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sms à cécilia

  • Le SMS: vérité officielle et vérité vraie...

    Le parquet a désormais le choix entre une demande de supplément d'enquête, un classement sans suite ou le renvoi en correctionnelle du journaliste du Nouvel Obs Airy Routier après que Cécilia Ciganer eut démenti avoir reçu de son ex-époux un SMS lui demandant de reprendre la vie conjugale.

    Nicolas Sarközy avait déposé le 7 février une plainte pour «faux, usage de faux et recel» contre le site internet du Nouvel Observateur, nouvelobs.com, selon lequel le chef de l'Etat aurait envoyé à son ex-épouse, huit jours avant son mariage avec Carla Bruni le 2 février, un SMS indiquant: «si tu reviens, j'annule tout». Il s'agit de la première plainte pénale déposée par un président en exercice de la Ve République contre un média.


    L'ex-épouse de Nicolas Sarközy, qui était restée (curieusement) silencieuse depuis le début de cette affaire, a assuré vendredi devant les policiers de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) ne pas avoir reçu ce SMS du chef de l'Etat. Le parquet de Paris, qui attend la transmission par la police des procès verbaux d'audition de l'ancienne Première dame, a désormais trois possibilités.

    «Le parquet peut décider de poursuivre les investigations en demandant un supplément d'information», a expliqué une source judiciaire. «Il peut aussi considérer qu'il dispose de suffisamment d'éléments pour renvoyer M. Routier devant le tribunal correctionnel», a ajouté cette source. Enfin, le parquet de Paris peut au contraire estimer qu'il n'y a pas assez d'éléments probants et classer sans suite cette affaire.

    Interrogée par l'AFP, l'avocate de Cécilia Ciganer-Albeniz, Me Michèle Cahen, n'a pas souhaité faire de commentaire. Le conseil de M. Sarkozy, Me Thierry Herzog, n'a pu être joint. Airy Routier, qui a lui aussi été entendu par les policiers le 21 février comme témoin sur l'origine de son information et sa manière de travailler, a déclaré, samedi sur RTL, qu'il «prenait acte» des déclarations de Mme Ciganer-Albeniz.

    «On a maintenant une vérité officielle... Moi j'ai la mienne, chacun tranchera», a ajouté le journaliste. «J'ai confiance en mes sources, à mon avis, ce n'est pas parce que c'est une vérité officielle que c'est la vraie vérité mais je me garderais bien maintenant d'aller à l'encontre d'une telle vérité officielle», a-t-il commenté. M. Routier avait déclaré aux policiers avoir écrit son article sur la foi d'informations «verbales fiables», reconnaissant ainsi qu'il n'avait pas eu entre les mains le SMS controversé.

    En cas de demande de supplément d'information, les enquêteurs disposent de moyens techniques limités pour prouver que le SMS est un faux. Selon des spécialistes en téléphonie interrogés par l'AFP, la traçabilité des messages SMS est limitée au moment supposé de son envoi mais pas à son contenu, sauf si les communicants sont à ce moment-là placés sur écoute.

    Toutefois, selon un opérateur en téléphonie qui a requis l'anonymat, la récupération de données est possible dans un temps limité. Le contenu peut ainsi être retrouvé dans un délai allant jusqu'à 15 jours, ce qui dans le cas présent rendrait toute expertise impossible. La date présumée d'envoi du SMS, s'il a existé, remonterait en effet à huit jours avant le mariage du président, soit au 25 janvier.

    Reste l'expertise du téléphone portable du président, mais elle est peu envisageable, M. Sarközy étant protégé par son mandat de tout acte de procédure judiciaire. Ou de celui de son ex-épouse.