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Le billet d’humeur de Jacques Aboucaya: " C’est nous qu’on est les princes."

 

Le premier et sans doute dernier quinquennat de M. Hollande laissera dans l’Histoire une trace indélébile. Celle de la médiocrité portée à son apogée – si tant est que la médiocrité puisse prétendre à quelque apogée que ce soit. Jamais le personnel politique n’a été aussi veule. Aussi dépourvu de la moindre envergure. Jamais les princes qui nous gouvernent n’ont été dévorés d’ambitions aussi basses. Les zélateurs du Président de la République (mais oui, il en reste, et ils envisagent de tenir leur prochain congrès national dans une cabine téléphonique) pourront toujours arguer qu’on a les héros – et les Ayrault – qu’on peut. Que la Valls hésitation a toujours été prisée des amateurs de danses de salon. Certes. Que nos politiques ne sont que le reflet de ce que nous sommes nous-mêmes et qu’après tout, nous les avons élus. Sans doute. Mais enfin, le désastre de cette fin de règne dépasse tout ce que les plus pessimistes pouvaient imaginer.

 

Pour s’en tenir à nos gouvernants, le triptyque de leurs vertus cardinales se dessine chaque jour avec plus de netteté. Elles ont nom, ces vertus, incompétence, sectarisme et arrogance. On se dispensera de donner des exemples de la première, tant elle éclate au grand jour chaque fois qu’une décision doit être prise, un choix assumé. Nul cap fixé. Nulle fermeté, mais un exécutif naviguant à la godille, au fil de l’eau, porté par le courant. Un coup de barre à gauche, un coup de barre à droite. Un pas en avant, deux pas en arrière. Les mouvements de menton d’un Premier ministre imbu de sa fonction autant que de lui-même ne changent rien à ce constat. Les pitoyables palinodies provoquées par le projet de loi El Khomry en sont la dernière en date des illustrations.

 

Seul le sectarisme a raison de cette perpétuelle indécision. Dès lors que la sacrosainte idéologie est en jeu, les hésitants entre la chèvre et le chou se muent en féroces paladins, prompts à vouer à la géhenne ceux qui auraient le front de s’opposer à leurs visées. On l’a vu avec la loi sur le mariage pour tous, défendue par le Garde des sceaux le plus suave qu’ait connu la Cinquième république (1) et qui a jeté dans la rue une bonne partie de nos concitoyens. Pour rappel, au cours de sa campagne, le candidat au poste de moi-Président avait juré mordicus qu’il serait le président de tous les Français. On l’a vu plus récemment avec la réforme scolaire, dont personne, ni parents, ni enseignants, ni simples citoyens soucieux de l’avenir de leur pays, ne veut entendre parler. Qu’importe. Mme Vallaud-Belkacem, avec son mépris affiché pour ceux qu’elle appelle, parce qu’ils sont rétifs au catéchisme de la gauche, « les pseudo-intellectuels », supprime d’un trait de plume tout ce qui faisait la richesse de notre culture. Avec, pour faire bonne mesure, une ridicule réforme de l’orthographe dont le but inavoué est de placer sur un pied d’égalité ceux qui connaissent notre langue et ceux qui ne la connaissent pas. Et qui, le plus souvent, la méprisent. Nivelons, nivelons, il en restera toujours quelque chose. Comme si la suppression de l’accent circonflexe suffisait à masquer l’effarante baisse de niveau et le désespoir toujours plus profond des professeurs.

 

Il est vrai que ce gouvernement croit, ou feint de croire, que l’orthographe et la sémantique suffisent à tout régler. Ainsi du ministère de la famille devenu ministère des familles. A quand le ministère des Cultures ? On ne saurait longtemps y couper.

 

Enfin, l’arrogance, qui se mue souvent en impudence. Elle est la marque propre de tous ces ministres, ministricules, parlementaires qui, parce qu’ils détiennent une parcelle de pouvoir, se placent au-dessus des lois. Inutile de citer des cas, ils sont dans toutes les mémoires. Dernier exemple en date, celui du Président de l’Assemblée nationale, récemment réélu au perchoir, non sans mal. Ce qui n’a en rien entamé sa superbe, ni sa suffisance. Ayant fait décerner à son frère, cabaretier ou restaurateur, un quelconque hochet, il s’apprête à le faire décorer en grande pompe. A l’Hôtel de Lassay. Une réception fastueuse. Aux frais du contribuable. Au mépris de la plus élémentaire pudeur. Qu’importent le chômage, la crise, et leur cortège de désespérances. C’est nous qu’on est les princes.

J.A.

 

1 – N’en déplaise aux féministes de tout poil, je me refuse à féminiser la fonction de ministre, comme je me refuse à orthographier écrivaine, auteure ou professeure. Indécrottable, vous dis-je…

Commentaires

  • Magnifique billet, dont nous gratifie une nouvelle fois l’irremplaçable Aboucaya !
    En quelques lignes, à travers sa dénonciation des tares de nos dirigeants au pouvoir, il nous dresse, en creux, le portrait d’un vrai chef d’état, tel que la France devrait avoir !
    Merci Monsieur Aboucaya, merci infiniment.
    PS : J’applaudis des deux mains la note 1.

  • C'est ça la gauche, un ramassis hélas assez consistant d ' individus limités intellectuellement ( malgré de grands airs) , paresseux, n ' ayant aucun sentiment d ' appartenance à une communauté, jouisseurs, profiteurs et voleurs.

  • Un bel article résumant toute la bassesse de ces nuisibles qui ont posé leurs griffes sur le pays.
    Portrait encore trop beau du petit toutou de Léonarda et de ses frasques de scootériste nocturne! Quelle honte d'être représentés par un tel zozo !!!
    Je rêve d'un destin à la Ceaucescu !

  • Aboucaya dans son billet d,humeur relate parfaitement la triste condition dans laquelle le lambda baigne dans la néo-France . .!!
    salutations.

  • Relisons Saint-Just qui fut le théoricien de la Révolution et le vainqueur de Fleurus,le réorganisateur de nos armées dont l'âme pure brûlait de l'ardent amour de la patrie et un jeune homme remarquable bien supérieur à Napoléon Bonaparte et nous saurons comment il faut procéder pour rétablir une république vertueuse et comment la confier cette république aux mains d'un dictateur comme aux temps antiques pour sauver notre belle France.

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