Le leader de l'Ukip démissionne après plus de vingt ans de campagne pour la sortie du Royaume-Uni de l'Europe. Son parti pourrait se transformer en mouvement anti-immigration.
De notre correspondant à Londres
Le leader du parti souverainiste britannique Ukip (United Kingdom Independence Party), Nigel Farage, a annoncé lundi matin sa démission. Après le vote du pays pour quitter l'Union européenne, il estime avoir accompli sa mission. «Je voulais récupérer mon pays, maintenant je veux récupérer ma vie privée, et ça commence maintenant», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Londres. Rappelons qu'il avait déjà démissionné de la tête du parti il y un peu plus d'un an, après son septième échec à se faire élire député au Parlement britannique, mais il était revenu sur sa décision une semaine plus tard. Il reste membre du Parlement européen, dont il est élu depuis 1999.
Ancien agent de change dans la City, ce déçu du Parti conservateur avait cofondé l'Ukip en 1993 pour protester contre la «trahison» de Maastricht. Avec un but unique: faire sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne. Il a triomphé la semaine dernière à Bruxelles. «Quand je suis arrivé il y a 17 ans en disant vouloir mener une campagne pour faire sortir le Royaume-Uni de l'UE, vous avez tous ri de moi. Vous ne riez plus maintenant, n'est-ce-pas?» a-t-il nargué ses collègues.
Positions xénophobes
Il a joué un rôle incontestable dans la victoire du Brexit, après des années de campagne infatigable pour obtenir un référendum. Au prix parfois de positions polémiques, comme lorsqu'il a insinué que la Grande-Bretagne faisait face au risque d'agressions sexuelles de musulmans comme celles du Nouvel An à Cologne. Il a aussi été très critiqué pour son affiche «Point de Rupture» montrant une colonne de réfugiés devant une frontière européenne, assimilée à de la propagande nazie.
À 52 ans, ce fumeur invétéré et grand buveur, qui s'est relevé deux fois d'accidents graves et d'un cancer, dit vouloir passer plus de temps en famille. Son départ ouvre des questions sur sa succession mais aussi sur l'avenir de l'Ukip. Comme les conservateurs, ses dirigeants sont en proie à des luttes intestines. Son seul député à Westminster, Douglas Carswell, qui avait fait défection du Parti conservateur avec fracas en 2014, est en guerre ouverte avec Farage. À l'annonce de sa démission, il a tweeté un émoticone souriant avec des lunettes de soleil. Il avait fait campagne pour le Brexit aux côtés de Boris Johnson plutôt que de son leader, dont il critique les positions xénophobes. Il serait tenté par négocier son retour au bercail chez les tories, plutôt que par prendre la succession de Farage.
Une autre candidate pour prendre la relève, Suzanne Evans, devra d'abord être réadmise à l'Ukip dont elle a été suspendue pour ses critiques contre son chef. Même après son retrait, Farage va continuer à exercer une pression sur le prochain gouvernement conservateur pour qu'il mette en œuvre sans tarder le mandat populaire pour le Brexit. Il a dénoncé l'attitude du ministre des Affaires étrangères Philip Hammond, qui «déploie le drapeau blanc de la reddition» face à l'Europe. Une fois le Brexit effectif, l'Ukip pourrait évoluer vers un parti anti-immigration.
LE FIGARO
Commentaires
Farage a rempli sa mission, certes, mais il reste à créer un véritable parti anti immigration en GB, qui pourrait enfin s'allier au FN et aux autres formations anti immigration en Europe.
Espérons que le ou la successeur de Farage ne fera plus la fine bouche devant une alliance claire avec Marine sur cette question fondamentale !
Selon sa bonne habitude le valet de chambre des mondialistes et des deux lobbies (pardon pour le pléonasme), dit figaro, nous pond un article bien fielleux et n’hésite pas à écrire des phrases incompréhensibles quand il ne sait comment insulter ses ennemis, comme celle-ci : ‘lorsqu'il a insinué que la Grande-Bretagne faisait face au risque d'agressions sexuelles de musulmans comme celles du Nouvel An à Cologne’ !