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  • Marine Le Pen rencontre Salvini en Italie : à quand, l’union des droites en France ?

     
     

    Christophe Barbier, Monsieur Je-sais-tout, n’a pas besoin de son éternelle écharpe rouge pour qu’on le reconnaisse : non pas à la finesse de ses analyses, mais au conformisme de ses propos. Sur BFM TV, commentant la rencontre entre Marine Le Pen et Matteo Salvini, il a souligné, d’un ton péremptoire, que tous deux ont un « ennemi commun » en la personne d’Emmanuel Macron et qu’ils ont mené « une aventure politique parallèle » dont ils souhaitent le prolongement au Parlement européen. Le pire, c’est qu’ils se sont donné rendez-vous, horresco referens, dans les locaux d’« un syndicat proche de l’extrême droite italienne » !

    Quoi de plus naturel que de se réunir au siège d’un syndicat pour parler « croissance économique et perspective sociale dans une Europe des nations » ? Qu’importe ! Le mot est lâché : le sulfureux ministre de l’Intérieur italien et la diablesse de Marine Le Pen sont d’« extrême droite », donc a priori condamnables et condamnés. Dénoncer ensemble une Europe technocratique ? « Extrême droite ! » vous dis-je. Quand on voit l’augmentation du nombre d’eurosceptiques en France, quand on sait que Matteo Salvini culmine dans les sondages, c’est la majorité des Français et des Italiens qui doit être acquise au « populisme », comme disent ces donneurs de leçons imprégnés de bien-pensance.

    Sans doute Matteo Salvini et Marine Le Pen ont-ils besoin l’un de l’autre pour donner un coup de fouet à leur campagne européenne ; sans doute chacun d’eux espère-t-il trouver, dans la notoriété de l’autre, un supplément de dynamisme. Mais ils montrent surtout l’exemple d’une alliance qui se dessine et se réalisera, à coup sûr, au Parlement européen. Pour atteindre un tel objectif, il faut se parler et se mettre d’accord sur un programme. Une telle alliance est la seule alternative aux dirigeants européens, de moins en moins nombreux, qui (Macron en tête) prétendent changer l’Europe avec plus d’Europe.

    Ne faudrait-il pas qu’en France, également, tous les partis et mouvements qui ne veulent plus de l’Europe de Bruxelles dialoguent davantage et songent plus à ce qu’ils pourraient gagner ensemble qu’à se distinguer de leurs rivaux ? C’est, incontestablement, Marine Le Pen qui, malgré sa défaite à la présidentielle, se trouve largement chef de file de l’opposition nationale. Nicolas Dupont-Aignan, même si l’on peut comprendre qu’il veuille renforcer Debout la France, l’a bien soutenue au second tour. Des personnalités issues des Républicains, à défaut de Laurent Wauquiez, empêtré dans ses contradictions, pourraient rejoindre ce grand mouvement : beaucoup commencent à le faire.

    Les élections européennes peuvent offrir la chance de rassembler une majorité de Français contre l’européisme et le mondialisme : pour une immigration maîtrisée, pour une économie libérale, soucieuse de se mettre au service de l’homme plus que de la finance, pour une Europe qui n’ait pas honte de ses racines chrétiennes, de son patrimoine intellectuel et culturel. Tous ceux qui partagent ces principes doivent se réunir et définir une stratégie commune : soit pour présenter une liste d’union, soit pour anticiper une alliance après les élections.

    Savoir qui pourrait conduire une telle liste n’est pas un préalable : il ne manque pas de personnalités qui puissent faire consensus. Le grand vainqueur de l’élection européenne sera celui ou celle qui sera capable de forger cette union. Cerise sur le gâteau : cette victoire affaiblirait Macron et favoriserait l’alternance, ce qui n’est pas rien ! 

    BV

  • Un crédit d’impôt pour héberger des migrants : le lointain plutôt que le prochain ?

     

     

    Aurélien Taché est un député LREM pro-migrants. Il avait récemment proposé que les réfugiés travaillent dans la restauration qui manque de bras. Il récidive et va déposer une proposition de loi pour instaurer un crédit d’impôt de 1.500 euros par an en échange de l’hébergement d’un réfugié en règle. Que la personne accueillie ait des papiers est la moindre des choses, sinon, son hôte tomberait sous le coup de la loi pour aide à l’immigration clandestine.

    Un crédit d’impôt de 1.500 euros serait, à la différence d’une déduction d’impôt de 1.500 euros, entièrement versé par l’État. Si le montant de vos impôts sur le revenu est de 700 euros, dans le premier cas de figure, les finances publiques vous donnent 800 euros, et rien dans le second cas. Avec M. Taché, recueillir un migrant serait donc payé, grosso modo, cinq euros par jour.

    Précisons quand même qu’un réfugié régularisé a déjà droit au RSA et aux APL. Il n’est donc pas sans ressources, loin de là. Ensuite, un premier problème viendra du contrôle. Quand vous versez une pension alimentaire à un de vos parents ou enfants, le destinataire est clairement identifié et il devra réintégrer les sommes perçues dans sa propre déclaration d’impôts. En serait-il de même dans le cas d’un réfugié ?

    Plus important est évidemment le problème moral de ce cadeau fiscal par rapport à ce qui existe par ailleurs pour les personnes âgées. Si vous recevez sous votre toit un senior de plus de 75 ans, pour qui vous n’avez aucune obligation alimentaire (frère, sœur, oncle, tante, etc.), vous pouvez déduire de vos revenus un peu moins de 3.500 euros. Si vous êtes taxé à 14 %, vous obtenez un gain de 490 euros (1.050 si vous êtes à 30 %) : un montant, dans tous les cas, plus faible que les 1.500 euros de M. Taché.

    Et puis, comment peut-on oser évoquer des efforts budgétaires pour les migrants sans parler de l’accueil des SDF français ? Certes, les « pro-migrants » rétorquent souvent, pour clouer le bec à ceux qui évoquent cette question, que l’aide au profit des uns n’est pas concurrentielle de celle faite aux autres. Voire. Que ce sont des budgets distincts. Mais au bout du compte, l’argent public vient bien de la même poche : celle du contribuable. Alors, ne pas étendre cet avantage fiscal proposé par M. Taché pour les réfugiés à l’ensemble des SDF, ces exilés de la rue dans leur propre pays, relèverait d’une préférence non nationale pour le moins discriminatoire, pour ne pas dire plus.

    C’est ce qu’on doit appeler préférer son lointain plutôt que son prochain.

    BV

  • JT TVL 09/10/18