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Manifestation à Paris : jets de projectiles par "plusieurs centaines de personnes encagoulées"

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14/06/16 à 15:11 - Mise à jour à 16:20

 

Plusieurs "centaines de personnes encagoulées" ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre mardi après-midi à Paris lors d'une manifestation nationale contre une réforme sociale, a indiqué la préfecture de police de la capitale française. Onze personnes ont été blessées, selon la police.

© Belga

Les forces de l'ordre, sous pression pour l'Euro de football, sont régulièrement visées dans les cortèges depuis trois mois. Elles restent par ailleurs sous la menace d'attaques jihadistes comme l'illustre le meurtre lundi d'un policier et de sa compagne dans la région parisienne. Depuis le 9 mars, plusieurs rassemblements ont déjà donné lieu à des scènes de guérilla urbaine, faisant des centaines de blessés et d'arrestations.

Selon la préfecture de police, peu après le départ de la manifestation, "plusieurs centaines de personnes encagoulées" ont pris à partie les policiers, lançant des projectiles dans leur direction. Six personnes ont été interpellées.

"J'ai participé à toutes les manifs depuis mars, parce que je veux vivre dignement et pas survivre. Je veux le retrait pur et dur (de la réforme). Ca s'arrêtera seulement quand il y aura le retrait", assure à Paris Aurélien Boukelmoune, 26 ans, technicien dans le secteur de l'énergie.

Les syndicats, CGT en tête, ont annoncé la mobilisation de plusieurs centaines de milliers de personnes pour marquer leur opposition à la réforme du code du travail. Le pouvoir veut voir dans cette neuvième journée d'action un baroud d'honneur d'un mouvement social inédit sous la gauche depuis 1981.

Mais à ceux qui "spéculent" sur la dernière manche de l'interminable bras de fer avec le pouvoir, le dirigeant de la CGT, Philippe Martinez, a promis une réponse historique.

Cette centrale contestataire, qui a affrété plus de 600 cars dans toute la France pour rejoindre la capitale, espère aboutir à une plus grande participation que le 31 mars, journée de manifestations qui avait rassemblé près de 390.000 personnes dans 250 villes, selon les autorités, 1,2 million selon les organisateurs.

La Tour Eiffel fermée

Des manifestations ont aussi été organisées dans une cinquantaine de villes de province.

"Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, cette société-là on n'en veut pas", scandaient les manifestants à Lyon (centre-est). "La Belgique avec nous !", a crié le cortège en croisant des supporters belges de l'Euro.

Dans la matinée, des barrages filtrants étaient signalés à Brest (Bretagne, ouest) et des grèves au port de Marseille (sud). Le secteur de l'énergie était aussi touché, avec des baisses de production dans différentes centrales et des lignes haute tension coupées en région parisienne, selon la CGT.

A Paris, la Tour Eiffel a été fermée en raison de la grève d'une partie du personnel.

Dans les chemins de fer, après 14 jours de mouvement, le taux de grévistes est remonté mardi à 7,3%, toutes catégories confondues, contre 4,6% la veille.

Deux autres journées de grèves et de manifestations partout en France sont déjà prévues pour les 23 et 28 juin.

"C'est loin d'être la dernière manif. Dans l'intérêt du gouvernement mieux vaut qu'il retire sa loi sinon on bloquera l'économie", menace Aurélien Boukelmoune.

Un entretien est prévu vendredi entre le dirigeant de la CGT et la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

A moins d'un an de l'élection présidentielle, cette dernière grande réforme du quinquennat de François Hollande vise, selon le gouvernement, à apporter de la flexibilité aux entreprises pour lutter contre un chômage endémique (près de 10%). Elle inclut notamment un assouplissement de la législation sur le temps de travail en favorisant les accords d'entreprises.

Pour ses détracteurs, le texte risque d'accentuer la précarisation des salariés.

Le mouvement social s'était durci il y a trois semaines avec le blocage de ports, de raffineries et de dépôts de carburants, poussant la France à puiser dans ses réserves stratégiques de pétrole.

A l'approche de l'Euro, ces actions ont nui à l'image de la France et au tourisme, secteur déjà plombé par les attentats de 2015.

Selon un sondage publié dimanche, une courte majorité de Français (54%) désapprouve désormais la poursuite des grèves et des manifestations. Il y a trois semaines, la même enquête avait donné un résultat exactement inverse.

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