LE SCAN POLITIQUE - Un débat sur une meilleure reconnaissance des harkis en Provence-Alpes-Côte d'Azur a dégénéré après le rejet d'un amendement du Front National. La séance a été interrompue.
Ce vendredi, au conseil régional de Paca, était étudiée une proposition d'amendement du frontiste Philippe Vardon visant à instituer une lecture positive du colonialisme français en Algérie. Un sujet particulièrement sensible dans une région où de nombreux harkis et leurs descendants sont installés depuis les années 60. Appelant au rejet du texte, certains élus de la majorité LR ont accusé les cadres du FN de vouloir instrumentaliser la mémoire de la guerre d'Algérie à des fins politiques. De quoi soulever l'indignation de Thibaut de la Tocnaye, membre du bureau politique du FN et élu de la région, qui a crié à l'endroit de la majorité «enfoirés de gaullistes». Très remonté, Christian Estrosi a interrompu la séance et menacé de poursuites: «M. de la Tocnaye, vous aurez à en répondre devant des instances judiciaires».
La pique est donc mal passée, d'autant plus que son auteur est le fils d'Alain de La Tocnaye, l'un des conjurés de l'OAS impliqués dans l'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle d'août 1962. Conscient de l'émoi suscité, ce dernier a d'ailleurs repris la parole dès la reprise de séance pour préciser qu'il ne visait pas nommément Christian Estrosi. «Ce n'est pas mon genre, je me suis emporté. Pour moi, “enfoirés” reste un terme potache lancé à la cantonade. Quand j'ai entendu les accusations qui nous ont été faites de vouloir instrumentaliser les harkis, je n'ai pas supporté. Deux cent d'entre eux étaient présents au procès de mon père!», fait-il valoir auprès du Figaro.
Lors de l'interruption, Thibaut de la Tocnaye est «allé s'expliquer d'homme à homme» avec Christian Estrosi, avec lequel il assure que l'incident est clos. Reste que cette sortie garde une saveur particulière au regard de la crise qui oppose les soutiens de Marion Maréchal-Le Pen aux proches de Florian Philippot, qui se revendique très volontiers lui aussi du gaullisme. D'ailleurs, au-delà de la volonté de Thibaut de la Tocnaye de calmer l'incendie, les cadres FN entourant Marion Maréchal-Le Pen ont trouvé l'occasion de se saisir d'une diversion tapageuse sur les réseaux sociaux, à l'occasion de la délibération suivante. Dans une série de tweets assassins, ces derniers ont diffusé une série d'images à caractère pédopornographique et zoophile, en rappel d'une exposition polémique qui s'était tenue à Marseille en 2015. La droite régionale et Christian Estrosi sont accusés par le FN de n'avoir pas empêché l'exposition au nom de la défense de la liberté de création.
LE FIGARO
Commentaires
Bravo au groupe FN du conseil régional de PACA, et en particulier à Philippe Vardon et à Thibaut de la Tocnaye !
Mais Marion n'a pas aimé le cri du cœur de La Tocnaye et lui a demandé de s'excuser. Ce qu'il a fait à son coprs défendant...
Estrosi et son staff ne peuvent pas nier que le régime de De Gaulle a abandonner les Harkis et la population européenne au couteau de l,égorgeur FLN.
salutations.