8 juin 2016 par Guillaume Faye
La propagande anti-russe s’intensifie dans les médias. Le russian bashing se répand et suggère que la Russie dirigée par Vladimir Poutine vit sous un régime tyrannique. Présenter à l’opinion occidentale le régime de Moscou comme violant l’État de droit et la démocratie, persécutant ses opposants et s’orientant vers une dictature est devenue une habitude. D’où vient cette propagande russophobe qu’on ne réserve pas à d’autres nombreux pays, pourtant, eux, réellement dictatoriaux ?
La Russie accusée d’être un État policier
Dans Le Figaro, un article de propagande anti-russe très peu professionnel, signé d’Emmanuel Grynszpan (« L’opposition russe désormais réprimée par des nervis » 02/06/2016) essaie de démontrer que des ”défenseurs des droits de l’homme” et des ”opposants” sont attaqués par « des groupuscules pro-Poutine sous le regard complice de la police ». Il cite plusieurs exemples de bagarres et d’agressions où, paraît–il, les agresseurs sont des milices secrètes du Kremlin. Pas la moindre preuve n’est avancée, c’est du roman policier journalistique.
Le journaliste duFigaro et ses confrères des autres médias occidentaux n’apportent aucune vérification de ce qu’ils relatent, mais se contentent de citer des opposants à Vladimir Poutine qui décrivent une situation dramatique pour les contestataires. Le problème, c’est que ces derniers, vivant en Russie, s’expriment librement dans les colonnes du Figaro et des autres médias. S’ils étaient persécutés en Russie, comme ils le prétendent, ils ne pourraient pas se répandre dans les médias occidentaux !
Contradiction complète : Le Figaro publie régulièrement un supplément consacré à la Russie (intitulé en anglais pour faire snob Russia beyond the headlines) avec la traduction d’articles de la presse russe qui reflètent toutes les opinions, y compris celles contraires à M. Poutine. Comment Le Figaro peut-ils écrire que le Kremlin interdit l’opposition à M. Poutine alors qu’il publie lui-même des articles de la presse russe qui critiquent le gouvernement ? C’est complètement absurde.
Cela dit, il est parfaitement possible, comme dans n’importe quel pays du monde, que des individus ou des groupes privés s’en prennent avec violence pour des raisons politiques à des contestataires de la politique gouvernementale. Mais comment peut-on en déduire qu’ils sont télécommandés par le gouvernement russe et protégés par la police ? Aucune preuve n’est apportée. En novembre dernier, j’ai participé à une conférence au Press Club de Washington sur les questions de l’immigration contre la politique laxiste d’Obama. Nous avons été attaqués physiquement par des groupes gauchistes ultra-violents. Il ne serait venu à personne l’idée de dire que c’était la Maison Blanche et l’administration Obama qui étaient derrière ces agressions.
L’imposteur Alexeï Navalny
Cet agitateur, médiatisé par la presse occidentale et très probablement financé par les services de renseignements américains et – hélas– européens, est qualifié par les médias français et occidentaux de « principal opposant au Kremlin ». Mensonge total. L’immense majorité des électeurs de la Fédération de Russie n’a jamais eu l’intention de voter pour ce provocateur. Navalny a participé avec ses partisans à une bagarre à l’aéroport d’Anapa et s’est présenté en victime du Kremlin.
Il prétend que le procureur général de Russie, Iouri Tchaïka, est un bandit lié au monde des affaires illégales et du crime, qui voudrait se venger de lui, l’opposant à Poutine. Les médias occidentaux relaient, sans vérifications, ces affirmations diffamatoires. Navalny et son entourage comparent Poutine à Hitler et les médias français reproduisent ces imbécillités. Leonid Volkov, un de ses proches collaborateurs, a répété dans les médias occidentaux que la situation actuelle de la Russie , « c’est ce qu’on observe dans toutes les dictatures. C’était pareil en Allemagne dans les années 30 et en Espagne dans les années 60 ». Il est dommage que des intellectuels, par ailleurs intelligents, comme par exemple Nicolas Baverez, portent crédit à ces contre–vérités issues de désinformations. Les vraies dictatures, elles, comme la Chine, les monarchies du Golfe devant lesquelles s’incline la France, ne sont jamais accusées.
