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renforts

  • Le monde à l'envers

    Le gendarme qui avait abattu un homme tentant de s'évader à Draguignan a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt.

    Le gendarme soupçonné d'avoir abattu vendredi un homme qui fuyait durant sa garde à vue à Draguignan (Var) a été mis en examen dans la nuit de dimanche à lundi pour coups mortels, a annoncé à la presse le procureur de la République de Draguignan, Christian Girard.

    Dimanche en fin d'après-midi, le gendarme avait été entendu par les magistrats instructeurs Pascale Cina et Marine Bruneu.

    Il a été placé sous mandat de dépôt et doit être à nouveau présenté devant le juge des libertés et de la détention dans quatre jours car il a demandé, comme l'y autorise la procédure, un délai pour préparer sa défense, a précisé le procureur.



    Parallèlement, des incidents qui n'ont pas fait de victime ont émaillé la soirée devant le palais de justice de Draguignan où les gendarmes mobiles ont chargé et utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté du voyage, à laquelle appartenait la victime, qui ont allumé un feu, renversé deux voitures et en ont brûlé une troisième.

    Après sa mise en examen le gendarme a été évacué du palais de justice sous escorte renforcée aux alentours de 01H15 lundi, vers une destination qui n'a pas été précisée.

    La qualification retenue par les deux magistrates instructeurs, à savoir des coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner, est moindre que celle d'homicide volontaire qu'avait retenue pour l'ouverture de son information judiciaire le procureur.

    «J'ai ouvert une information judiciaire d'homicide volontaire et je vais prendre des réquisitions de mandat de dépôt», avait en effet déclaré à la presse le procureur de la République de Draguignan, Christian Girard.

    M. Girard a néanmoins souligné qu'il s'agissait toujours d'une qualification criminelle.

    La mère de la victime a été reçue à 01H00 par le procureur. «Elle s'est déclarée satisfaite de la décision de justice même si c'est peu par rapport à sa douleur», a déclaré le procureur.

    «Elle était apaisée d'avoir pu se recueillir sur le corps de son fils», a ajouté M. Girard qui avait autorisé la famille à voir dimanche la dépouille à la morgue avant l'autopsie prévue lundi à Toulon,

    Joseph Guerdner, 27 ans, père de trois enfants, avait été abattu vendredi soir alors qu'il s'enfuyait menotté de la gendarmerie de Draguignan où il était gardé à vue dans une affaire d'agression à main armée et de séquestration d'un chauffeur-routier. Il avait été interpellé alors qu'il était sous contrôle judiciaire.

    La sécurité avait été renforcée autour des gendarmeries de Draguignan et de Brignoles, où avait été interpellée la victime jeudi avant son transfert à Draguignan, de crainte d'incidents, a-t-on indiqué auprès des gendarmes.

    Dans la nuit de samedi à dimanche, trois véhicules avaient été incendiés dans la cour de la gendarmerie de Brignoles. Des morceaux de tissu ont été retrouvés sous les véhicules, confirmant une piste criminelle, selon la gendarmerie.

    Outre une autopsie prévue lundi à Toulon, des expertises balistiques et une reconstitution, le procureur a demandé des examens radiologiques pour savoir si la mort pouvait également avoir été causée par le saut de 4,60 m effectué par le fuyard.

    Le Parisien - 26 mai 2008