Physiquement éprouvé et séparé de plusieurs de ses conseillers historiques, le chef de l’Etat apparaît bien seul alors qu’approche l’issue du grand débat national. Rendez-vous à ne pas rater.
Parfois, le président soupire. À l’abri des regards indiscrets, il expire ostensiblement. Un signe de lassitude rare chez lui, comme un air de complainte qui frappe ses visiteurs. Ces soupirs détonnent avec l’image publique d’un chef de l’Etat fringant et sûr de lui, lancé à la conquête de l’opinion pour parer la colère des Gilets jaunes. Ils tranchent avec le récit officiel, le « storytelling » qu’entonnent ses fidèles soldats sur le mental « hors norme » d’Emmanuel Macron. « C’est un guerrier, on ne l’a jamais senti flotter », vante Jean-Marc Borello, patron du groupe social SOS. « Il est vraiment bluffant, relève la secrétaire d’Etat à l’Égalité hommes-femmes, Marlène Schiappa. Même s’il est plus grave, il a une énergie incroyable. »
Vraiment ? Retranchés sous le sceau de l’anonymat, de nombreux proches s’inquiètent. Ils dévoilent la fatigue d’un homme épuisé par un exercice très solitaire du pouvoir. Alors qu’il aborde une étape cruciale de son quinquennat, au moment où il s’apprête à annoncer les conclusions qu’il tire du grand débat national, le président serait harassé.
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« Il est dans un état… Il est sous l’eau », s’alarme un familier. « Rincé », « essoré », s’affolent d’autres. « Il a perdu la queue du Mickey, il n’arrive plus à l’accrocher », constate un ami. Un de ses « textoteurs du soir » va plus loin. « On n’est pas loin du burn-out », lâche-t-il très sérieusement. Une « petite main » abonde : « Heureusement qu’il est maquillé, sinon on verrait à quel point il est crevé… »
Sa femme veut créer l’illusion de la normalité
Son épouse Brigitte, elle, le voit sans fards. « Elle est très soucieuse. Elle sent que c’est coton », confie un compagnon de route. Pour ménager son mari, la première dame tente de préserver des bulles d’oxygène, de créer l’illusion de la normalité. Vendredi dernier, à l’issue du Conseil européen de Bruxelles, le chef de l’Etat rentre tard. La première dame congédie le personnel des appartements privés pour lui concocter un petit repas - une simple omelette - comme avant. Des attentions réconfortantes. Mais suffisent-elles à compenser les failles au sommet de l’Etat ?
Parfois, le président s’emporte. À l’issue d’un interminable grand débat en province, assailli de questions, Emmanuel Macron cherche ses conseillers dans la salle. Il n’y a personne autour de lui. Il s’en agace : « Est-ce qu’il y a quelqu’un, là, qui travaille pour moi, qui peut m’aider ? »
Une scène emblématique de son règne. Seul, très seul. Trop seul ? Cette semaine, le président a même reçu sur son portable des textos de candidats postulant au gouvernement en vue du mini-remaniement. « C’est lunaire que des gens s’autorisent à faire ça », s’étrangle un ministre. Mais à qui d’autre les envoyer ? « Tout le monde le sursollicite. Pour tout et n’importe quoi, s’étrangle ce poids lourd du gouvernement en hochant la tête. Et en plus, il répond… »
«Tous ceux en qui il avait confiance sont partis»
Depuis le début du quinquennat, le cabinet élyséen s’est réduit comme peau de chagrin. Le Château s’est vidé, la petite bande conquérante des conseillers qui l’avaient accompagné vers la victoire s’est dégarnie. Au fil du temps, leur énergie s’est tarie, l’usure s’est installée.
Un ministre s’exaspère de l’organisation hasardeuse du Palais depuis des mois : « C’est le bordel ! » Il n’y a toujours pas de directeur de la communication, et le nouveau conseiller spécial Philippe Grangeon se retrouve bien seul. « Macron est tout en haut, avec Kohler (NDLR : Alexis, le secrétaire général) qui a deux balles dans le ventre, au figuré. Tous ceux en qui il avait confiance sont partis. »
Pilier historique, Ismaël Emelien vient de quitter le navire, officiellement pour assurer la promotion d’un livre. Rien à voir avec l’affaire Benalla, jure-t-il. Signe de cet étrange interrègne, le stratège de 32 ans n’a pas fait de pot de départ en emportant ses cartons, lundi.
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Le chef de l’Etat a sa part de responsabilité dans cette mauvaise passe. « C’est le plus mauvais manageur que la terre ait porté », ose un conseiller de l’exécutif, surpris qu’il ne promeuve pas davantage les talents et rechigne à « tuer » les moins performants. « Il est très darwinien, se résigne un ministre. Il nous laisse nous débrouiller tout seul, sans nous donner la notice. » Résultat : beaucoup de « planqués », qui évitent de prendre des risques, cingle un membre du gouvernement. « C’est au président de tout porter, se désole un macroniste, pour qui le départ du dévoué Benjamin Griveaux (NDLR : parti à la conquête de la mairie de Paris) est une sombre nouvelle. Il y a peu de volontaires pour monter au front. »
«J’ai envie de le frapper»
Et quand ils le font, les ministres cafouillent régulièrement. Les proches du président égrènent les bévues d’Agnès Buzyn sur l’âge de la retraite ou de François de Rugy sur la hausse des tarifs EDF. « Macron a un côté Abraracourcix : ce sont tous des cons, mais je suis leur chef ! » grince un familier du pouvoir. Il n’hésite pourtant pas à couper les têtes qui ont le malheur de dépasser, comme celle de Mounir Mahjoubi, débarqué de Bercy mercredi. « Le président n’en pouvait plus de ses conneries », relève un pilier de la majorité. « Emmanuel a voulu le job, il l’a ! » bougonne un fidèle.
