VIDÉO - Deux jeunes femmes ont été tuées dimanche à l'arme blanche à la gare principale de Marseille par un homme qui a ensuite été abattu par des militaires. Le parquet antiterroriste est saisi.
Une attaque au couteau a eu lieu ce dimanche en tout début d'après-midi à la gare Saint-Charles à Marseille. Selon nos informations, une femme de 21 ans et une autre de 20 ans ont été tuées sur le parvis de la gare. L'une des victimes a été égorgée et l'autre a été poignardée à mort, dans une zone vitale.
L'assaillant, qui a agi seul, a été abattu par des membres de la force Sentinelle. Avant d'intervenir, les forces de l'ordre se sont assurées qu'il n'était pas équipé d'un gilet explosif. Sa mort a été confirmée par le parquet. Selon nos informations, l'agresseur ne portait pas de pièce d'identité sur lui au moment des faits, il reste pour l'instant (dimanche à 18h) non identifié. Toutefois, selon une source proche de l'enquête, il aurait entre 30 et 35 ans en fonction de ses alias, et était connu depuis 2005 pour des faits de droit commun, notamment pour des affaires de stupéfiants et d'infraction sur la législation des étrangers, sur Lyon, Toulon, ou encore Menton... En revanche, il n'était pas connu pour des affaires liées au terrorisme ou de radicalisation.
Il était environ 13h50 lorsque la Gare Saint-Charles s'est agitée. «Tout le monde est sorti en courant et en hurlant. C'est là que j'ai entendu deux coups de feu», raconte Lionel au Figaro, un interne en médecine de 23 ans qui s'apprêtait à regagner Lyon avec le TGV de 14h14. «En moins de 5 minutes, des dizaines de policiers sont arrivés de tous les côtés, et ils ont bloqué tous les accès», poursuit l'étudiant, qui a été contraint de renoncer à rentrer chez lui.
La SDAT (Sous-direction anti-terroriste) et la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) ont été saisis par le parquet anti-terroriste de Paris et une enquête a été ouverte en flagrance pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste. De source proche de l'enquête, l'assaillant aurait crié «Allah akbar» (Dieu est grand, en arabe) au moment des faits. Les soldats de Sentinelle ont réalisé un tir de sommation avant de l'atteindre d'au moins deux balles.
Gare évacuée et trafic interrompu avant une reprise partielle
La police nationale a indiqué sur Twitter qu'une intervention était en cours vers 14h30 et que le secteur était à éviter. La gare a été évacuée. Le trafic ferroviaire était interrompu dimanche à 16h. Il devait reprendre partiellement, selon le président de région Renaud Muselier à 17h30.
Vers 16h30, une tente blanche avait été montée sur le parvis, pour permettre aux enquêteurs de travailler. Les policiers procédaient également aux premières auditions de témoins, dans la gare elle-même.
Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, est arrivé sur place vers 17h00. Le préfet de police et le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, se sont rendus immédiatement à la gare, où d'importants moyens de police ont été concentrés. Plus de 200 policiers ont été mobilisés selon la Sécurité publique, tandis que la Police judiciaire effectuait les premières constatations.
La mairie de Marseille a rendu hommage aux soldats de Sentinelle «à l'heure où le nombre de victimes aurait pû être plus élevé», selon Caroline Pozmentier, adjointe à la sécurité de la ville.
Cette attaque intervient alors que le gouvernement a renouvelé jusqu'au 1er novembre l'état d'urgence, sur fond de menace terroriste très élevée en France, frappée depuis 2015 par une série d'attentats, qui ont fait 239 morts.
Émoi de la classe politique
«Nous ne baissons pas la garde», a de son côté affirmé sur Twitter le Premier ministre Edouard Philippe, faisant part de sa «colère et tristesse pour les victimes».
En déplacement à Poitiers où elle a réuni les élus FN ce week-end, Marine Le Pen a déclaré en ouverture de son discours au Futuroscope: «Nous apprenons le énième attentat qui une fois de plus nous horrifie et ensanglante nos rues, frappe nos compatriotes en plein coeur.» Avant d'ajouter: «Face à ces meurtres barbares, notre espoir est qu'on prenne en haut enfin la mesure du danger que court notre peuple et qu'on considère enfin le terrorisme pour ce qu'il est, un acte de guerre et non pas un crime de droit commun ou un acte de délinquance comme un autre.»
D'autres politiciens ont réagi sur Twitter, comme Florence Parly, Jean-Luc Mélenchon, Christophe Castaner, Christian Estrosi et Anne Hidalgo.