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Invité vedette de Davos, le Chinois XI Jinping se pose en gardien de la mondialisation

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Par Jean-Pierre Robin
Mis à jour le 17/01/2017 à 19h49 | Publié le 17/01/2017 à 19h20

Le président de la deuxième puissance mondiale s'est adressé à distance à Donald Trump face à un auditoire de grands patrons inquiets des menaces de protectionnisme soufflant des États-Unis.

Envoyé spécial à Davos
Jamais un président chinois n'était venu à Davos, et Xi Jinping a enflammé son audience, les 2000 congressistes entassés dans le grand hall, en inaugurant le Forum économique mondial, le 47e du nom. «Personne ne sortirait gagnant d'une guerre commerciale», a-t-il lancé, en conclusion d'une véritable défense et illustration du libre-échange et de la mondialisation.

Au-delà de son auditoire de grands patrons acquis à ces valeurs d'ouverture, il s'adressait, sans jamais le nommer, à Donald Trump, et il a mis les points sur les «i». Citant Christine Lagarde, la patronne du FMI, il a souligné que désormais «les pays émergents contribuent pour 80 % à la croissance mondiale». Et d'ajouter: «la Chine a bénéficié de la mondialisation mais elle y contribue également grandement en assurant à elle seule plus de 30 % de la croissance mondiale.»

Certes, il a évoqué les conflits régionaux, le terrorisme et le chômage. Mais la mondialisation n'est pas en cause selon lui: «La crise financière de 2008 a été provoquée par les excès de la spéculation financière» et en rien par la globalisation des échanges. Il a reçu le soutien de John Kerry, le secrétaire d'État américain sortant: «Aux États-Unis 85 % des pertes d'emploi sont le fait de la technologie.» Xi Jinping avait d'ailleurs évoqué le problème du chômage lié aux progrès techniques, se permettant de citer Charles Dickens: «C'est la meilleure et la pire des choses», disait l'écrivain britannique de la première révolution industrielle.

Tout en se faisant le promoteur d'une économie ouverte, Xi Jinping considère pourtant que mondialisation ne doit en aucun cas rimer avec uniformité: chaque pays suit sa propre voie, celle du Parti communiste en Chine, a-t-il rappelé.

«Il y a une vacance de leadership en ce qui concerne l'économie mondiale, que Xi Jinping vise à remplir. Avec quelque succès !»

Carl Bildt, l'ex-premier ministre suédois

Cette vaste profession de foi, pour le libre-échange et le communisme, s'est prolongée par un déjeuner avec une cinquantaine de patrons, membres de l'International Business Council du Forum. Xi Jinping, qui a ensuite quitté Davos, était accompagné des quinze chefs d'entreprises chinoises faisant partie du top 50 des sociétés mondiales, dont Jack Ma, président d'Alibaba, et Wang Jianlin, le dirigeant de Wanda, géant de l'immobilier commercial.

 

Ce fut le seul moment d'échange en petit comité. Il y fut question des freins aux investissements étrangers en Chine, un dossier sur lequel Pékin avait annoncé la veille des assouplissements pour les banques étrangères, sans plus de précision. Fidèle de Davos, Carl Bildt, l'ex-premier ministre suédois, a bien résumé le nouveau rapport de forces sur Twitter: «Il y a une vacance de leadership en ce qui concerne l'économie mondiale, que Xi Jinping vise à remplir. Avec quelque succès!»

 

Mais au-delà de l'enthousiasme immédiat, d'autres ont émis des doutes vis-à-vis de la croissance chinoise, dont Xi Jinping avait rappelé qu'elle avait été de 6,7 % en 2016. «La Chine reste l'un des plus grands risques, et je pense que si elle n'est pas en tête de liste à cet égard, la raison en est que les États-Unis sont devenus un tel lieu d'incertitudes!», a commenté Kenneth Rogoff, professeur à Harvard et ancien économiste en chef du FMI.

Quant à Anthony Scaramucci, seul membre de l'Administration Trump présent à Davos, il n'en démord pas: «Il faut retrouver des normes symétriques qui s'imposent à tous dans la compétition internationale, et quand Donald Trump aura fait ce rééquilibrage il apparaîtra comme un grand mondialiste.»

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 18/01/2017

Commentaires

  • Le libre-échange n’a rien à voir avec la liberté, c’est même le contraire ; la preuve en est que le parti communiste y est favorable !

  • Pourquoi avoir peur de mettre au ban des Nations La Chine, le Vietnam, Cuba comme cela est pour la Corée du Nord, tous pays adeptes de l'infecte idéologie communiste ?

  • Pleinement de votre avis! Le communisme infecte comme une lèpre tous ces pays, et il reprend des forces, s'étend insidieusement... On fait des affaires avec la Chine communiste sur le dos de millions d'esclaves, de camps de travail...

  • On assiste à un basculement lent et inexorable de l'hégémonie US…mais si c'est pour la remplacer par l'hégémonie d'1,5 milliards de communistes chinois, c'est inquiétant. Il reste une 3ème voie, la plus grande Europe, l'Eurosibérie, de Brest à Vladivostok ! Il faut y penser chaque jour et intégrer ce rêve à toutes nos analyses. Seul ce projet s'il se réalise un jour pourra maintenir les peuples blancs dans l'Histoire.
    En attendant, Trump mettra le holà aux ambitions chinoises. Du moins c'est ce qu'il a promis.

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