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  • Italie: bruits de botte contre l'immigration

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    Le gouvernement italien de Silvio Berlusconi prépare un arsenal de mesures contre l'immigration clandestine, avec les Roumains en ligne de mire, mais sa marge de manoeuvre est limitée par l'obligation de respecter les normes de l'Union européenne.

    Dans l'attente de l'annonce du dispositif par le nouveau gouvernement de droite, la presse a évoqué des pistes laissant entrevoir un sérieux tour de vis et s'est inquiétée de nouvelles tensions avec Bruxelles.

    Après la nomination lundi soir de 37 secrétaires d'Etat et la désignation dans les jours qui viennent des vice-ministres, le premier Conseil des ministres, qui aura lieu la semaine prochaine à Naples (sud), devrait adopter le nouveau dispositif.

     

    Création d'un délit d'immigration clandestine, prolongation de la durée de placement dans les centres de rétention, limitation des possibilités de regroupement familial par le biais notamment de tests ADN: autant de mesures qui ont d'ores et déjà suscité l'indignation des ONG.

    "Tout cela ne peut qu'inquiéter ceux qui aident les immigrés fuyant leur pays en raison de la faim, de la guerre, ou du désespoir", a réagi dans le quotidien la Repubblica Mgr Vittorio Nozza, de l'organisation catholique Caritas.

    Autre possibilité qui suscite la controverse: l'utilisation de vedettes de la Marine pour repousser en haute mer les embarcations transportant des clandestins vers les côtes italiennes.

    Cela est "contraire aux normes internationales en vigueur", a averti le chef d'Etat-major des armées, le général Vincenzo Camporini, cité par l'agence Ansa.

    Le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, issu du parti populiste et xénophobe de la Ligue du nord, veut en particulier limiter l'entrée des Roumains, à nouveau pointés du doigt après un fait divers mettant en cause une jeune Roumaine qui a tenté d'enlever un bébé ce week-end à Naples.

    Le meurtre d'une Romaine par un Roumain d'origine tzigane à l'automne dernier avait déjà secoué l'opinion publique italienne.

    La droite a axé sa campagne électorale sur la sécurité, "exploitant plusieurs affaires", notamment des viols, mettant en cause des ressortissants de Roumanie.

    Le ministre des Affaires étrangères et ex-commissaire européen à la Justice Franco Frattini s'est voulu rassurant lundi: "Il est clair que l'Italie ne peut se soustraire unilatéralement aux règles européennes en la matière dont l'une est le traité de Schengen", a-t-il souligné.

    "Les Roumains ne sont pas dans l'espace Schengen et donc lorsqu'on parle de lutte contre l'entrée illégale de citoyens comme les Roumains, la réponse est simple: appliquons les directives européennes qui existent et qui n'ont pas été entièrement transcrites dans la loi italienne", a-t-il expliqué.

    Selon l'une de ces directives, les étrangers membres de l'UE qui n'ont pas de moyen de subsistance ou qui commettent un délit peuvent être expulsés.

    Le gouvernement prévoirait ainsi, en se fondant sur une interprétation sévère de cette directive, d'expulser 90 jours après leur arrivée les étrangers ne disposant pas d'un revenu minimum d'origine légale, et d'un logement décent, une disposition qui viserait avant tout les tziganes de Roumanie.

    Quelque 342.200 Roumains vivent en Italie, selon les chiffres officiels, mais Caritas les évalue à 556.000, un nombre en forte augmentation depuis l'entrée de la Roumanie dans l'UE en janvier 2007.

    Alors que la droite fait l'amalgame entre immigration et criminalité, le dispositif contre les clandestins sera accompagné d'un volet pénal, durcissant les peines pour toute une série de délits (vol, violation de domicile, dommages aux biens, violences familiales et sexuelles...).

    (Le Parisien 13 mai 2008)

     (Vincenzo Pinto - AFP/Archives)

  • Italie: la Ligue du Nord

    Quatre postes importants du prochain gouvernement de Silvio Berlusconi vont revenir à des représentants de la Ligue du Nord, parti populiste et opposé à l'immigration, qui a doublé son score aux législatives italiennes, a affirmé dimanche soir son chef Umberto Bossi.

    «Je suis satisfait, j'irai au ministère des Réformes», a déclaré à l'agence Ansa Umberto Bossi, à l'issue d'une réunion avec plusieurs autres représentants de la droite au domicile de Silvio Berlusconi, à Arcore, près de Milan (nord).

    Il a affirmé que le poste de ministère de l'Intérieur reviendrait à Roberto Maroni, un responsable national de la Ligue du Nord (qui a déjà occupé ce poste en 1994 dans un précédent gouvernement Berlusconi) et que le ministère de l'Agriculture irait à Luca Zaia, vice-président du conseil régional de Vénétie, un des fiefs du parti.

    M. Bossi a également indiqué qu'un des postes de vice-président du conseil reviendrait à Roberto Calderoli.

    Ministre des Réformes dans le précédent gouvernement Berlusconi, Roberto Calderoli s'était illustré en arborant un Tee-shirt imprimé d'une caricature du prophète Mahomet, une démarche qui avait provoqué de violentes manifestations devant le consulat d'Italie à Benghazi, en Libye, au cours desquelles dix personnes avaient trouvé la mort.

    «Les réformes, la sécurité, la défense de l'agriculture sont des thèmes pour lesquels les gens nous ont donné leurs voix et nous devons donner des réponses à ces personnes», a commenté Umberto Bossi.

    La Ligue du Nord, parti xénophobe, autonomiste et anti-européen, a doublé son score aux législatives des 13 et 14 avril, recueillant plus de 8% des voix à la Chambre des députés et au Sénat, contre 4,5% dans le Parlement sortant.

    Silvio Berlusconi, vainqueur du scrutin grâce à une alliance avec la Ligue du Nord et Alliance nationale (droite conservatrice), s'est engagé à rendre publique la composition de son gouvernement une fois qu'il serait officiellement nommé président du Conseil par le chef de l'Etat Giorgio Napolitano.