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carcassonne

  • Démission du chef d'état-major de l'Armée de terre

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    Bruno Cuche, chef d'état-major de l'Armée de terre, et Hervé Morin en novembre 2007 à Pau

    AFP.01.07.08. Le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bruno Cuche, a payé mardi au prix fort la bavure sanglante de Carcassonne, par sa démission, annoncée laconiquement par l'Elysée.

    Dix-sept personnes, dont quinze civils et des enfants, ont été blessées dimanche, certaines grièvement, par des tirs à balles réelles lors de ce qui devait être une démonstration de libération d'otages par le 3e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) dans une caserne de Carcassonne.

    "Le président de la République, chef des armées, a accepté la démission que lui a présentée le général d'armée Bruno Cuche, chef d'état-major de l'armée de terre", a déclaré la présidence dans un communiqué.

    Parlant d'un "geste fort" mais sans rendre hommage au général Cuche, figure respectée des armées, l'Elysée a souligné une nouvelle fois que le président suivait "avec attention les différentes enquêtes en cours".

    "Il entend que les armées en tirent toutes les conséquences quant à leur organisation et leur fonctionnement", a réaffirmé aussi la présidence.

    La démission du général Cuche a été annoncée alors que le ministre de la Défense Hervé Morin lui avait demandé le matin même de prononcer à "titre conservatoire" des "sanctions immédiates" dans l'affaire de Carcassonne, "sans attendre les conclusions des enquêtes judiciaire et de commandement".

    Juste avant de démissionner, le général Cuche a du reste suspendu le sergent de 28 ans auteur des coups de feu. Toujours en garde à vue mardi, celui-ci devait être mis en examen dans la journée pour "blessures involontaires", la justice privilégiant l'hypothèse d'une "erreur humaine" et d'"un acte involontaire".

    Le général Cuche s'est refusé à toute déclaration publique mais à fait adresser un "message d'information" aux 130.600 civils et militaires de l'armée de terre. Ce message confirme sa décision de démissionner, "assumant jusqu'au bout la plénitude de ses responsabilités".

    Commentaire d'un officier interrogé sous couvert de l'anonymat par l'AFP: "le chef de l'Etat s'en prend à la hiérarchie, c'est une crise de confiance entre l'Elysée et l'institution militaire".

    "Le général Cuche a été extrêmement marqué par les propos du président de la République lundi à Carcassonne", a ajouté cet officier.

    De sources proches du dossier, le président SarkÖzy aurait exprimé lundi son "fort mécontentement" au général Cuche, accouru à Carcassonne dès dimanche soir.

    Nicolas Sarközy avait manifesté publiquement sa colère à deux reprises lundi, sur place et sur France 3, où il s'était dit "accablé" par une affaire qui "ne peut rester sans conséquences".

    Le général Cuche, 60 ans, devait quitter prochainement ses fonctions. Il était pressenti pour occuper ensuite les fonctions prestigieuses de gouverneur des Invalides. L'interim à la tête de l'armée de terre sera assuré par son bras droit, le général Elrick Irastorza.

    "C'était quelque chose qu'il avait en tête parce que c'est un très grand militaire, parce que c'est un homme qui a conscience de ses responsabilités, qui a conscience de l'image de l'armée de terre", a souligné Hervé Morin.

    L'affaire de Carcassonne intervient au moment où ce dernier s'apprête à annoncer les restructurations de la Défense qui, pour l'armée de terre, se traduiront par une réduction de 17% des effectifs. La suppression d'une vingtaine de régiments serait envisagée.

     

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  • Carcassone: impossible de se tromper de chargeurs

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    Deux autres soldats du 3ème RPIMA devant les lieux du drame
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    Des soldats du 3ème RPIMA devant leur caserne le 30 juin 2008

    AFP.30 juin 2008. Les enquêteurs privilégiaient lundi la thèse de l'accident au lendemain du drame dans une caserne à Carcassonne, lorsqu'un soldat a tiré sur le public à balles réelles, au lieu de balles à blanc, faisant 17 blessés dont quatre graves.

    La fusillade a eu lieu lors d'une simulation de libération d'otages, à l'occasion d'une journée portes ouvertes du 3e Régiment parachutiste d'infanterie de marine (RPIMa). Cinq enfants figurent parmi les blessés dont un enfant de 3 ans grièvement atteint, touché au coeur et au bras.

    L'état des blessés est "encore préoccupant" mais il "évolue dans le bon sens", a déclaré Nicolas Sarközy à sa sortie de l'hôpital pour enfants du CHU Purpan de Toulouse.

    "Il y a eu des négligences inacceptables. Elles devront être sanctionnées", avait-il déclaré un peu plus tôt après s'être rendu au chevet de blessés hospitalisés à Carcassonne.

    "La réaction sera rapide et sévère", avait-t-il promis. "Ce sont des professionnels, cela ne peut pas rester sans conséquence".

    Sur les quatre militaires qui portaient des fusils d'assaut Famas lors de l'exercice qui a mal tourné, seul l'auteur présumé de la fusillade, restait en garde à vue lundi, les trois autres ayant été relâchés, a déclaré lundi à Carcassonne le procureur de la République de Montpellier, Brice Robin.

    Ce sergent du 3e RPIMa a agi "involontairement", par "maladresse", "absolument pas de manière préméditée" et le drame est la conséquence d'une "erreur humaine", a-t-il précisé.

    Le militaire devrait être présenté mardi devant un juge d'instruction à Montpellier.

    "Nous demanderons qu'il soit mis en examen pour le délit de blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale supérieure à trois mois", a affirmé le procureur. Il a ajouté qu'il retiendrait "vraisemblablement une circonstance aggravante", le militaire ayant "violé les règles de sécurité".

    L'armée cherche à comprendre comment un sergent a pu faire usage de balles réelles au lieu de balles à blanc alors qu'il participait à une démonstration du Groupe de commandos parachutistes (GCP).

    Ce "militaire était expérimenté et très bien noté", a déclaré lundi le ministre de la Défense Hervé Morin. Mais, selon lui, "il y a eu des fautes ou des manquements".

    "Un militaire qui a de l'expérience ne peut pas confondre" un chargeur à balles réelles et un chargeur de balles à blanc, a expliqué le ministre, rappelant que les deux types de munitions étaient de couleur différente et que les balles non utilisées devaient être rendues "après chaque exercice", ce qui n'a pas été le cas.

    Selon lui, l'auteur des tirs avait d'abord vidé un chargeur de balles à blanc avant "malheureusement" d'en placer un second à balles réelles dans son arme. "Pourquoi était-il dans sa poche?", s'est-il interrogé.

    Le drame relève "à 99,9% d'une faute non volontaire", a assuré de son côté le colonel Benoît Royal, chef du service d'informations de l'armée de terre.

    "Sur le coup, les gens tombaient, on a cru que ça faisait partie de l'exercice, et puis on a vu du sang!", a raconté à l'AFP un témoin de la fusillade.

    "Immédiatement, un responsable a crié au micro depuis le camion-sono: "arrêtez le feu"!", a poursuivi ce témoin, âgé de 44 ans et qui a souhaité rester anonyme. Selon lui, au moins un millier de spectateurs étaient présents.

    Sur les 17 blessés, 15 sont des civils et deux des militaires.

    Un bilan dimanche soir faisait état de quatre blessés graves. Deux d'entre eux n'étaient plus en danger lundi, a indiqué le préfet de l'Aude, Bernard Lemaire. Il a ajouté que le père et la mère de l'enfant de 3 ans, grièvement blessé, avaient aussi été touchés.