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patrimoine

  • Vue gâchée sur les plus beaux monuments de Paris

    Paris gâché par des cabanes.jpg

    Difficile de faire une belle photo de la Sainte-Chapelle (Ier ). Depuis maintenant dix ans, ce joyau de l’art gothique situé dans la cour du palais de Justice est à l’ombre de soixante mètres de constructions provisoires. « Un provisoire qui dure », estiment les défenseurs du patrimoine. Le constat est le même sur la façade nord du Louvre.

    Rue de l’Amiral-de-Coligny (Ier), avant de franchir le superbe porche qui mène à la cour Carrée, les milliers de touristes découvrent en contrebas, dans les fossés, depuis quelques semaines, huit immenses cabanes de chantier. Une nouvelle vue gâchée sur une des plus belles perspectives de la capitale. Ici, comme au Panthéon (5ème ), les services des monuments historiques regrettent, les riverains et les touristes se plaignent et l’administration tente de s’expliquer.

    De perpétuels chantiers au Louvre. Le ministère de la Culture est bien embarrassé. Ces fossés ont été creusés à l’initiative d’André Malraux en 1964. Et jamais, depuis, ils n’ont été aménagés en jardin, comme ils le mériteraient. Résultat, ponctuellement, des cabanes de chantier y trouvent place. Cette fois, c’est la réalisation du futur département des arts islamiques, une des grosses opérations d’extension du Louvre, qui impose ces baraquements. Et cela devrait durer deux ans, le temps des travaux. Les ouvriers et les architectes pourront ainsi confortablement occuper ces mètres carrés de luxe ! Pour tenter d’atténuer les critiques, le ministère de la Culture souligne que ces préfabriqués sont neufs et que leur hauteur ne dépasse pas la bordure du fossé.

    Le manque de place au palais de Justice.
    Ici, ce sont les services administratifs et les scellés qui ont trouvé place dans ces préfabriqués. « Nous manquons de place. C’est pourquoi nous avons le projet de déménager le tribunal de grande instance dans des locaux à construire dans le XIII e arrondissement », souligne-t-on au ministère de la Justice en précisant que le dossier est toujours bloqué. Résultat, les travaux de mise aux normes de sécurité incendie s’imposent au palais de Justice qui ne compte pas moins de 4 ha de bâtiment. Des travaux qui continueront encore quelques années. « Nous avons cherché des solutions de rechange pour éviter cet emplacement : installer ces surfaces provisoires sur une péniche aurait été trop cher. Impossible de les mettre sur les toits. Ces chantiers de sécurisation sont obligatoires. Nous espérons seulement que ces cabanes vont disparaître le plus vite possible », précise la direction du palais de Justice.

    Le personnel de sécurité au Panthéon.
    Ici, le préfabriqué se veut discret. A l’arrière du monument.
    « Caché » derrière une grille. Les services chargés du site sont clairs : « C’était ça ou nous étions obligés de fermer le Panthéon. » En effet, c’est le personnel de surveillance qui occupe ces mètres carrés supplémentaires. La Direction des monuments historiques souligne elle-même que « l’édifice n’a pas été conçu, à l’origine, pour accueillir du public ». Il n’y a donc pas le choix. Pour faire accepter cette installation par le voisinage, il est prévu d’implanter au plus vite un équipement neuf et propre. De quoi durer encore quelques années.

     

    Le Parisien -22 août 2008