La décision de Sarközy de doubler les forces militaires françaises déjà engagées en Afghanistan provoque des remous. Les députés débattront demain du danger de participer à une guerre qui ne dit pas son nom, sur fond d'intégration à l'Otan.
«J'irai moi-même présenter la position de la France. On est en Afghanistan à la demande de l'ONU. Il est très important que la France soit déterminée à aller au bout de ce processus, qui est un processus de paix.» François Fillon a annoncé hier sur TF 1 son intention de s'impliquer personnellement dans le débat organisé demain à l'Assemblée sur le renforcement de la présence militaire française dans un pays où les talibans n'ont peut-être jamais paru aussi menaçants. (?)
Levée de boucliers à gauche comme à droite
En faisant part mercredi devant le Parlement britannique de sa décision d'augmenter sensiblement l'effort militaire de la France au côté des troupes de l'Otan, Nicolas Sarközy a provoqué une levée de boucliers chez les députés français, de droite comme de gauche. Pour réparer cette maladresse, le président a immédiatement accordé un débat à l'Assemblée, comme son président, Bernard Accoyer, le lui demandait. Mais, conformément à nos institutions, ce débat ne sera pas sanctionné par un vote, comme le réclamait hier sur Radio J François Hollande, d'accord sur ce point avec Jean-Pierre Chevènement ou encore Laurent Fabius.
Hier, dans « le Grand Rendez-vous » Europe 1 - « le Parisien » - « Aujourd'hui en France » - TV5 Monde, ce dernier a vivement condamné l'envoi de nouvelles troupes, jugeant qu'il s'agissait de la part de Nicolas Sarközy de « complaisance » à l'égard de George Bush et d'une politique « très dangereuse ». Au sein même de la majorité, plusieurs voix se sont élevées contre ce retour dans l'Otan (dont le sommet à Bucarest aura lieu mercredi) et vers un atlantisme pur et dur tournant le dos aux conceptions gaullistes.