Le maire de Paris ne veut pas revoir «ce cortège de plusieurs centaines de personnes masquées et cagoulées, tenant des torches, des manches de pioche et des drapeaux noirs marqués de la croix celtique». Bertrand Delanoë (PS) a demandé mardi au préfet de police de Paris Michel Gaudin d'interdire une manifestation d'extrême droite qui doit avoir lieu vendredi soir autour de Port-Royal et de la rue d'Assas (Paris VIème), pour finir rue des Chartreux.
Cette manifestation a lieu chaque année pour honorer la mémoire d'un jeune militant, Sébastien Deyzieu, proche de l'ex-GUD (Groupe Union Défense), mort accidentellement en 1994 après avoir glissé d'un toit rue des Chartreux, lors d'une manifestation «contre l'impérialisme américain», interdite par le préfet de police de l'époque, Philippe Massoni.
De nombreux «hooligans» du Paris-Saint-Germain s'étaient joints à ce cortège de 400 à 500 personnes.
«D'après des témoins, le service d'ordre de cette manifestation semblait faire la loi sur le parcours, s'en prenant physiquement à des touristes de passage qui prenaient des photos», rappelle M. Delanoë.
Plusieurs stations du RER avaient été fermées afin de prévenir toute contre-manifestation et des militants d'extrême gauche avaient été interpellés pour vérification d'identité.
«Il m'apparaît déplacé qu'au lendemain du 8 mai, soit autorisé un rassemblement, qui sous couvert d'honorer la mémoire d'un homme, est en réalité une manifestation faisant l'apologie du fascisme», écrit M. Delanoë.
Le maire de Paris demande au préfet de police de «bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires afin d'interdire le rassemblement».
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