C'est une énième agression qui traduit, selon les habitants du quartier, un climat de plus en plus tendu, fait d'affrontements entre différentes bandes aux alentours du parc des Buttes-Chaumont. D'un côté, des jeunes de confession juive ; de l'autre, des adolescents d'origine africaine ou maghrébine. Lycéenne domiciliée dans le quartier, Natacha*, petite brune aux yeux noirs proche de la victime, explique ainsi se réunir avec ses amis tous les samedis aux alentours du parc « pour profiter du shabbat ».
« Et depuis plusieurs mois, nous sommes régulièrement agressés par des blacks et des beurs, dénonce-t-elle en requérant l'anonymat. Ils viennent là juste pour nous tabasser, même pas pour nous voler. Car, pendant ce jour de repos, nous ne portons ni téléphone portable, ni baladeur, ni clés de maison. C'est interdit par notre religion. »
Lycéen de confession musulmane, Mourad*, 16 ans, rétorque au contraire que « ce sont les juifs qui cherchent la bagarre ». « Ils viennent parfois avec des couteaux, parfois avec des pierres, et ça finit toujours par dégénérer. Alors on se défend », lance-t-il avant d'enfourcher son scooter devant le square Petit.
« Les jeunes ont tendance à vivre à travers l'appartenance à telle ou telle origine »
Conscient du malaise qui règne dans l'arrondissement, Jean-Jacques Giannesini, élu UMP du XIX e , a envoyé il y a quinze jours un courrier au préfet de police de Paris. Il y réclamait un renfort de police dans le quartier ainsi que l'installation d'un système de vidéosurveillance pour « lutter contre le trafic de drogue, la prostitution, et démanteler les réseaux qui font régner la terreur ». « Notre arrondissement est complètement gangrené par les bandes qui s'affrontent, déplore celui qui a réitéré sa demande au Conseil de Paris la semaine dernière dans un voeu rejeté par la majorité PS. Ces problèmes de racisme et d'antisémitisme ne datent pas d'hier. »
Un constat également dressé par l'association SOS Racisme, pour qui les luttes pour le « contrôle des territoires » aux Buttes-Chaumont sont devenues monnaie courante. « Les jeunes ont tendance à vivre à travers l'appartenance à telle ou telle origine », regrette l'association en précisant toutefois qu'il ne s'agit pas d'une « guerre de gangs ».
Hier, la tension était toujours palpable dans le quartier. Conseillère municipale UMP « de confession juive » - comme elle se décrit elle-même -, Michèle Asfez a distribué toute la matinée des prospectus intitulés : « Que faire si vous êtes victime ou témoin d'un acte à caractère antisémite ? », édités par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme. « Face à cette pandémie, il faut qu'on s'organise, lance-t-elle à un jeune homme portant la kippa devant la synagogue du quartier. Si vous êtes victime d'une attaque, il faut porter plainte. »
Un peu plus loin, au café le Carrefour, quelques habitants tentent de calmer le jeu pour ne pas « créer d'escalade ». « Il y a beaucoup d'accrochages, certes, mais ce n'est pas toujours communautaire, tempère un sexagénaire d'origine maghrébine, résidant de la rue Petit depuis quinze ans. Parfois, les jeunes se disputent juste pour des histoires de filles ou pour des petits larcins. Pas par racisme pur. »
Lycéen de confession musulmane, Mourad*, 16 ans, rétorque au contraire que « ce sont les juifs qui cherchent la bagarre ». « Ils viennent parfois avec des couteaux, parfois avec des pierres, et ça finit toujours par dégénérer. Alors on se défend », lance-t-il avant d'enfourcher son scooter devant le square Petit.
« Les jeunes ont tendance à vivre à travers l'appartenance à telle ou telle origine »
Conscient du malaise qui règne dans l'arrondissement, Jean-Jacques Giannesini, élu UMP du XIX e , a envoyé il y a quinze jours un courrier au préfet de police de Paris. Il y réclamait un renfort de police dans le quartier ainsi que l'installation d'un système de vidéosurveillance pour « lutter contre le trafic de drogue, la prostitution, et démanteler les réseaux qui font régner la terreur ». « Notre arrondissement est complètement gangrené par les bandes qui s'affrontent, déplore celui qui a réitéré sa demande au Conseil de Paris la semaine dernière dans un voeu rejeté par la majorité PS. Ces problèmes de racisme et d'antisémitisme ne datent pas d'hier. »
Un constat également dressé par l'association SOS Racisme, pour qui les luttes pour le « contrôle des territoires » aux Buttes-Chaumont sont devenues monnaie courante. « Les jeunes ont tendance à vivre à travers l'appartenance à telle ou telle origine », regrette l'association en précisant toutefois qu'il ne s'agit pas d'une « guerre de gangs ».
Hier, la tension était toujours palpable dans le quartier. Conseillère municipale UMP « de confession juive » - comme elle se décrit elle-même -, Michèle Asfez a distribué toute la matinée des prospectus intitulés : « Que faire si vous êtes victime ou témoin d'un acte à caractère antisémite ? », édités par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme. « Face à cette pandémie, il faut qu'on s'organise, lance-t-elle à un jeune homme portant la kippa devant la synagogue du quartier. Si vous êtes victime d'une attaque, il faut porter plainte. »
Un peu plus loin, au café le Carrefour, quelques habitants tentent de calmer le jeu pour ne pas « créer d'escalade ». « Il y a beaucoup d'accrochages, certes, mais ce n'est pas toujours communautaire, tempère un sexagénaire d'origine maghrébine, résidant de la rue Petit depuis quinze ans. Parfois, les jeunes se disputent juste pour des histoires de filles ou pour des petits larcins. Pas par racisme pur. »
* Les prénoms ont été modifiés.