Les deux raisons de la propagande antirusse
Les médias et les dirigeants occidentaux répètent que la Russie a ”annexé ” la Crimée ukrainienne, ce qui justifie les sanctions – par ailleurs illégales. Si c’était vrai, la Crimée qui est russe et non pas ukrainienne et qui a rejoint la Russie par référendum, sans aucune violence russe, se révolterait, il y aurait des troubles. Or la Crimée redevenue russe, est parfaitement tranquille. Bizarre…D’autre part, la propagande nous expliquait que Poutine cherchait à envahir l’Est de l’Ukraine et qu’il ne respecterait pas les accords de cessez–le–feu signés à Minsk. Il les a parfaitement respectés. Les affrontements en Ukraine ont cessé, non ? Alors d’où vient cette désinformation hostile contre la présidence de Poutine ? Explications :
1) Ce qui dérange les dirigeants européens (politiques et médias confondus), c’est d’abord l’orientation idéologique du pouvoir russe, centrée sur les valeurs d’identité, d’enracinement et de patriotisme, l’inverse même des choix idéologiques occidentaux profonds. La nouvelle Russie représente donc un danger, en terme d’attraction mentale sur les peuples européens de souche, d’exemple à suivre ; elle est un repoussoir pour les oligarchies occidentales déracinées, un objet de haine pathologique. L’hostilité du pouvoir russe aux manifestations de la gay pride ou au mariage homosexuel, par exemple, le fait détester par toute l’intelligentsia proche du pouvoir et par la classe journalistique en France. Bref, le gouvernement russe est ”politiquement incorrect ”.
2) La deuxième raison de la campagne de propagande et de désinformation antirusse est le retour de la Russie comme grande puissance sur la scène internationale, notamment en Syrie, et par la restauration de son outil militaire. Cela gêne certains projets stratégiques de Washington et il est normal que le relai soit suivi par les médias occidentaux et les gouvernements européens vassaux des USA. Bref, la nouvelle Russie post-communiste fait paradoxalement plus peur aux dirigeants occidentaux et leur semble plus redoutable et haïssable que l’ancienne URSS.
Construire l’image d’une dictature belliciste
La thèse officielle sur la Russie de Poutine, rabâchée par 90% des journalistes occidentaux qui suivent les désinformations des services spécialisés –par exemple celles de la Transatlantic Academy, (1) – est la suivante : le Kremlin manœuvrerait pour annexer le Donbass, en y ”gelant” un conflit, puis à faire de l’Ukraine un protectorat russe, et la même chose avec les trois pays baltes. Y compris par la force militaire. On cherche à présenter la Russie comme une dictature isolée ayant très peur de l’exemple d’une Ukraine démocratique, rejoignant l’UE et l’Otan. La Russie est décrite comme une menace pour l’Europe orientale et la paix du monde, afin de justifier la création d’incidents militaires (Est de l’Ukraine, Baltique…). Et de provoquer une confrontation armée, ” gérée”, si possible (mais pas sûr) en dessous du seuil nucléaire ; ce qui est l’objectif – non pas d’Obama, dépassé par les événements – mais de fauteurs de guerre très actifs au Pentagone, à la CIA, dans l’industrie d’armement et dans les médias US.
Le renforcement militaire de l’Otan en Europe orientale, sur ordre de Washington, atteste de cette stratégie mal pensée et à haut risque (voir récent article de ce blog sur Kaliningrad). Elle ne peut pas être freinée par une France qui n’a plus de politique étrangère indépendante sérieuse. Néanmoins, cette option belliciste antirusse peut être entravée par deux facteurs : une lassitude européenne envers une russophobie qui nuit à l’économie du fait des représailles russes aux sanctions, (cas de l’Italie, de la Hongrie, proposition de résolution parlementaire en France pour la levée des sanctions…) et la prochaine élection présidentielle américaine.
Si Hillary Clinton est élue, il n’y a rien à attendre de bon. En revanche, si Donald Trump parvient à la Maison Blanche, il pourrait renverser la table s’il joue la carte de l’isolationnisme et si, comme il l’a dit, il apprécie la Russie. À condition qu’on le laisse faire, car un Président américain doit avoir la force d’affronter les Trois Sœurs – CIA, Pentagone, et Complexe militaro-industriel. Un coup de feu est vite parti. La Russie, qui ne menace en rien la paix et la sécurité mondiale (contrairement à d’autres jamais incriminés) est donc présentée par les appareils de désinformation comme une dictature dangereuse, donc comme l’ennemie principale. Cette russophobie est totalement contraire aux intérêts des Français et des Européens.
