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Les dessous de la visite de Marion Maréchal-Le Pen chez les conservateurs américains

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Marion Maréchal-Le Pen, lors de la campagne législatives en juin 2017 

INFO OBS. Elle est de retour, la nièce "prodige". Pour de vrai ?

Par Lucas Burel et Paul Laubacher

Le secret était bien gardé. Devenue en 2012, à l'âge de 22 ans, la plus jeune députée de l'Assemblée nationale, Marion Maréchal-Le Pen, avait annoncé en mai 2017 son retrait de la vie politique. Mais surprise, elle prendra la parole jeudi 22 février à Washington à la Conservative Political Action Conference (CPAC), le rendez-vous annuel des conservateurs, où sont également attendus l'homme du Brexit, l'eurodéputé Nigel Farage, Donald Trump et son vice-président Mike Pence.

Selon "l'Incorrect", le mensuel lancé à la rentrée 2017 par ses proches, Marion Maréchal-Le Pen prononcera un discours "appelant à nouer un 'conservatisme des deux rives'". Le titre du journal parle de lui-même : "She's back !" Pour de vrai ?

"Une petite surprise"

"C'est une petite surprise...", assure un proche conseiller de la présidente du Front national Marine Le Pen, qui affirme que la présence de la benjamine du clan est une "initiative personnelle". 

Comment la nièce prodige a pu être invitée au grand raout des conservateurs américains ? Arnaud Stephan, proche de Marion Maréchal-Le Pen et directeur de la communication de "l'Incorrect", le journal des "amis" de l'ancienne députée FN, explique :

"Ce sont les Américains qui sont venus la chercher. Vous savez, il y a des expatriés américains en France. Ils avaient remarqué cette jeune femme intelligente, plutôt mignonne et qui savait débattre à la télévision."

Mais c'est surtout Sarah Palin, l'ancienne ticket de John McCain en 2008 et égérie des conservateurs américains et du Tea Party, qui a repéré celle qui était alors la plus jeune députée de France, selon le récit qu'en font les proches de Marion Maréchal-Le Pen. "Elle a dit : 'Elle est formidable cette jeune femme ! Il faut qu'on l'invite !'", assure Arnaud Stephan.

Une première invitation est lancée en 2017 et une tribune pour le CPAC est proposée à Marion Maréchal-Le Pen. Pourquoi n'y est-elle pas allée ? "Elle était députée française, membre du FN, c'était une position compliquée", raconte une proche de la nièce de Marine Le Pen.

"Elle ne voulait pas, et ne pouvait, montrer qu'elle s'associait avec les conservateurs américains ni qu'elle s'immisçait dans la politique américaine ni que le FN 's'alliait' avec eux."

Le "conservatisme des deux rives"

En 2018, tout a changé. Marion Maréchal-Le Pen n'est plus députée et s'est consacrée à un projet : une école. Les Américains reviennent à la charge. Elle hésite, puis accepte. "Oui, elle questionnait sa légitimité mais quand elle a su qu'elle allait parler de méta-politique, cela a fini de la convaincre", poursuit Arnaud Stephan. L'ancienne députée FN avait d'ailleurs prévu d'aller aux Etats-Unis dans le cadre de son projet d'école. D'une pierre, deux coups : elle a organisé son agenda pour apparaître au CPAC. 

Marion Maréchal-Le Pen doit prononcer son discours une heure après le vice-président américain, Mike Pence, celui qui se définit "chrétien, conservateur et américain, dans cet ordre". De quoi parlera-t-elle ? Selon "l'Incorrect", du "conservatisme des deux rives". Un proche de l'ancienne députée lance :

"Il y a des conservateurs de tous les bords, aux Etats-Unis et en France. Il y a Elon Musk qui projette de lancer des fusées vers Mars et qui parle de transhumanisme. Elle parlera du lien qui unit la France et les Etats-Unis et de la place du conservatisme en France. Enfin, elle parlera de Gramsci, que les Américains ne connaissent pas tant que ça."

Le mystère du Congrès

Pour le reste, il faudra attendre sa venue à la tribune. Marion Maréchal-Le Pen réussit là où sa tante avait échoué pendant la campagne présidentielle : créer des liens avec les républicains et s'approcher de Donald Trump. Surtout, après trois voyages en Russie, une invitation chez ses anciens voisins italiens de la Ligue du Nord, la benjamine frontiste vient asseoir un peu plus la stature internationale qu'elle cherche à se forger depuis plusieurs années.

Une chose est certaine, selon les proches de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen : pas question de parler de "rentrée politique", pour l'instant. "Il ne faut pas faire d'amalgame. Elle n'est pas invitée au congrès du parti républicain, elle n'est pas invitée par le GOP [le Grand Old Party, autre nom du parti républicain américain, NDLR]." Et donc, surtout, elle n'ira pas au congrès du FN, les 10 et 11 mars à Lille, assure Arnaud Stephan, qui a dîné avec Marion Maréchal-Le Pen très récemment. Polie, elle a tout de même prévenu Marine Le Pen de son aventure américaine. Mais l'étoile montante du conservatisme libéral en France n'a pas abandonné le monde des idées : "Elle continue de construire son projet", confie un de ses proches. 

Reste qu'à quelques semaines du congrès frontiste, le timing interroge et au FN – très affaibli – la perspective d'une apparition christique de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen à Lille n'est pas complètement abandonnée. Peu probable mais pas impossible. Un proche conseiller de Marine Le Pen affirme : "Tous ceux qui veulent venir sont les bienvenus. A fortiori ceux que les militants aiment."   

Lucas Burel et Paul Laubacher

Lucas Burel et Paul Laubacher

Lucas Burel et Paul Laubacher

Commentaires

  • "Tous ceux qui veulent venir sont les bienvenus. A fortiori, ceux que les militants aiment": voilà donc un "passeport" d'entrée au congrès de mars pour Jean-Marie Le Pen.
    Marine, écoute le bon sens du Peuple qui aime JMLP !

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