Marseille : ces petits commerçants qui résistent aux braqueurs
Face aux malfaiteurs armés, ils décident de contre-attaquer
"Ils m'ont dit qu'ils voulaient que je leur ouvre le coffre-fort. J'ai refusé et je me suis battu avec eux. C'est effrayant d'en arriver là, mais quand on vous a déjà cambriolé à plusieurs reprises, vous ne calculez plus le risque". Il reste pourtant omniprésent et certains vols à main armée s'achèvent parfois dans le sang. Celui d'un boulanger du Canet avait coulé en novembre 2004. L'homme, âgé de 36 ans, avait en effet tenté de poursuivre les trois hommes qui venaient d'emporter la recette de la journée.
La victime avait reçu une décharge de chevrotine en plein coeur. Son collègue de la rue de la République, reste bien conscient qu'il a mis sa vie en péril, mais il assume: "Je sais bien que ce n'est pas du tout conseillé de résister de cette façon. Le problème, c'est que si on les laisse faire, les braqueurs reviennent. Maintenant, je vais essayer de me protéger avec une arme". L'escalade de la violence ? Un autre commerçant du quartier, le dernier artisan boucher de la rue de la République s'est déjà forgé une opinion. Lui aussi avait déjà repoussé son agresseur, en novembre dernier, alors qu'il le menaçait avec son revolver : "Moi, j'ai toujours eu un pistolet. Mais la loi a évolué et j'ai été obligé de le neutraliser. Ce qu'il faudrait c'est qu'on nous donne des moyens pour nous défendre, avec des armes d'autodéfense".