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pouvoir d'achat

  • La grande déprime

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    Malgré la "baisse du chômage", malgré les chiffres truquées, les Français, selon l'Insee, n'ont jamais été aussi déprimés. Conséquences, une consommation en berne et une croissance fragilisée. La tâche du gouvernement en est d'autant plus difficile.

    L'indice du moral des ménages, dévoilé hier par l'Insee, a atteint son plus bas niveau historique à - 36 au mois de mars, en recul d'un point par rapport à février.

    Du jamais-vu depuis la création de cet indicateur en 1987.

    La baisse du chômage rime avec précarité. Confrontés à un climat économique morose, entre croissance revue à la baisse, aggravation des déficits publics et pouvoir d'achat en berne, les Français broient du noir. Et rien, pas même "la baisse continue du chômage", ne semble en mesure de leur redonner le sourire. « Ils ont le sentiment que l'amélioration du marché du travail repose pour beaucoup sur le développement des temps partiels et des emplois précaires », explique Philippe Waechter, économiste chez Natixis.

    Un pouvoir d'achat freiné. Pas de quoi remonter le moral des Français. D'autant que ces derniers sont toujours confrontés à des revenus qui font, pour beaucoup, du surplace et à des prix qui ne cessent de monter. « Les Français sont inquiets et s'interrogent. On leur a promis de doper leur pouvoir d'achat et ils ne voient rien venir », résume Philippe Waechter. Une consolation toutefois : l'Insee note que davantage de ménages anticipent un ralentissement des prix au cours des douze prochains mois.

    Consommation en berne. Cette sinistrose ambiante pourrait bien avoir des répercussions à terme. L'enquête du mois de mars révèle ainsi un net repli des intentions d'effectuer des achats importants dans les prochains mois (- 2 points par rapport à février, - 24 points depuis juillet dernier). « Du jamais-vu depuis 1997 », s'alarme Alexander Law, économiste chez Xerfi. « On a déjà constaté que les dépenses pour les biens d'équipement de la maison, les écrans plats ou encore les ordinateurs, qui tiraient la consommation vers le haut depuis 2003, commencent à ralentir », renchérit Philippe Waechter. Certains distributeurs s'alarment également de la faiblesse des ventes de vêtements en ce début de printemps pluvieux. Du coup, les Français sont plus que jamais fourmis. « Les ménages estiment que le moment est désormais venu de se reconstituer une épargne de précaution, quitte à délaisser les rayons des magasins pendant quelque temps encore », souligne Alexander Law. Le taux d'épargne remonte effectivement, puisqu'il est passé de 15,4 % en 2006 à 16,3 % l'année dernière.

    Une croissance fragilisée. Une situation pour le moins préoccupante. En effet, la consommation des ménages reste le véritable pilier de la croissance française. Tout ralentissement aurait un impact immédiat sur l'économie dans son ensemble. Et ce, alors même que le contexte, crise financière internationale oblige, est déjà particulièrement difficile. Le gouvernement a en effet revu à la baisse cette semaine ses prévisions de croissance, dans une fourchette comprise entre 1,7 % et 2 %, alors que le budget a été bâti sur une hypothèse de croissance de 2,25 %.

    Rien ne va plus!

    Et même le Sentier s'inquiète: la vente des vêtements diminue...

     
  • Les retraités manifestent dans toute la france

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    Avec ou sans canne, parfois en fauteuil roulant, au moins 7 000 retraités - selon la police, et deux fois plus selon les organisateurs - ont manifesté hier dans une dizaine de villes à l'appel de l'ensemble des syndicats. A Paris, le cortège a arpenté le quartier des ministères en déclamant des « Bling bling, bling bling, pas de retraite en dessous du smic... » sur des airs de Carla Bruni et en réclamant : « Fillon, du pognon ! » sous les fenêtres du Premier ministre.

    Sous les casquettes et les capuches en plastique transparent, beaucoup de cheveux gris - quelques mèches bleu Régécolor aussi.

    Déception, colère et impatience

    Comme les autres manifestants, Jean, 63 ans, s'est déplacé pour « rappeler à Sarkozy sa promesse d'augmenter les petites retraites ». Tous jugent « ridicule » la hausse de leurs pensions intervenue au début de l'année : 1,1 %... au moment où la hausse du coût de la vie atteignait 2,8 %. Raymonde pleure sur la place en maison de retraite qu'elle ne pourra « jamais » se payer. Et si Marie-Josèphe, 62 ans, n'est pas la plus à plaindre avec sa retraite de la fonction publique de 2 000 €, elle est venue de Dijon « par solidarité avec ceux qui survivent avec 600 €, ce qui est le lot de beaucoup de femmes retraitées et de veuves qui touchent une pension de réversion ».

    Thérèse, 72 ans, peste contre les « 50 centimes de franchise médicale » qu'elle doit payer sur chaque boîte de médicaments. Elle attend avec impatience la prochaine revalorisation du minimum vieillesse annoncée par Xavier Bertrand, le ministre du Travail. Hier, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) a d'ailleurs donné un avis favorable au versement d'une avance de 200 € net aux 600 000 bénéficiaires de cette allocation. Selon les services du ministre, qui doit « très vite » signer le décret d'application, l'argent devrait être versé « au plus tard fin mars ».
    (Le Parisien 7 mars 2008)