LE SCAN POLITIQUE - Fervent catholique, le maire apparenté FN de Béziers ne partage pas les prises de positions du pape en faveur de «la miséricorde» envers les réfugiés du monde entier, ni ses critiques contre Donald Trump.
Depuis son arrivée en mairie en mars 2014, on a pris l'habitude de voir Robert Ménard en fervent défenseur de la chrétienté et de ses valeurs qu'il juge menacées. Catholique revendiqué, l'édile apparenté FN de Béziers a même plusieurs fois déclenché la polémique par des actions dénoncées comme des accrocs à la laïcité : on retiendra par exemple l'ouverture des férias de sa ville par une messe publique ou encore l'installation d'une crèche dans les locaux de sa mairie à l'occasion des fêtes de Noël. Une foi catholique qui ne l'empêche pas de critiquer ce vendredi le pape François quand ce dernier s'exprime sur le terrain de l'immigration pour dénoncer les prises de positions radicales du candidat aux primaires du Parti républicain américain, Donald Trump.
Jeudi 18 février, le souverain pontife a eu des mots très durs envers Donald Trump. «Une personne qui veut construire des murs et pas des ponts n'est pas chrétienne», a jugé l'héritier du trône de Saint-Pierre, pour évoquer la situation à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Une saillie qui n'a guère plu au prétendant à la Maison-Blanche : «Je suis fier d'être chrétien et, en tant que président, je ne permettrai pas que la chrétienté soit constamment affaiblie et attaquée», a-t-il répondu dans un communiqué. Avant de juger encore «qu'un responsable religieux mette en doute la foi d'une personne est honteux».
Dans ce débat-là, on ne verra pas Robert Ménard prendre le parti du Saint-Père: «Les chrétiens attendent du pape qu'il défende la Chrétienté, pas sa submersion par l'immigration...», lâche l'édile sur Twitter ce vendredi matin. Contacté par le Scan, il développe: «Le pape devrait s'occuper un peu plus des prérogatives qui sont les siennes. Je ne crois pas à l'infaillibilité papale». «On peut aussi être catholique pratiquant comme je le suis, et ne pas être d'accord avec toutes les positions prises par le pape», estime Robert Ménard.
Ménard veut voir Trump rencontrer Le Pen
«Je pratique ma foi catholique et je suis favorable à l'accueil des personnes en danger, mais sans pour autant trouver normal que des réfugiés se soient installés dans des logements de ma ville à coup de pied de biche. Le pape doit comprendre ça. Et aussi que des gens s'inquiètent quand des vagues de migrants menacent de nous submerger. Cette année est placée sous le signe de la miséricorde. Et bien la miséricorde, ce n'est pas ouvrir toutes les frontières, c'est une attention à l'autre. Quand une petite rivière arrive au fleuve, elle y est facilement assimilée. Mais quand une vague géante menace de tout submerger, on est obligé de s'en défendre», tranche-t-il.
L'occasion pour l'ancien président de Reporter sans Frontières de dire tout le bien qu'il pense par ailleurs de Donald Trump. «Il dit avec les mots des gens ce que les gens ressentent, c'est important. Son côté iconoclaste est salvateur. Ses questions brutales, sans langage technocratique, font du bien», estime Robert Ménard. De quoi en faire un modèle à suivre pour la classe politique française? «Un modèle, je ne sais pas, les situations sont différentes. Mais il est certain que nous partageons une même angoisse migratoire avec les États-Unis. En tout cas je pense que Marine Le Pen devrait le rencontrer, car ses constats et sa sensibilité sont très proches de ceux de la droite patriote».
Le Figaro
Commentaires
bien d,accord avec Menard . .!!
salutations.
Hollande, Valls et Cazeneuve vont demander au Pape qu’il excommunie Robert Ménard !