Les versions des autorités (ministère de l’Intérieur et ville de Nice) sont mises à mal par de nouvelles révélations de « Quoditien », l’émission de Yann Barthès, diffusée jeudi soir. Le journaliste Azzeddine Ahmed-Chaouch, qui s’est procuré les PV de l’enquête de la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat) sur l’attentat du 14-Juillet à Nice, révèle notamment que ce ne sont pas les policiers qui ont intercepté le camion, mais que le véhicule a calé.
Bernard Cazeneuve avait pourtant assuré que le « le dispositif de protection (avait) permis à la police nationale d’intercepter le camion et de mettre un terme à sa course meurtrière ». Une version contredite par l’enquête de la police judiciaire: « à 22 heures 35 minutes et 46 secondes, constatons que le camion terroriste cale. Il ne repartira plus », écrivent les enquêteurs, en se basant sur l’exploitation des images de vidéosurveillance.
Quarante-trois secondes plus tard, les policiers arrivent à hauteur du camion, et abattent Mohamed Lahouaiej-Bouhlel au terme d’une fusillade d’1minute et 15 secondes. Le djihadiste aura massacré 86 personnes, et fait 484 blessés.
Un seul véhicule de police sur la promenade des Anglais
Autre contradiction relevée par Quotidien, la durée de la course folle du poids lourd. Quelques heures après l’attentat, le directeur du cabinet de Christian Estrosi, président de la région PACA, affirmait: « Il s’est passé 45 secondes entre le moment où le terroriste a pénétré dans la zone interdite et le moment où il a été abattu ».
Une version mise à mal par les images de vidéo-surveillance, qui permettent de relever plutôt 4 minutes et 17 secondes entre le début de sa course et sa « neutralisation ». Soit un temps 5 fois supérieur à celui avancé au soir du drame par les autorités niçoises.
Enfin, les PV de l’enquête semblent confirmer les révélations de Libération, qui avait évoqué cet été « des failles » dans le dispositif policier déployé, bien plus léger que ne l’avait affirmé le ministre de l’Intérieur. Les enquêteurs relèvent qu’un seul véhicule de police circulait ce soir-là sur la promenade des Anglais. De quoi alimenter les mises en cause émises par les familles de victimes, qui réclament, selon Le Parisien, l’ouverture d’une seconde information judiciaire, cette fois-ci pour mise en danger de la vie d’autrui.
BV
Commentaires
Combien de victimes supplémentaires si le camion n ' avait pas calé ?
Elle est belle cette " République " toute en paroles creuses, qui se moque totalement de la France et des Français, même de leur vie.