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islam refusé à un jeu télé à cause de son prénom?

  • Pour l'honneur d'Islam

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    Islam entre ses parents, Billel et Sarah Alaouchiche 

    Il était en lice pour participer au jeu « In ze boîte » de la chaîne Gulli. Mais il a été recalé à cause de son prénom, jugé trop religieux. Les parents d'Islam, 9 ans, ont décidé de porter plainte.

    Fadela Amara se dit scandalisée par cette affaire.

    Il a zappé, « trop dégoûté ». Désormais, à l'heure du dîner, Islam Alaouchiche regarde « les Simpson ». Avant, il ne jurait que par l'émission « In ze boîte », diffusée par Gulli, la chaîne jeunesse de la TNT, propriété du groupe Lagardère Active.

    Mais, depuis quelques semaines, l'enfant de 9 ans, domicilié à Colombes (Hauts-de-Seine), boycotte ce programme, mélange d'« Intervilles » et de « Questions pour un champion ». Il rêvait d'y participer avec son meilleur copain, Jules, et sa maman, Farah, et a postulé sur Internet, a été présélectionné mais, dans la dernière ligne droite du casting, il lui a été demandé de changer de prénom sous prétexte qu'il avait une connotation religieuse.

    Face à cette discrimination révélée par l'hebdomadaire « la Vie », les parents du candidat devenu malheureux s'apprêtent à déposer plainte auprès du procureur de la République. « C'est pour son honneur », martèle le papa, Billel, agent de sécurité. C'est le 16 février dernier qu'Islam, Jules et Farah ont rendez-vous dans les locaux de la boîte de production Angel Productions pour, notamment, des essais vidéo, l'ultime sélection avant l'enregistrement de l'émission, prévue quelques jours plus tard. « Une dame nous a dit : Il y a un problème, votre fils ne peut pas garder son prénom. S'appeler Islam, pour un garçon, c'est comme porter un voile pour une fille. Son collègue a ajouté qu'il représentait une religion qui n'est pas aimée par les Français. J'étais bouche bée. La vérité, ça m'a fait un choc, j'ai pris une gifle ! » témoigne Farah, serveuse à la recherche d'un emploi.

    Les casteurs proposent alors de baptiser l'indésirable d'un « autre prénom arabe » comme « Mohamed » ou « Sofiane ». Farah, « énervée », refuse. « Au moment de partir, on nous a dit : On vous rappellera », se souvient-elle, convaincue à ce moment-là que le téléphone ne sonnera pas, ce qui se confirmera par la suite.

    « Il culpabilise »

    « Moi, j'étais triste, je me demandais ce que j'avais fait de mal. Ensuite, à l'école, je suis passé pour un mytho ( un mythomane) , j'avais juré à mes copains qu'ils allaient me voir à la télé », enchaîne Islam. Depuis qu'on a voulu toucher à son identité, celui qui, pour la première fois de sa vie, s'est senti rejeté, a perdu confiance en lui, ayant l'impression d'avoir été pris pour « un terroriste ». « Pourtant, Islam, en arabe, ça veut dire la paix, le salut », traduit monsieur. Le garçon en survêt, fan de Tony Parker, n'a plus envie de s'inscrire dans un club de basket de « peur de ne pas être accepté par les autres ».

    « Il culpabilise », décrivent ses parents, de nationalité algérienne. Ironie du sort, Islam, né à Marseille, aurait dû s'appeler en fait Islem. « L'officier de l'état civil s'est trompé, il a mis un a au lieu d'un e », assure Billel. Très embarrassée par cette affaire, la direction de Gulli a appelé la famille pour s'excuser. « Ça ne change rien, on veut des excuses écrites. Elle a également invité Islam à venir à l'émission dans le public, pas pour participer », regrette le papa. « Etre dans les gradins, ça m'intéresse pas ! » rétorque le fiston. Chez Angel Productions, dont la patronne a aussi joint les Alaouchiche, on promet qu'Islam a été convié, « dans un premier temps », dans le public parce que le recrutement des candidats pour la prochaine session était clos. « Mais, pour la suivante, on le prendra... »