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Éditorial : «La logique de Trump» par Yves Thréard

Par Yves Thréard

L'Amérique d'abord. L'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche s'était accompagnée d'une erreur d'interprétation. On disait le milliardaire américain isolationniste. Décidé à s'occuper en priorité des problèmes domestiques de son pays. Avec lui, pensait-on, les États-Unis ne chercheraient plus à jouer les gendarmes du monde. L'Europe, notamment, devrait pouvoir s'organiser seule pour assurer sa défense.

C'était, en fait, confondre protectionnisme et isolationnisme. Dans l'esprit de Donald Trump, c'était précisément parce que l'Amérique était sa première préoccupation qu'il en défendrait, à tout instant, les intérêts partout dans le monde. Suivant cette logique, il ne s'interdirait donc pas, une fois élu, d'intervenir ici ou là en cas de menace. C'est ce raisonnement qu'il applique aujourd'hui à la Corée du Nord et au Venezuela. Deux régimes inacceptables qui menacent, à ses yeux, l'équilibre international. On ne peut donc s'étonner de son offensive verbale.

Certes, Donald Trump hausse le ton à sa façon. Tonitruante. Certains diront maladroite, contre-productive, propre à mettre le feu aux poudres. Du coup, on retient plus son absence de précautions oratoires, qui effraie, que les vrais enjeux de la crise. Ces derniers sont pourtant d'une extrême gravité: empêcher que le satrape de Pyongyang se dote de l'arme nucléaire et éviter que Caracas ne sombre dans un chaos irréversible.

Les mots de Donald Trump sifflent comme des balles. Cependant, l'objectif du président américain est bien plus de dissuader que d'attaquer. Il a d'ailleurs répété qu'il restait ouvert au dialogue - à ses conditions, bien sûr - avec Kim Jong-un et Nicolas Maduro. Sa stratégie est de montrer sa force pour ne pas avoir à s'en servir. Et, en Asie, de persuader la Chine d'assumer son rôle de modérateur avec la Corée du Nord.

Le danger n'est pas à Washington, mais à Pyongyang. On le sait depuis longtemps. Trump ne fait qu'hériter d'un dossier explosif que ses prédécesseurs n'ont pas su régler.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 14/08/2017. Accédez à sa version PDF en cliquant ici

Commentaires

  • Pour ce qui concerne la Corée du Nord, Trump n'a pas le choix, malgré les cris d'orfraie des gauchistes US qui le renvoient dos à dos avec le psychopathe de Pyong-Yang ! On ne peut que lui donner raison.
    Sur d'autres aspects de sa politique extérieure, il est décevant, notamment avec ces nouvelles sanctions économiques prises sans raison contre la Russie…et l'engrenage qui s'en est suivi avec la résistance de Poutine qui a renvoyé des centaines de "conseillers" américains de son pays. La géopolitique de Trump est la même que celle de ses prédécesseurs : le "containment" de la Russie et le maintien de la division de l'Europe. Il ne contrôle pas l'état profond américain, et c'est ce qui est préoccupant. Les intérêts de la France et de l'Europe sont prioritaires.

  • La logique de Trump a cependant un défaut : il ne suffit pas de hausser le ton pour faire réfléchir les deux lascars en question. Il faudrait montrer ses muscles ; mais peut-être que Trump attend encore un peu avant de le faire et se contente-t-il d’une escalade verbale pour le moment ?

  • contrôler l,état profond US , pour un président cela doit être mission impossible , Trump est sûrement bien placé pour le savoir , et dois composé avec , par contre son prédécesseur s,en accommodait à merveille , dans son rôle de président cool , branché , etc , ce qui plaisait à la foule immense des zozos .
    salutations.

  • Monsieur Trump a raison...: la haine et la violence et le racisme SONT des deux cotés ! , nous voyons bien les actes du fascisme gaucho lors des affrontements divers....QUI envoie des c Molotov sur les policiers..?...GAUTHIER M

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