JEUDI DERNIER, François Fillon affirmait que le taux de chômage allait « encore baisser dans les prochains jours ». Force est de constater que le Premier ministre, à quelques jours du premier tour des municipales, a crié victoire un peu vite car le nombre de chômeurs a augmenté de 0,7 % en janvier. Soit 13 200 demandeurs d'emploi en plus.
Selon les chiffres publiés hier soir par l'ANPE et la Dares (Direction de l'animation et de la recherche des études et des statistiques ), il y avait donc, fin janvier, 1 910 500 personnes inscrites en catégorie 1 (celles cherchant un CDI à temps plein et n'ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé) alors qu'elles étaient 1 897 300 dans cette situation un mois plus tôt.
Coup d'arrêt
C'est chez les jeunes chômeurs que cette tendance à la hausse est la plus nette. Surtout chez les femmes. A la fin du mois dernier, 338 200 personnes âgées de moins de 25 ans recherchaient un travail. C'est 2,1 % de plus qu'en décembre. Chez les plus de 50 ans, la hausse a été de 0,2 %. Satisfaction, en revanche, du côté des chômeurs de longue durée. Sur la même période, leur nombre a diminué de 1,2 %.
Imperturbable, Christine Lagarde, la ministre de l'Emploi, rappelait hier soir que, depuis janvier 2007, « le nombre de demandeurs d'emploi a diminué de 175 000 (- 8,4 %) » tandis que le collectif "Les autres chiffres du chômage" estime, lui, que les statistiques de l'ANPE ne reflètent pas la réalité du marché du travail.
Il n'empêche, pour le gouvernement, les chiffres publiés hier soir marquent un coup d'arrêt d'autant que c'est la première fois que le chômage progresse depuis août dernier.
Pour rétablir la barre, la ministre Lagarde entend réduire le nombre d'emplois non pourvus grâce à la fusion ANPE-Unedic et améliorer les qualifications des jeunes avec la réforme de la formation professionnelle.
Reste un autre point noir sur lequel le gouvernement devra se pencher. Celui du nombre de chômeurs en activité réduite qui, selon la Dares, a doublé en dix ans. Soit, quand même, 1,1 million de salariés précaires ayant à la fois un pied dans l'emploi et l'autre à l'ANPE.
Toujours cette "autosatisfaction sereine" de Christine Lagarde! Qui ne sait pas que derrière les chiffres (déjà largment truqués!), il y a des êtres humains! Quand va-t-elle démissionner, cette bling-bling?