26/03/2018 – FRANCE (NOVOpress)
Un hommage national sera rendu mercredi 28 mars à Arnaud Beltrame. Emmanuel Macron a déjà dit que le gendarme tué par le jihadiste de l’Aude était tombé en “héros”. Le journaliste Éric Zemmour revient sur cette notion.
Un héros, disent-ils. Du président de la République à tous les
commentateurs, de tous les bords, le mot tourne en boucle, dans toutes les bouches. Un héros de la France, un héros de l’armée, un héros de la République, un héros de l’humanité. Chacun choisit son héros, chacun a sa vision d’Arnaud Beltrame.
Il faut imaginer l’échange de pensées – peut-être de mots – entre Arnaud Berltrame et son bourreau. Entre le gendarme et le jihadiste qui allait l’égorger. Entre celui qui sacrifiait sa vie pour en sauver une autre et celui qui sacrifiait lui aussi sa vie, mais pour tuer des infidèles au nom d’Allah. Deux conceptions de la vie et de la mort qui se croisent. Deux conceptions de Dieu. Deux traditions religieuses, étrangères et ennemies.
La mère du gendarme a déclaré que pour son fils la patrie et la famille étaient au-dessus de tout, que c’était un “bleu-blanc-rouge”. Le travail, la famille, la patrie : voilà des valeurs que, depuis ce Mai 68 que l’on célèbre bruyamment ces temps-ci, on nous a appris à rejeter, à diaboliser, en les associant systématiquement à Vichy et à Pétain.Beltrame, lui, a tout fait pour s’enfermer dans les carcans de la tradition. Il est l’héritier des chevaliers et des moines, pas des vedettes de téléréalité. Il n’était pas de son temps, pas de notre époque. Par l’intermédiaire de ses représentants les plus éminents, notre époque peut bien le récupérer. Elle ne pourra pas effacer ce que son geste lui a d’irréductiblement étranger.
Commentaires
"Beltrame n'était pas de son temps..." : c'est l'un des commentaires les plus justes que j'ai lus. Comme c'est évident !
...et parmi les plus imbéciles, celui d'Estrosi pour qui Beltrame n'est pas un "héros", mais un "martyr" ! Il devrait ouvrir son dictionnaire ou vérifier son vocabulaire sur Wiki. Le "héros" est dans la plus longue mémoire européenne depuis au moins les anciens Grecs, puis dans la chevalerie, jusqu'à l'époque contemporaine., il est "un personnage exceptionnel au-dessus de l'humanité ordinaire". Chez les Grecs, il était un demi-dieu. Le "martyr" est une personne qui a souffert et est morte pour sa religion. Ce n'est pas le cas de ce colonel de gendarmerie.
il y a aussi les "héros " de l,émission ko lonta , ainsi que le répète le titre . . . on a les héros qu,on peut dans cette société du spectacle .
salutations.