FABIOLA, de Cali, dans le sud de la Colombie, a appris la nouvelle par une amie
«C'était peu après la fin du journal télévisé de 12 h 30. Il devait être environ 13 h 40. J'ai allumé la télévision.
Il est maintenant 16 heures et on ne parle que de ça depuis l'annonce. Les programmes ont été interrompus, la radio n'arrête pas d'annoncer la nouvelle. C'est un peu confus encore pour l'instant, on ne sait pas si les otages libérés vont être amenés sur la base militaire de Toledaima ou s'ils vont directement à Bogotá. Les informations sont données par le ministre de la Défense et je pense que, dans les minutes qui suivent, on va en savoir plus. Mais j'ai déjà entendu des réactions d'associations. Comme par exemple l'Association des mères et des familles des séquestrés, qui ont déclaré qu'elles se réjouissaient de cette nouvelle, tout en insistant sur leur inquiétude au sujet de possibles représailles pour ceux qui restent.
» D'après les déclarations du ministre de la Défense, ce n'est pas une libération, mais bien un sauvetage, et cela a impliqué une tromperie des Farc à qui on a demandé de déplacer les otages vers le sud, dans un endroit où se serait trouvé Alfonso Cano. Il n'y aurait eu aucun coup de feu, mais les associations se disent très inquiètes au sujet de ceux qui restent otages.
« On espère qu'il n'y aura pas de représailles »
» Ici, à Cali, où, l'année dernière, onze des douze députés du Valle del Cauca avait été assassinés dans des circonstances troubles alors qu'ils étaient aux mains des Farc depuis plusieurs années, je n'ai entendu aucune manifestation de joie dans la rue, rien de particulier depuis l'annonce de cette nouvelle. Bien sûr, je suis heureuse pour Ingrid, les Américains et les militaires libérés. Comment ne pourrait-on pas l'être ? Et je suppose que mes compatriotes le sont aussi. Mais plus que jamais, un accord humanitaire est nécessaire. On ne peut pas en faire l'économie. Les Farc doivent montrer leur volonté de paix, et le gouvernement doit aussi oeuvrer dans le sens d'un accord. C'est une grande préoccupation pour nous, pour les familles des otages et pour tous les Colombiens. On espère que cet accord arrivera et que les otages encore aux mains des Farc ne subiront pas de représailles de cette opération. »
Il y a encore des otages aux mains des FARC et leurs familles tremblent pour eux!
Il n'y a pas de quoi faire la fête en France! C'est indécent vis-à-vis des Colombiens qui souffrent!
Pour ceux qui se feraient du souci au sujet de la santé d'Ingrid Betancourt, qu'ils se rassurent: elle va bien, elle a déjà été examinée par les meilleurs médecins de Bogota, et en France, c'est le médecin de l'Elysée qui va la suivre. Je viens de l'écouter sur le Point: il la trouve en pleine forme! Et il y a de quoi s'étonner: après 6 ans dans la jungle... affamée, atteinte d'une hépatite B... torturée.. Tout ceci était-il bien vrai?
On est loin de tout savoir.
Sarközy espère redorer son blason en carton-pâte avec Ingrid Betancourt, promue icône des Français: