"Il y a vingt ans à Bordeaux, j'étais à table avec des propriétaires de grands crus. Y en a un qui me demande "Alors donc vous êtes vigneron ? Où ça ?". Quand je lui ai répondu "En Provence", il a tourné sa chaise vers sa voisine et je n'ai plus vu que son dos de toute la soirée... Maintenant si j'explique que j'ai des vignobles en Provence, presque on me ferait les pompes..." L'anecdote hâbleuse est bien dans le style d'Olivier Sumeire, vigneron de château Coussin, dans les Bouches-du-Rhône et président des côtes de provence sainte-victoire. Mais elle dit aussi tout le chemin parcouru ces dernières années par cette partie du vignoble hexagonal. Jusqu'au début des années 2000 regardés comme les producteurs d'une gentille piquette qui n'était buvable que l'été au bord de la piscine de l'hôtel, les vignerons provençaux ont depuis fait leur mue. Voire leur révolution. Et cette dernière a une couleur : rose pâle. Ils ont inventé d'un seul coup un nouveau type de vins, vifs, sur le fruit et sans lourdeur, et un fleuron viticole français de plus. Pour le monde entier désormais, le rosé est provençal. Et si l'on entend encore dans quelques salons où l'on cause la sentence aussi éculée que vide de sens "Le rosé, c’est pas du vin, mon bon monsieur !", le marché, lui, a depuis longtemps choisit son camp et validé les choix des vignerons d'ici.
"La Provence doit devenir le champagne du rosé"
Le rosé de Provence, roi de l'été partout dans le monde
Dimanche 30/07/2017 à 15H20
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Depuis le tournant des années 2000, le rosé a posé la Provence sur la carte mondiale du vin et évité en bonne partie à ses viticulteurs la crise économique qui a étrillé le Bordelais, le Languedoc ou les côtes-du-rhône
Économie - Le rosé de Provence, roi de l'été partout dans le monde
"Il y a vingt ans à Bordeaux, j'étais à table avec des propriétaires de grands crus. Y en a un qui me demande "Alors donc vous êtes vigneron ? Où ça ?". Quand je lui ai répondu "En Provence", il a tourné sa chaise vers sa voisine et je n'ai plus vu que son dos de toute la soirée... Maintenant si j'explique que j'ai des vignobles en Provence, presque on me ferait les pompes..." L'anecdote hâbleuse est bien dans le style d'Olivier Sumeire, vigneron de château Coussin, dans les Bouches-du-Rhône et président des côtes de provence sainte-victoire. Mais elle dit aussi tout le chemin parcouru ces dernières années par cette partie du vignoble hexagonal. Jusqu'au début des années 2000 regardés comme les producteurs d'une gentille piquette qui n'était buvable que l'été au bord de la piscine de l'hôtel, les vignerons provençaux ont depuis fait leur mue. Voire leur révolution. Et cette dernière a une couleur : rose pâle. Ils ont inventé d'un seul coup un nouveau type de vins, vifs, sur le fruit et sans lourdeur, et un fleuron viticole français de plus. Pour le monde entier désormais, le rosé est provençal. Et si l'on entend encore dans quelques salons où l'on cause la sentence aussi éculée que vide de sens "Le rosé, c’est pas du vin, mon bon monsieur !", le marché, lui, a depuis longtemps choisit son camp et validé les choix des vignerons d'ici.
"La Provence doit devenir le champagne du rosé"
Le rosé de Provence, roi de l'été partout dans le monde - 2
En 2008, Eric Kurver rachète le domaine de la Grande-Séouve, à Jouques. En 2009, il crée la marque "Aix rosé" et devient un poids lourd des côteaux d'aix.
La marque Aix rosé, c'est "la" success story de ces dix dernières années dans les côteaux d'aix. En 2008, le Néerlandais Eric T. Kurver, fortune faite dans le monde du marketing international, rachète La Grande-Séouve, domaine viticole un peu en déshérence situé à Jouques (Bouches-du-Rhône). Reprise complète de l'encépagement, gros investissements techniques à la cave, Eric Kurver, qui ne s'est pas payé une danseuse mais une vraie entreprise, remonte la propriété. Mais c'est en 2009 qu'il a l'idée lumineuse qui va faire changer La Grande-Séouve de dimension.
"Nos amis étrangers qui venaient nous voir à Jouques n'arrivaient jamais à se souvenir du nom de Grande-Séouve. Ils nous envoyaient des cartes postales du genre 'Merci pour le séjour au domaine de... Bref, c'était super !'" L'ancien publicitaire en tire une conclusion : Grande-Séouve, ça fonctionne peut-être pour le marché français mais ça n'a aucun avenir à l'export, il faut faire plus simple. Et qu'y a-t-il de plus direct et plus frappant que le nom de la ville d'Aix, carte postale internationalement connue de l'art de vivre provençal. Personne n'avait pensé à déposer le nom avant lui, Eric le fera depuis son ordinateur, sur le site de l'Institut national de la propriété industrielle, un soir de 2009. La marque Aix pour le rosé était née, elle a depuis fait florès. "Cette année, on va vendre 100 000 bouteilles en France et un peu plus d'un million à l'international", confie Eric Kurver. Les raisins cultivés à La Grande-Séouve alimentent le marché hexagonal ; les bouteilles à l'export sont issues d'achats de jus en négoce, vinifiés à façon pour Aix rosé, "parce qu'il faut que ça respecte bien nos exigences de qualité".
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La marque Aix rosé, c'est "la" success story de ces dix dernières années dans les coteaux d'aix. En 2008, le Néerlandais Eric T. Kurver, fortune faite dans le monde du marketing international, rachète La Grande-Séouve, domaine viticole un peu en déshérence situé à Jouques (Bouches-du-Rhône). Reprise complète de l'encépagement, gros investissements techniques à la cave, Eric Kurver, qui ne s'est pas payé une danseuse mais une vraie entreprise, remonte la propriété. Mais c'est en 2009 qu'il a l'idée lumineuse qui va faire changer La Grande-Séouve de dimension.
"Nos amis étrangers qui venaient nous voir à Jouques n'arrivaient jamais à se souvenir du nom de Grande-Séouve. Ils nous envoyaient des cartes postales du genre 'Merci pour le séjour au domaine de... Bref, c'était super !'" L'ancien publicitaire en tire une conclusion : Grande-Séouve, ça fonctionne peut-être pour le marché français mais ça n'a aucun avenir à l'export, il faut faire plus simple. Et qu'y a-t-il de plus direct et plus frappant que le nom de la ville d'Aix, carte postale internationalement connue de l'art de vivre provençal. Personne n'avait pensé à déposer le nom avant lui, Eric le fera depuis son ordinateur, sur le site de l'Institut national de la propriété industrielle, un soir de 2009. La marque Aixpour le rosé était née, elle a depuis fait florès. "Cette année, on va vendre 100 000 bouteilles en France et un peu plus d'un million à l'international", confie Eric Kurver. Les raisins cultivés à La Grande-Séouve alimentent le marché hexagonal ; les bouteilles à l'export sont issues d'achats de jus en négoce, vinifiés à façon pour Aix rosé, "parce qu'il faut que ça respecte bien nos exigences de qualité".
Commentaires
A la bonne vôtre Gaëlle et amis du blog ! Hic ! :-))
Oui, le succès du Rosé de Provence est bien mérité : ce n’est que justice, et cela n’enlève rien aux Bordeaux, au Beaujolais ou autres Bourgognes !