et affublé par les critiques du genre du titre de meilleur orchestre européen, il est composé notamment de violonistes, violoncellistes, clarinettistes, trompettistes, contrebassistes babtous et faces de craie, sans oublier les joueurs de hautbois et cor typiquement viennois. Cette année, le concert, dont une partie des bénéfices – Aylan oblige – sera versée au profit des migrants, accueille les Petits Chanteurs – babtous et faces de craie – de Vienne dans certaines des œuvres interprétées, sans oublier les danseurs et danseuses, babtous et faces de craie, celles-ci plus ravissantes les unes que les autres.

Insensibilité ostentatoire à toute discrimination positive, aux richesses de la diversité importée, car point d’Arabe ou de voilée au sein de cette formation ; le multiculturalisme semble y être banni, malheureusement même pas de doux barbu en kamis pour égayer cette monotone fanfare politiquement incorrecte, pas une seule victime de la 5e génération de la traite négrière ou un stigmatisé de la 4e cuvée de l’invasion coloniale au sein de cet affront symphonique au vivre ensemble ; aucun petit protégé nord-africain de Jack Lang dans la chorale, de repris de justice de Taubira ou même de cousin lointain à Najat ; point de représentant des minorités ethniques dites visibles, trop visibles en apparence, pas de tag ou de décor grandiose en forme de bouchon anal, pas plus qu’un vagin d’impératrice autrichienne dans la grande salle. Nada. Si si, que des teints clairs, blafards, parfois même avec des yeux bleus. Nauséabonde récurrence contemporaine de la part d’une institution qui a tâté à l’innommable aux heures les plus sombres de notre Histoire.

Pourtant, en réponse aux critiques qui reprochaient le caractère « ethnique européen » de la composition de cet orchestre discrétionnaire, Dieter Flury, ancien première flûte et actuellement directeur, déclarait, déjà en 1996 :

« Depuis le début nous avons parlé des qualités viennoises particulières, de la manière dont la musique se fait ici. La façon dont nous faisons de la musique ici n’est pas liée seulement à une capacité technique, mais aussi avec quelque chose qui a beaucoup à voir avec l’âme. L’âme ne se sépare pas des racines culturelles que nous avons ici en Europe centrale. Elle n’admet pas non plus d’être séparée du genre. Ainsi, si l’on pense que le monde devrait fonctionner avec des quotas, il est naturel d’être irrité par le fait que nous soyons un groupe de musiciens mâles blancs, qui joue exclusivement de la musique de compositeurs mâles blancs. C’est une irritation d’ordre raciste et sexiste. Je crois que cela peut se poser ainsi. Si l’on établit un égalitarisme superficiel, on perdra quelque chose d’essentiel. Toutefois, je suis convaincu que cela vaut la peine d’accepter cette irritation raciste et sexiste, parce que quelque chose produit par une compréhension superficielle des droits de l’homme ne pourrait avoir les mêmes standards. »

À l’instar d’un orchestre, une nation souveraine a notamment besoin d’un chef qui la dirige. Contemplez nos élus, hiérarques et autres caciques et apparatchiks de la République exemplaire, bouchez-vous les oreilles sans oublier vos narines, et courez vite aux toilettes.

 

 
BOULEVARD VOLTAIRE

Commentaires

  • Goûtons pendant que c'est encore possible ces moments rarissimes où nous sommes entre Européens et rien qu'entre Européens ! Les fatwas, lynchages et discours de haine ne tarderont pas pour faire de ce concert annuel une grande partouze musicale "ouverte au monde" !

  • Ce magnifique concert du Nouvel An à Vienne a quelque chose de magique! De telles ondes musicales, d'une grande beauté, possèdent un pouvoir.
    Il n'y a pas de mélange possible avec d'autres "cultures" qui n'en sont pas d'ailleurs.

    Je pense qu'on se dirige en Europe vers un apartheid de fait.

  • Excellent article et orchestre exceptionnel - merci !

  • Ce concert du nouvel an avec ce feu d’artifices qu’est le beau Danube Bleu: encore une de ces merveilles musicales que l’on doit au génie des Européens : un pur produit de la civilisation européenne! Mais n’ayez crainte, un jour viendra où cette musique sera interdite, comme aujourd’hui on interdit Noël et l’Epiphanie ; et ce jour est plus proche que ce que l’on croit !

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