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Présidentielle américaine : les trois questions après la "bombe" lancée par le F.B.I.

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Par Philippe Gélie
Mis à jour le 30/10/2016 à 17h20 | Publié le 29/10/2016 à 17h03

VIDÉO - La police fédérale s'immisce spectaculairement dans la campagne en relançant l'affaire des emails d'Hillary Clinton. Donald Trump y voit une chance inespérée quand la candidate démocrate reproche au FBI d'alimenter des rumeurs sans fondement.

De notre correspondant à Washington,

La réouverture d'une enquête du FBI sur l'un des deux candidats à la Maison-Blanche, à onze jours à peine du scrutin, sort de la catégorie classique des «surprises d'octobre». C'est une «bombe politique» jetée sur le brasier de la campagne la plus violente depuis des décennies.

En l'absence d'éléments tangibles, fort improbables d'ici au scrutin, le public aura du mal à établir la nature exacte du lien entre Anthony Weiner, ancien élu démocrate de New York poursuivi pour une sordide affaire de textos à une adolescente, son épouse - séparée - Huma Abedin, bras droit d'Hillary Clinton, et la question complexe de savoir si cette dernière a utilisé une messagerie privée pour recevoir ou envoyer sciemment - donc illégalement - des documents confidentiels du temps où elle était secrétaire d'État.

Samedi, Trump a tenté d'exploiter de rebondissement quand Clinton a attaqué le chef du FBI. «C'est sans précédent et c'est profondément inquiétant, car les électeurs méritent les faits dans leur ensemble. Nous avons donc appelé le directeur Comey à expliquer tout et tout de suite, à tout mettre sur la table», a-t-elle dit.

Quoi qu'il en soit, les Américains encore indécis - s'il en reste - ont devant eux un choix cornélien: un républicain provocateur et controversé ou une démocrate dans le viseur de la police.

• Le FBI a-t-il pris une décision politique?

Le directeur du FBI, James Comey, a fait un choix audacieux, sinon hasardeux, en s'immisçant dans un face-à-face déjà tendu si près de la présidentielle. Peut-être n'avait-il d'autre option, comme il le soutient, que de rendre publique une information que les électeurs sont en droit de connaître. Mais le langage utilisé dans sa lettre au Congrès laisse planer le doute. Il y souligne être incapable «d'apprécier l'importance» des nouveaux éléments, ni même savoir s'ils sont «pertinents» au regard de l'enquête sur Hillary Clinton conclue en juillet.

Cette formule aurait parfaitement pu justifier la décision inverse, fréquente dans la pratique des «Feds»: enquêter discrètement et communiquer les résultats de ses découvertes. En l'espèce, Comey sait parfaitement qu'il entérine le discours extrême du candidat républicain sur la «corruption» de son adversaire, sans verser aucune nouvelle pièce au dossier. Pour ce directeur très politique, ce peut être une façon habile d'assurer sa survie: Trump, qui le disait «corrompu» comme les autres, fait maintenant l'éloge de sa vertu; Clinton, même si elle est élue, ne pourra se débarrasser de lui sans être accusée de népotisme.

• Donald Trump peut-il être relancé?

Trump n'est plus qu'à deux points de Clinton dans le dernier sondage du Washington Post (45% contre 47%), réalisé avant l'annonce de vendredi. Déjà en train de rattraper son retard par rapport à la semaine précédente, il a accueilli la décision du FBI comme une aubaine. Elle valide ses accusations tendant à faire passer sa rivale pour un parrain de la mafia. Et elle détourne l'attention de ses propres problèmes - des polémiques avec des accusatrices de harcèlement sexuel au refus de dévoiler sa situation fiscale en passant la dénonciation non démontrée de fraudes électorales massives.

Toute la question est de savoir si cela peut suffire à inverser la tendance ou s'il est un peu tard. Plus de 10 millions d'Américains ont déjà voté de manière anticipée et le nombre d'indécis se réduit comme peau de chagrin. Les enquêtes d'opinion montrent que la quasi-totalité des électeurs de Trump et de Clinton ont une idée arrêtée depuis longtemps sur l'affaire des courriels de l'ancienne secrétaire d'État. Les premiers y voient la preuve qu'elle n'est pas digne de gouverner le pays, les seconds considèrent que c'est une erreur pardonnable - a fortiori lorsque l'alternative est Trump.

Même si le candidat républicain ne profite que de façon marginale de l'annonce du FBI, celle-ci, au minimum, relance le suspense. En particulier quand les sondages restent dans la marge d'erreur ou s'ils se trompent sur l'ampleur réelle du soutien à Trump, comme au Royaume-Uni sur les partisans du Brexit.

 

• Hillary Clinton est-elle touchée?

Ce «scandale», amorcé comme une vulgaire erreur technique, a transformé un sparadrap déplaisant sous sa chaussure en véritable boulet accroché à sa cheville. Elle y est pour beaucoup, ses dénégations et ses mensonges avérés n'ayant fait qu'aggraver son cas. Donald Trump a parfaitement exploité cette faiblesse, notamment la destruction de 33.000 courriels après que le Congrès l'eut citée à comparaître - potentiellement un crime fédéral.

Quoi qu'il arrive le 8 novembre, Hillary Clinton n'est pas près de se débarrasser de cette affaire. Si elle remporte l'élection, les républicains, en position de garder le contrôle de la Chambre des représentants, voire celui de Sénat, promettent de ne pas la lâcher. Cela pourrait finir par une procédure d'«impeachment» comme celle qu'avait difficilement surmontée son mari après l'affaire Monica Lewinsky. Et si elle perd, Donald Trump a annoncé la nomination d'un procureur spécial avec l'intention affichée de «la mettre en prison».

Commentaires

  • Ce que montre cette affaire c’est que le monde politique des Clinton-Obama est sale, pourri ! Exactement comme chez nous, le monde de l’UMPS !

  • Les derniers sondages indiquent une nette remontée de Trump après les révélations du directeur du FBI sur l'incompétence de Clinton.
    Croisons les doigts !

  • En entrant dans un bras de fer avec le FBI, en l ' accusant de vouloir influencer l' élection, cette timbrée et corrompue mondialiste avoue qu ' elle est coupable.
    Toute personne innocente se serait contentée de jurer de son innocence sur le peuple américain et sur Dieu ( comme il est d ' usage aux Usa).
    A ma connaissance, elle n'a pas protesté de son innocence.

  • la mère Clinton est une vieille routière de la politique glauque , elle ne se laissera pas si facilement démonter , elle doit être sûre de remporter la mise .
    salutations.

Les commentaires sont fermés.