Michel Lhomme, philosophe, politologue ♦
En marge du premier conseil des ministres, l’Élysée a décidé que le choix des journalistes qui couvriront à l’avenir l’action présidentielle ne sera plus laissé aux rédactions.
Concrètement, si le chef de l’État se déplace à l’étranger, c’est un ou des journalistes spécialisés en diplomatie qui pourront l’accompagner. S’il effectue un déplacement en France sur le thème de l’éducation, c’est un ou des journalistes spécialisés dans ce domaine qui pourront l’accompagner, ces derniers étant choisis par le secrétariat de la présidence. Il y a donc verrouillage mais de quoi ? De ce qui, depuis longtemps en France,n’était plus de l’information mais de la communication.
L’Association de la presse présidentielle qui réunit les journalistes chargés de suivre l’actualité de la Présidence de la République , a tout de même demander une entrevue avec les responsables de la communication du Président Macron pour leur soumettre les inquiétudes des rédactions. Plusieurs sociétés de journalistes se sont aussi publiquement inquiétées de ces mesures. Dans son communiqué, directement adressé à Emmanuel Macron, la SDJ écrit : « Ce n’est pas au Président de la République ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui la composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs. » Et le communiqué de préciser qu’aucun des prédécesseurs de l’actuel Chef de l’État « ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse ».
Totalement construit et fabriqué par la presse, il est étonnant que le Président s’en prenne ainsi directement à celle-ci. La confusion entre communication et journalisme éclate ainsi au grand jour.
Crédité de 45 % de confiance auprès des Français selon le baromètre des Echos, Emmanuel Macron prend ses fonctions à l’Elysée, avec une cote inférieure à tous ses prédécesseurs. Même chose pour son Premier ministre puisque le député-maire LR du Havre, Edouard Philippe, n’est crédité que de 36% de confiance, situation tout à fait inédite aussi dans la Vème République.
Commençant aussi bas, le contrôle de la communication gouvernementale s’avère indispensable...
METAMAG
Commentaires
Cela ne changera pas grand chose ! Les journalistes sont tous payés par des médias alignés sur l'idéologie mondialiste. Plus de 70% des Français ne leur font plus confiance. Les protestations du SDJ sont du pipeau ! Il aurait bien d'autres raisons d'exprimer de l'indignation sur l'indépendance de la presse et sur la liberté d'expression !
les journaleux qui l,encensaient depuis le début , et qui ne seront pas choisi à servir la soupe au "prince" du moment , doivent être énormément déçu les pauvres chou . .!!
salutations.