(1) La ”Transatlantic Academy”, est un des exemples des centres de propagande métapolitique américains et européens atlantistes (financés par des fonds publics discrets et des fonds privés) qui ”informent” et en réalité influencent les journalistes du monde entier. Cette remarque n’implique aucun anti-américanisme, puisqu’aux USA d’autres think tanks et associations combattent ces lobbies, comme par exemple American Renaissance et le NPI.
Commentaires
Excellent article de fond de Guillaume Faye : ses analyses de politique étrangère sont toujours percutantes et réalistes. Quant au figaro, comme son nom l’indique ce n’est que le canard des laquais qui cirent les pompes des mondialistes et des deux lobbies qui les dirigent, mais, qui bien sûr n’existent pas !
Si Edward Snowden n'avait trouve refuge en Russie, il serait au meme endroit que Manning...le reste de ses jours.
Quel autre pays lui a t-il offert l'asile?
Encore un excellent article du chantre de l'Eurosibérie dont je ne peux m'empêcher de citer ces passages (in "L'Achéofuturisme", évoqué plus loin dans le blog):
« Celtes, Germains, Hellènes, Slaves, Scandinaves, Latins, Ibères, ou plutôt nous, leurs descendants, nous devons désormais nous penser comme un même peuple, héritiers d’une même terre, une immense patrie aux ressources colossales en matières premières comme en énergies humaines, façonnée par une Histoire commune. Dans l’hypothèse basse, de l’Atlantique aux marches de Russie. Dans l’hypothèse haute (qu’il faut toujours défendre), celle eurosibérienne qu’on peut aussi nommer la « Grande Europe » : de Brest au détroit de Behring, vingt quatre fois la superficie de la France, le plus grand territoire politique unifié de toute l’histoire de l’humanité, étalé sur quatorze méridiens. /…/ Notre frontière est sur l’Amour, face à la Chine. Sur l’Atlantique et le Pacifique, face à la république impériale américaine /…/, sur la Méditerranée et le Caucase, face au bloc musulman. ».
« …la Grande Europe doit être pacifique et démocratique, mais autonome, intraitable et invincible, y compris dans la sphère techno-économique ».
Guillaume FAYE – L’archéofuturisme - 1998
"La notion d’Eurosibérie suppose le découplement de l’Europe de l’ouest d’avec l’Occident américain ainsi que l’impératif d’alliance et de solidarité avec la Russie. /…/ Tous nous avons les mêmes ennemis, les mêmes concurrents ethniques. Tous, nous futurs Eurosibériens, sommes le cauchemar géopolitique du Pentagone comme de l’islam. /…/ Si elle se concluait, l’Eurosibérie, regroupement de toute l’aire d’expansion des peuples indo-européens blancs, deviendrait, et de loin, non seulement la première puissance mondiale, mais la première hyperpuissance de l’histoire."
« C’est vers une Eurosibérie ethnocentrée et autocentrée que les futures élites européennes doivent tourner leurs énergies en ces temps décisifs de tragédie annoncée »
Guillaume FAYE (Manifeste de la Résistance européenne-2001)
Si la Clinton est élue présidente des USA,elle déclenchera la guerre contre la Russie et les pays européens dont la France seront détruits par le feu nucléaire russe car il n'y aura pas de guerre conventionnelle,Poutine a été suffisamment explicite à cet égard au cours des deux dernières années et plusieurs fois.
Ce sera bien fait pour nous car nous sommes les larbins des américains,une colonie américaine dans tous les domaines.
A remarquer que le copain de Navalny compare la Russie de Poutine à l ' Allemagne des années 30 où à l ' Espagne des années 1960, pas aux dictatures communistes qui ont causé plus de 100 millions de morts ou aux dictatures musulmanes.
C'est de la rhétorique typiquement bolchevique.
Cela donne une idée de ceux qui ont pris le pouvoir aux USA, les Soros et cie, et bientôt, si Trump n ' est pas élu, les Bernie Sanders qui seront pires encore que les Clinton.
Après Clinton, le lobby a prévu Sanders ou son clone, dont la mission sera de désarmer les Américains, interdire la liberté d'expression, persécuter les blancs et instaurer le collectivisme.
tant que Poutine est aux manettes la Russie tient bon le cap . .!!
salutations.