L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, inculpé de "génocide" depuis 13 ans, a demandé un délai jeudi avant de plaider coupable ou non lors de sa comparution initiale devant le TPI et a confirmé qu'il assurerait seul sa défense.
Peu avant l'arrivée du juge néerlandais Alphons Orie, il est entré dans la salle d'audience, les traits tirés et l'air sérieux. Après s'être assis dans le box des accusés, sans aucun avocat autour de lui, il a déployé quelques feuilles sur la table devant lui et saisi un stylo.
Interrogé par le juge néerlandais Alphons Orie sur l'absence de tout avocat autour de lui pour cette comparution initiale, il a indiqué : "J'ai un conseiller invisible. J'ai décidé d'assurer ma défense moi-même".
Sur l'insistance du juge, soulignant qu'il avait pour cette première audience le droit à l'assistance d'un avocat commis d'office, il a ajouté : "J'ai renoncé à ce droit".
Il a ensuite donné son "adresse non officielle", dans le quartier de Belgrade où il vivait sous l'identité du docteur Dragan Dabic, exerçant la médecine alternative.
Lors de la comparution initiale, le juge a résumé les onze chefs d'inculpation de génocide, crimes de guerre et contre l'humanité, retenus contre Radovan Karadzic pour son rôle dans la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés.
L'accusé avait le droit à ce que le juge lise en entier l'acte d'accusation porté contre lui, mais il a refusé, disant qu'il n'était "pas intéressé".
Le procureur Serge Brammertz a confirmé qu'il introduirait "le plus rapidement possible" une nouvelle version, actualisée, de l'acte d'accusation, dont la dernière version date de 2000. AFP. 3I.7.08