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Gérard de NERVAL (1808-1855)

El Desdichado

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

 

Commentaires

  • Bravo et merci d'avoir inscrit ce poème dans votre blog, Gaëlle. Obscur à première vue, il donne la clé de l’œuvre de Nerval, prose et poésie : la réincarnation, qui postule un riche passé, mais aussi l'espoir dans une renaissance. Un espoir dont, par les temps qui courent, nous avons un urgent besoin...

  • El Desdichado est le plus célèbre poème de Gérard de Nerval que je considère comme l'un des plus grands des Romantiques. Nous l'avons tous eu au programme scolaire, sans comprendre le sens de ces expressions puisées dans la mythologie, que le professeur de français tentait de nous expliquer. Mais nous comprenions très bien toute la désespérance des mots qui devait sans doute refléter bien des tempêtes intérieures de ce génie qui souffrait de troubles psychologiques graves qui aboutiront à son probable suicide. C'est toute la force suggestive de cette poésie, finalement très symboliste !
    J'ai trouvé un lien utile pour en améliorer la compréhension :
    https://www.etudes-litteraires.com/nerval-desdichado.php

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