Les Britanniques ont « mal » voté, il faut donc les punir. Ce n’est pas dit si crûment à Bruxelles, mais c’est ainsi que l’on entend traiter ces impertinents qui ont osé claquer la porte. Ils sont simplement « coupables » d’avoir utilisé la possibilité offerte par le traité de Lisbonne de quitter l’UE, un passage par les urnes dont devraient se féliciter les dirigeants européens qui se gargarisent tous les matins du mot « démocratie. » Mais l’article 50 ne devait être pour eux qu’une simple clause de style, car qui pouvait sérieusement songer à une « marche en arrière » et abandonner cette merveille que serait l’Union européenne ? C’est cet aveuglement qui a engendré d’abord la stupéfaction, puis la colère, chez les Tusk, Schultz, Hollande, Merkel et autres Junker, qui sont à Bruxelles ce que le Politburo était à Moscou.
Le président de la Commission, Junker, a proclamé : « Ce n’est pas un divorce à l’amiable », c’est donc à torts réciproques, mais il omet de dire quels sont ceux de Bruxelles ayant poussé nos voisins d’outre-Manche à prendre congé. Ceux des Britanniques ? De ne pas avoir cédé aux objurgations de l’intelligentsia. Rappelons tout de même que le peuple a dû faire face aux pressions conjuguées du parti travailliste, de la moitié du parti conservateur, des libéraux, de quatre anciens Premiers ministres, conservateurs et travaillistes lançant un appel commun, de la plupart des représentants de la City, du patronat dans son ensemble, des dirigeants des multinationales américaines. On a même vu le président Obama faire le voyage de Londres pour exprimer son soutien à Cameron en campagne pour le « in ». Sans compter aussi l’archevêque de Canterbury, primat des Anglicans, et une grande partie de la hiérarchie de l’épiscopat catholique, qui se prononcèrent publiquement contre le « out ».
C’en est fait des paroles prudentes quand, pour ne pas effaroucher les électeurs, Bruxelles évitait d’aborder les sujets qui fâchent. Maintenant, les propos sont expéditifs : puisqu’ils ne sont pas rentrés dans le rang, qu’ils partent le plus tôt possible ! Le président du Parlement européen, Martin Schultz, dénonce comme « scandaleux » d’attendre octobre avant de faire jouer l’article 50, c’est une « prise d’otage » de l’Union, assure-t-il. Junker aussi veut les voir partir rapidement. « Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement britannique a besoin d’attendre jusqu’au mois d’octobre pour décider si oui ou non il envoie la lettre de divorce à Bruxelles. J’aimerais l’avoir immédiatement. » Même son de cloche à l’Elysée.
Le but de cette urgence soudaine ? Empêcher Londres de procéder aux nécessaires adaptations législatives et réglementaires pour remplacer les règlements bruxellois (plus de 7 000 !), dans l’espoir de susciter chaos et confusion qui affaibliraient l’économie britannique. Punir la Grande-Bretagne pour l’exemple aussi et, surtout, afin de dissuader ceux qui, en Europe, voudraient suivre leur « mauvais » choix « Voyez ce qui arrive quand on quitte l’Union ! » Mais ce chantage sera contre-productif, il ne fera que souligner l’arrogance de Bruxelles et son impérialisme, incitant les peuples non point à s’y soumettre, mais à s’en libérer eux aussi.
Guy Rouvrais
Article paru dans Présent daté du 28 juin 2016
NOVOpress
Commentaires
La caste perd son sang-froid. C'est bon signe !
Si elle s'intéressait aux identités des peuples de souche, elle apprendrait que les Anglais sont des gens flegmatiques, énergiques et têtus ! Ce ne sont pas ces petits apparatchiks qui les soumettront !
un peuple ou une partie du peuple qui vote mal , c,est la démocratie qui est en grand danger ,donc il faut changer rapidement ce peuple ou cette partie du peuple , le Système si emploie d,ailleurs assez bien . .!!
salutations.