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L’école se meurt, l’école est (presque) morte

 

Par Jacques Aboucaya

 

Le réquisitoire aussi implacable que plaisant d’un membre du sérail

 

Constat sans appel, notre école est en faillite. En queue du peloton européen. En français, mathématique, histoire, langues étrangères. En culture générale. Les enquêtes se suivent et le confirment. Le quart des élèves entrant en sixième maîtrise mal la lecture et l’écriture. La plupart sortent de l’école aussi ignares qu’ils y étaient entrés. Comment en est-on venu là ? La recette est simple. Placez aux postes clés des idéologues démagogues et sectaires, imbus de leur prétendue science pédagogique, usant d’un jargon qui transforme, par exemple, les parents en « géniteurs d’apprenants ».  Leur seul but, remplacer la hiérarchie du mérite par l’égalité à tout prix. Quitte à pratiquer la discrimination dite « positive ». Dans le même temps, supprimez tout ce qui pourrait ressembler à une sélection, mot honni entre tous. Pour couronner le tout et parachever une entreprise entamée il y a plusieurs lustres, confiez la tête du Ministère à une pécore aussi arrogante qu’incompétente. D’une inculture crasse. D’autant plus péremptoire. Le tour est joué. Oui, mais n’est-ce pas, objectera-t-on, nier l’évidence de résultats prodigieux ? Pour une classe d’âge, plus de 90 pour cent de réussite au bac, qui dit mieux ? Poudre aux yeux. Escroquerie. Que deviennent la plupart de ces bacheliers ? Des chômeurs. Aigris, de surcroît. Bernés. Victimes du miroir aux alouettes. Proies toutes désignées pour les fondamentalistes de tout poil. La drogue. La délinquance. Augustin d’Humières sait de quoi il parle. Professeur de lettres classiques dans un lycée de Seine-et-Marne, il connaît le sérail de l’intérieur. A l’inverse de la plupart de ses collègues, fonctionnaires dociles, esclaves des directives officielles, il a décidé de parler. D’assumer sa part de responsabilité dans l’effondrement d’un système « injuste, inégalitaire et absurde qui n’a fait qu’engendrer l’ignorance, la violence et le ressentiment. » Balançant entre colère froide et franche hilarité, il livre son expérience d’un effondrement prévisible, sinon programmé. Ce qu’il raconte – sur les inspecteurs généraux, les chefs d’établissement, les délégués syndicaux, les profs, les parents et les élèves – fait froid dans le dos. Sauf à prendre le parti d’en rire, car certaines scènes évoquent à la fois Kafka et Courteline. Mais le rire se fige vite si l’on songe qu’il s’agit de nos enfants et de la décadence de notre pays.

J.A.

Un petit fonctionnaire, d’Augustin d’Humières. Grasset,  142 p., 15 €.

Le 07 novembre 2017

Commentaires

  • Bravo à notre ami Jacques! On ne saurait mieux résumer la situation dantesque de notre enseignement qui conduit nos enfants à l'abattoir! La faute en revient à Pompidou: après mai 68, les élections qui suivirent envoyèrent à l'assemblée une majorité anti-mai 68: le peuple avait rejeté cette chienlit! Cependant Pompidou n'en tint pas compte et nomma des ministres pro-mai 68: ce fut la désastreuse réforme Habi qui initia le processus de destruction de notre enseignement et Pompidou laissa faire malgré les nombreux avertissements de plusieurs professeurs!
    Merci à Jacques!

  • Le constat est accablant…mais ce serait une erreur de croire que cette dérive s'arrêtera avec le successeur de la nullissime pécore musulmane Belkacem ! Le nouveau ministre Blanquer n'a qu'une obsession, les zones prioritaires : tout pour les REP ! L' "école d'excellence" et les classes de CP de 12 élèves c'est pour elles !. Le reste du pays et les zones rurales, où on ferme des classes, continueront à n'être que des "lieux de vie" pour nos enfants et des laboratoires pour les pédagogistes du Ministère. Ses belles phrases sur l'enseignement des maths (la soi-disant "méthode de Singapour" - en fait, nos méthodes classiques d'enseignement d'il y a quelques décennies !) relèvent de la pure communication et du mensonge comme on le constatera rapidement.
    Le "100% de réussite au CP » promis par Blanquer est réservé aux R.E.P. et particulièrement aux REP+ où sont scolarisés les enfants de clandestins.

  • sans compter que c,est sous Pompidou/Rothschild , que la loi sur la banque de France , en 1973 fût adopté .
    le déclin de la France continuait de plus belle .
    salutations.

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