Parfois, le président papillonne. Pour compenser son isolement, il s’appuie sur un réseau de conseillers officieux hors les murs du Palais, comme François Bayrou, Richard Ferrand ou le producteur de spectacles Jean-Marc Dumontet. Certains de ses amis désapprouvent le poids grandissant de ces éminences grises. « Je suis admiratif d’Emmanuel, mais j’ai envie de le frapper ! Pour la liste LREM pour les européennes, le vrai patron, c’était Bayrou. Il le harcèle », vitupère l’un. Jalousie ? Les « recommandations » de ces conseillers extérieurs ont le don d’horripiler les conseillers attitrés, autant que de les insécuriser. En macronie, beaucoup en sont arrivés à l’amère conclusion qu’il valait mieux quitter le Palais, et continuer à l’abreuver des notes dont il est si friand. « Stéphane Séjourné (NDLR : ex-conseiller politique de l’Elysée) voit davantage Macron depuis qu’il est directeur de campagne des européennes », note un Marcheur.
«S’il déçoit, il est mort. Et il va décevoir…»
Parfois, le président tergiverse. Pour éteindre la révolte qui secoue son mandat, il rêve d’une « mesure à effet waouh », selon l’expression d’un ami. À force de faire durer le suspense et d’étirer sans fin le grand débat, il finit par inquiéter ses plus proches. « S’il déçoit, il est mort. Et il va décevoir… » frémit l’un. « Je ne vois pas comment on sort de ça, angoisse un autre. Avec les beaux jours, les Gilets jaunes vont revenir et installer des barbecues sur les ronds-points… »
À moins que le président ne déniche le remède miracle dans les méandres de son cerveau. Parlementaires et ministres sont nombreux à s’en remettre à ses supposés supers pouvoirs. « Je l’ai toujours vu avoir un coup d’avance et sortir un lapin de son chapeau », prie l’un. « J’ai une confiance absolue dans le Christ », professe François Patriat, le patron des sénateurs LREM. Un député macroniste file la métaphore religieuse en soupirant, lui aussi : « Le Très-Haut a de la ressource ». Amen.
LE FIGARO
Commentaires
N'est pas Jupiter qui veut ! Ce mondialiste déraciné immature n'est pas à la hauteur de sa fonction malgré sa haute intelligence. La psychologie d'un individu peut souvent expliquer son idéologie, comme Nietzsche l'avait si bien expliqué.
Le remaniement ministériel de ce jour indique qu'il s'enferme en compagnie de ses derniers fidèles. Il est dans une sorte de schizophrénie qui peut s'observer également dans son incapacité absolue à écouter et à comprendre les souffrances de son peuple, malgré des mois de manifestations des Gilets Jaunes et des milliers d'analyses et de commentaires sur le sujet. Ses "marathons" de grands débats avec la population ne sont pas des comportements normaux, même s'ils font l'admiration de ses inconditionnels !
Macron est tout seul et il finira par craquer.
Continuons à ne rien lâcher pour que cela arrive et qu'on s'en débarrasse enfin !
Dirk :le sieur macron n,a pas été élu pour comprendre les problèmes du bon peuple , mais pour mettre en place sa feuille de route , donc il est inutile d,attendre quoi que ce soit de ce gvt .
salutations.
Dirk : les inconditionnels du sieur macron , sont surtout des femmes qui défendent bec et ongle leur patron , à voir certaines s,exprimer , on dirait des hystériques adoratrices de leur gourou bien aimé .
salutations.
la seule mesure à effet waouh , c,est qu,il dégage du pouvoir , ainsi que toute sa troupe de branquignols .
salutations.
Macron et ses acolytes du gouvernements sont des bras cassés qui sont arrivés au pouvoir par la grâce des Rothschild. Macron n'a aucune intelligence, et il a fait de très médiocres études malgré le soutien de sa Brigitte (refusé à toutes les écoles où l'on ne rentre qu'à l'issue d'un 'vrai concours'). Macron n'est qu'un bateleur de foire, un charlatan, un bonimenteur comme on en trouve à la pelle devant les entrées des grands magasins pour vous faire acheter n'importe quoi, surtout des objets qui ne servent à rien. C'est bien ce que l'on a vu au cours de ce faux "grand débat", où il était le seul à parler ou plutôt à s'écouter parler, les participants n'ayant pas le droit d'intervenir, mais étant priés d'applaudir.
Pourquoi ne pas reconnaître que la présidence du Micron se déroule dans les meilleures conditions ? Il est doué , ce minus . Il pulvérise les records enregistrés par ses prédécesseurs dans la voie de notre dégringolade . Il annonce même notre avenir .
N'auront droit au titre prestigieux de politicien démocrate français que des échappés de quelque terre vouée au malheur par l'incurie congénitale de ses habitants , à l'expresse condition de ne pouvoir pas bredouiller notre langue et de s'exprimer dans un sabir inintelligible .
Un progrès , vous en conviendrez tous . Merci Micron .