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3ème révolution scientifique

  • SCIENCES: Edward Lorenz, le père de "l'effet papillon" est mort

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     Le météorologiste américain Edward Lorenz est mort des suites d'un cancer, mercredi 16 avril, à Cambridge. Au début des années 1960, alors qu'il s'interrogeait sur la difficulté de prédire avec précision l'évolution de la météo, il a abouti à la théorie dite "du chaos", qui a révolutionné la science bien au-delà de son champ de recherche.


    Depuis les travaux de Newton, on pensait pouvoir prédire avec précision l'évolution d'un système donné en connaissant ses conditions initiales et les forces qui s'y appliquent. Edward Lorenz a prouvé que de toutes petites variations entre deux situations initiales pouvaient engendrer, au bout d'un certain temps, des situations finales très éloignées. Au XIXe siècle, le mathématicien français Henri Poincaré l'avait pressenti, mais avait été incapable de le démontrer, faute de calculateurs capables de réaliser des millions, voire des milliards d'opérations.

    TROISIÈME RÉVOLUTION SCIENTIFIQUE DU XXe SIÈCLE

    En 1972, Lorenz publie un article scientifique au titre saugrenu : "Prévisibilité, le battement d'aile d'un papillon au Mexique peut-il provoquer une tornade au Texas ?" Cette publication est restée célèbre sous le nom d'"effet papillon". Ces découvertes ont eu des implications dans la plupart des domaines scientifiques. Dans le sien, Lorenz est arrivé à la conclusion qu'il ne serait jamais possible de prédire avec précision la météo à plus de deux ou trois semaines.

    Certains scientifiques ont vu dans les travaux de Lorenz, la troisième révolution scientifique du XXe siècle après celles de la relativité et de la mécanique quantique. Dans un communiqué du MIT annonçant la mort de Lorenz, Kerry Emanuel, professeur de sciences atmosphériques à la célèbre université de Boston, a estimé qu' il "avait planté le dernier clou dans le cercueil de la science cartésienne en prouvant que les systèmes déterministes avaient des limites de prévisibilité". Edward Lorenz a reçu, conjointement avec Henry Stommel, le prestigieux Prix Crafoord de l'Académie royale des sciences de Suède.

    (Le Monde 19 avril 2008)