Conseil régional IDF
Source : Boulevard Voltaire
Il y en a pour qui accepter les règles de la démocratie n’est pas chose simple.
Il y en a pour qui accepter les règles de la démocratie n’est pas chose simple. De ces partis politiques pourtant autoproclamés héritiers des valeurs de la République. À s’en attribuer le patronyme. Républicains.
Les élections régionales ont vu entrer des conseillers régionaux FN par dizaines dans des hémicycles peu enclins à partager leur terrain de jeux, et l’aller-retour entre les déclarations de principe et la mise en place de la volonté des urnes tourne au cul-de-sac.
Ainsi, pour la première session du conseil régional d’Île-de-France présidée par Valérie Pécresse, les élus FN ont eu la surprise de voir les sièges autour d’eux vacants.
Isolés de leurs homologues Les Républicains par quatre places laissées vides entre le rang de la majorité et celui des élus frontistes.
Le président du groupe FN, Wallerand de Saint-Just, a adressé un courrier à la présidente de la région pour dénoncer cette politique de la chaise vide, en précisant que le lendemain, à la commission permanente, cela avait recommencé, la « présidence » ayant supprimé un siège à côté d’une élue FN pour que l‘élu suivant, du Front de gauche, n’ait pas de contact avec elle.
Manquerait plus que ça.
Il y aurait donc des élus fréquentables et des sous-élus, ceux de seconde zone, tolérés, mais physiquement tenus à l’écart par un vide sanitaire sous forme d’humiliation déguisée. Oui, mais des sous-élus n’existent que par la volonté de sous-électeurs. Et c’est Marianne qu’on assassine à défaut d’insulter 6 millions de Français.
Madame Pécresse s’est donc justifiée, par des mots d’excuse qui rabaissent plus qu’ils ne consolent. « Il se trouve qu’il y a 4 sièges en trop par rapport au nombre d’élus et qu’ils sont tombés là. » Pas de bol.
Citée par L’Opinion, Mme Pécresse expliquera : « Ce n’est pas notre faute, personne ne veut s’asseoir à côté d’eux ! »
Nous y voilà.
En Bourgogne-Franche-Comté également, le résultat des urnes bouscule les habitudes de ceux qui gouvernent sans contradiction depuis plusieurs décennies.
Le vote du 21 janvier en assemblée plénière a permis aux élus frontistes d’être désormais représentés dans les conseils d’administration des lycées. Une répartition à l’image de la composition de la nouvelle assemblée régionale.
Une réalité sortie des urnes qui a du mal à passer, d’autant que des voix socialistes se sont mêlées à celles du Front national lors de ce vote, faisant ainsi rompre « une petite digue », comme l’a déclaré Sophie Montel, présidente du groupe frontiste. Seul le groupe d’opposition Les Républicains-UDI s’est prononcé contre. On respire.
Des élus FN dans les lycées, chasse gardée de l’intelligentsia gauchiste depuis 1968, c’est un pavé dans la mare de la bien-pensance. Celle qui vise à préformater nos chères têtes blondes à coups de relecture de l’Histoire de France, de théories du genre en tout genre et d’associations héritées de SOS Racisme.
Non, décidément, ces 6 millions d’électeurs FN n’ont pas dû bien soupeser les conséquences de leur bulletin de vote en décembre dernier. De chaise musicale en apartheid organisé, la seule présence de leurs représentants bouscule, à elle seule, le doux ronronnement d’une caste politique ankylosée, percluse de suffisance et adepte d’une démocratie à tolérance variable.
Anne-Sophie Désir
Juriste