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A Hénin-Beaumont, Macron veut séduire les artisans et les petits commerçants

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Par François-Xavier Bourmaud
Mis à jour le 13/01/2017 à 19h49 | Publié le 13/01/2017 à 19h41

REPORTAGE

Envoyé spécial à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)

Les yeux du barman s'arrondissent. La surprise n'est pas feinte. «Macron ici ?! Il a des couilles, quand même. Qu'est-ce qu'il vient faire?» Ici, c'est Hénin-Beaumont, ville ouvrière symbole de l'implantation électorale du Front national sur les terres dévastées de la gauche. Emmanuel Macron est venu remettre des médailles du travail à des salariés de Metro, un grossiste alimentaire réservé aux professionnels de la restauration.

Cela fait un moment déjà que les socialistes ne sont plus les bienvenus sur ces terres du Nord. Alors un candidat réputé social-libéral, énarque, ancien banquier d'affaires… Cela flaire un peu la provocation, comme un défi lancé à ses anciens camarades du PS qui ont vécu l'humiliation dans ces Hauts-de-France aux dernières élections régionales. Forcés de se retirer au second tour pour faire barrage à Marine Le Pen et l'empêcher d'y remporter une victoire symbolique. Un défi au Front national aussi, provoqué au cœur de son bastion le plus fort. Ce n'est pas seulement ça. Vendredi à Hénin-Beaumont, il s'agissait surtout de calcul électoral.

«Au moins lui, il est jeune»

«C'était à gauche avant ici. Mais ils sont tous partis. Marine n'a eu qu'à ramasser»

Un commerçant

Les équipes d'Emmanuel Macron ont observé que, lors du dernier scrutin des régionales, les artisans et les petits commerçants ont pour la première fois plus voté pour le FN que pour la droite. Pas pour des questions liées aux thèmes traditionnels de l'extrême droite, tels que l'immigration ou l'islam, mais en raison de la lourdeur des procédures administratives ou du poids trop important des charges. C'est cet électorat qu'Emmanuel Macron veut ramener à lui. C'est le sens de sa visite vendredi chez le grossiste Metro.

En l'attendant, des restaurateurs et commerçants terminent leur réapprovisionnement. Dans leurs établissements, ils sont au contact quotidien de la population, à la fois thermomètre de l'humeur ambiante mais aussi prescripteurs. L'un d'entre eux le rappelle: «C'était à gauche avant ici. Mais ils sont tous partis. Marine n'a eu qu'à ramasser.» Il en faudrait peu pour que cet électorat revienne à son vote historique. Et il regarde Emmanuel Macron avec curiosité. «Au moins lui, il est jeune. Ça fait un peu avenir. Des gars comme Fillon, ils sont là depuis combien de temps? Trente ans?», s'interroge un commerçant. Il ne savait pas qu'Emmanuel Macron venait dans le magasin. Mais il décide de rester l'écouter, «pour voir».

«Macron veut refaire les matchs perdus de Mélenchon et Valls. Cela ne leur a pas porté chance. Jamais deux sans trois»

Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont

En revanche, pas question pour Emmanuel Macron de se frotter directement à l'électeur de base en déambulant dans la ville. La météo ne s'y prêtait pas. Pas plus que la configuration d'Hénin-Beaumont, dénué de centre-ville commerçant à arpenter. D'ailleurs, du côté de l'extrême droite locale, on s'est efforcé de minimiser la portée de la visite du leader d'En Marche! en la renvoyant à celles d'autres adversaires du FN. «Macron veut refaire les matchs perdus de Mélenchon et Valls. Cela ne leur a pas porté chance. Jamais deux sans trois», évacue le maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois.

Face à Emmanuel Macron, les frontistes avaient décidé de jouer la carte de l'indifférence. Sans nier l'agitation créée localement par la visite de l'ancien ministre de l'Économie, le FN en minimise toutefois la portée et assure que ce déplacement a été organisé via les «relations parisiennes» du visiteur. «Macron fuit les Français. Il organise des réunions dans des entreprises bien sélectionnées où il ne peut pas être en confrontation avec les gens qui ont subi sa politique. Mais il ne peut pas faire semblant d'oublier qu'il a été l'un des principaux ministres de François Hollande», s'agace Briois. Des attaques auxquelles Macron répond dès son arrivée dans le supermarché. «Je respecte celles et ceux qui ont pu voter Front national mais je combattrai jusqu'au bout les idées du FN», lance-t-il.

LE FIGARO

Commentaires

  • "il est jeune, çà fait un peu avenir" . . des propos qui exprime une haute conscience politique , avec de tels demeurés , on n,est pas sortis de l,auberge . .!!
    salutations.

  • Le bébé-Rottschild a pris bien soin de ne pas arpenter le marché d'Hénin et d'y rencontrer le vrai peuple ! Pas fou le bellâtre de la bobocratie !

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