Au moins cinq migrants africains sont morts et cinquante sont portés disparus après avoir été jetés à la mer jeudi par des passeurs au large du Yémen. Ce drame se rajoute à celui de mercredi qui a vu périr cinquante migrants issus de la même région selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Jeudi, plus de cinquante-cinq migrants africains ont été intentionnellement jetés dans la Mer Rouge par des passeurs, au large de la province de Chabwa dans le sud du Yémen. Cinquante sont portés disparus et cinq ont péri selon l'Organisation internationale des Migrations (OIM). Au total, 180 personnes en provenance de Somalie et d'Éthiopie ont été jetées à la mer. «Nous avons envoyé nos équipes dans la zone. Vingt-cinq passagers (blessés) du bateau sont actuellement soignés sur la côte du Yémen», a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'organisation.
La veille, un premier drame s'est déjà déroulé dans la même zone maritime au large du Yémen, avec environ cinquante victimes dont vingt-neuf avaient été découvertes dans des tombes creusées à la hâte sur la plage. Le bilan est lourd en seulement en 24 heures: quelque 300 voyageurs d'infortune ont été délibérément jetés à la mer par des passeurs, dont des dizaines sont morts ou portés disparus.
«Les survivants ont dit à nos collègues sur la plage que les passeurs leur avaient demandé de se jeter à la mer après avoir vu ce qui semblait être des représentants des autorités», a indiqué Laurent de Boeck, chef de mission de l'OIM, en parlant de l'incident de jeudi. L'organisation internationale a indiqué travailler étroitement avec le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pour donner une sépulture aux morts et soigner les survivants.
L'autre route maritime des migrations
Les migrants sont majoritairement issus des pays qui composent la Corne d'Afrique (Éthiopie, Erythrée, Somalie et Djibouti). Ils affluent massivement au Yémen ces dix dernières années alors que c'est un pays pauvre, classé au dernier rang en termes d'IDH au niveau mondial et déchiré par une guerre civile depuis trois ans. Plus de 10.000 morts, une dizaine de pays impliqués, le Yémen est devenu le théâtre de la féroce lutte d'influence entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, entre Sunnites et Chiites. Au nord, à Sanaa, se mêlent rebelles houthistes et fidèles de l'ex-président Saleh. Dans le Sud siège un autre gouvernement, reconnu celui-ci par la communauté internationale et par une coalition de pays dirigée par l'Arabie Saoudite. Ces troubles internes font le jeu des groupes terroristes, à commencer par al-Qaida dans la péninsule arabique.
En réalité, ce sont ses voisins, les pays du Golfe plus riches, que les migrants cherchent à tout prix à atteindre pour trouver du travail. Malheureusement, leur voyage s'interrompt généralement au Yémen où ils se retrouvent entassés dans des camps pour une durée indéterminée. L'ONU estime que le pays, où une épidémie de choléra a déjà fait plus de 1.900 morts, est le théâtre de la «plus grave crise humanitaire dans le monde».
Entre 2008 et 2016, plus de 345 000 migrants et demandeurs d'asile sont arrivés au Yémen par la Mer Rouge selon les chiffres du Secrétariat Régional Mixte des Migrations (RMMS). Ils venaient de la ville littorale de Obock, de la République de Djibouti. Plus de 80% d'entre eux étaient éthiopiens, le reste des voyageurs était somaliens et érythréens.
Détroussés et torturés
Les migrants éthiopiens sont particulièrement touchés par ce gigantesque trafic d'êtres humains. Il y a plusieurs étapes à franchir avant d'arriver au Yémen et chacune d'entre elles exige un paiement. «Tout le long du trajet, certains passeurs mentent et augmentent leurs prix. Si les voyageurs n'ont pas assez d'argent pour payer la prochaine étape, ils finissent dans des camps où ils sont généralement détroussés, torturés, voire violés jusqu'à ce que ces passeurs-là soient payés et que les migrants finissent dans les mains d'un autre trafiquant», indique Michael Kirby Smith, photojournaliste qui travaille avec l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch.
«C'est choquant et inhumain. La souffrance des migrants sur cette route est immense. Beaucoup de jeunes gens paient les passeurs avec l'espoir d'avoir une vie meilleure», s'insurge un des responsables de l'OIM.
L'organisme estime à 55.000 le nombre de migrants, dont un tiers de femmes, arrivés au Yémen en provenance de la Corne de l'Afrique depuis le début de l'année. Plus de 30.000 de ces nouveaux migrants n'ont même pas 18 ans.
Commentaires
Les gouvernements européens qui laissent délibérément les frontières de leurs pays ouvertes et les ONG mondialistes qui collaborent directement avec les passeurs et vont chercher les "migrants" pour les ramener dans un port européen ont une responsabilité directe dans le départ de ces millions d'Africains vers l'Europe…et de toutes les souffrances et morts qui en découlent.
"Rien n'a fait couler plus de sang que la folie des miséricordieux ! " Nietzsche
pour éviter ce genre de drame , il faut leur envoyer le sieur Herrou , paysan à ses heures perdues et surtout grand humaniste baba devant l,éternel.
salutations.
Si dès le début, on avait coulé deux ou trois navires d'envahisseurs (pardon, de "migrants"), cela aurait fait 100 ou 200 morts, mais la leçon aurait été retenue et on aurait évité les milliers de noyades dont sont directement responsables les soi-disant "humanitaires".
" l 'espoir d'une vie meilleure " .
Qu'ils construisent leur vie meilleure chez eux.
Ces " migrants " ne sont pas des colons mettant en valeur des terres en friche, mais des profiteurs.