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mensonges

  • Si le mensonge tuait, BHL serait mort à Gori

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    Malfaisant et faisandé

     Le récit que BHL a rapporté pour Le Monde, titré "Choses vues dans la Géorgie en guerre", est à prendre avec des pincettes. Ainsi, lorsque BHL déclare qu’il est arrivé à Gori mercredi 13 août et qu’il a vu une ville "brûlée", il affabule. Il n’a pas réussi à entrer dans la ville.

    Rue89 a entrepris de faire ce que les confrères anglo-saxons appellent un "fact-checking", une vérification des informations livrées par un reporter. Ce que BHL n’est pas : il est présenté dans le quotidien comme « philosophe et essayiste » et son récit a été prudemment rangé sous l’étiquette de "témoignage". Il n’en reste pas moins que ce récit occupe deux pages au centre d’un journal jouissant d’une autorité certaine en matière d’information internationale.

    Deux jours et demi de balade, dans la confusion de la guerre

    Commençons par ce que ne raconte pas le « témoignage » de BHL : les conditions de la balade. Mercredi 13 août, rendez-vous est pris à l’aéroport du Bourget devant l’aérogare de Darta, une compagnie d’aviation privée. Le philosophe a loué un jet pour rallier Tbilissi, qui n’est plus desservie.

    Il est accompagné par son vieux complice, l’éditeur Gilles Hertzog, le documentariste Raphaël Glucksmann et un journaliste de France Culture, Omar Ouamane. Plus un garde du corps. Le jet se pose vers midi en Géorgie, "juste pour le déjeuner", précise Raphaël Glucksmann. Prévenue par son ambassadeur à Paris, la présidence géorgienne a dépêché l’un de ses traducteurs pour accompagner BHL durant tout son séjour.

    Celui-ci sera court, puisque Bernard-Henri Lévy repartira samedi matin, à 8 heures, de Tbilissi. Il aura donc passé deux jours et demi en Géorgie. L’équipage descend au Marriot Tbilissi, un hôtel cinq étoiles fréquenté par les journalistes et les diplomates.

    Plusieurs journalistes français, surpris par sa présence, interrogent dès son arrivée l’intellectuel qui ne cache pas les motifs de son voyage : "défendre la liberté en Géorgie contre l’ogre russe". Plusieurs radios, comme France Inter, France Info ou RFI, diffuseront des extraits de ces interviews.

    La multiplication des chars

    Dans un minibus blanc climatisé, direction Gori, l’une des villes occupées par les troupes russes. Première « chose vue », sur la route :

    « Le fait est que la première présence militaire significative à laquelle nous nous heurtons est un long convoi russe, cent véhicules au moins, venu tranquillement faire de l’essence en direction de Tbilissi. »

     

    L’envoyé spécial du Nouvel Observateur, Christophe Boltanski, qui emprunte la même route, le même jour, a compté les véhicules de cette colonne. Il en a recensé trente : six camions de troupes, six camions citernes, sept blindés APC, trois camions essence, six chars, deux ambulances.

    Encore quelques kilomètres et l’équipage retrouve un groupe de journalistes, bloqués à un barrage tenu par la police géorgienne. Les journalistes ont suivi Alexandre Lomaia, le conseiller géorgien pour la sécurité nationale, qui avait décidé courageusement de se rendre à Gori, accompagné de l’ambassadeur d’Estonie. Le convoi est bloqué à quelques kilomètres au sud de la ville. BHL descend alors de sa camionnette blanche.

    Vincent Hugeux, grand reporter à L’Express, s’étonne :

    "J’ai reconnu sa silhouette. Il était accompagné de Gilles Hertzog et Raphaël Glucksmann. BHL a même lancé à un journaliste français : ‘Ah, mais nous sommes confrères ! ’"

     

    Ne pas voir Gori, mais en parler quand même

    BHL franchit le barrage, dans des conditions sur lesquelles nous reviendrons, et racontera dans Le Monde la scène suivante :

    "Nous arrivons à Gori. Nous ne sommes pas au centre-ville. Mais, du point où Lomaia nous a laissés avant de repartir, seul, dans l’Audi, récupérer ses blessés, de ce carrefour que contrôle un char énorme et haut comme un bunker roulant, nous pouvons constater les incendies à perte de vue. Les fusées éclairantes qui, à intervalles réguliers, illuminent le ciel et sont suivies de détonations brèves. Le vide encore. L’odeur, légère, de putréfaction et de mort.

     

    "Et puis, surtout, le bourdonnement incessant des véhicules blindés et, une fois sur deux à peu près, des voitures banalisées remplies de miliciens reconnaissables à leurs brassards blancs et à leurs cheveux retenus par des bandanas.

    "Gori n’appartient pas à cette Ossétie que les Russes prétendent être venus "libérer". C’est une ville géorgienne. Or ils l’ont brûlée. Pillée. Réduite à l’état de ville fantôme. Vidée."

    Problème : BHL n’est jamais "arrivé à Gori", et les Russes n’ont pas "brûlé" la ville.

    Que s’est-il passé ? Avec son équipe, il s’est débrouillé pour passer ce premier barrage en compagnie d’Alexander Lomaia et de quelques autres personnes (l’ambassadeur estonien, la députée européenne Marie-Anne Isler-Béguin et la journaliste du Washington Post Tara Bahrampour).

    Deux heures plus tard, vers 22h30, dans la nuit noire, BHL est de retour au premier barrage où attend la presse. Il sort du véhicule, le visage grave, et avec sa voix de Malraux, il témoigne devant les journalistes :

    "La ville est nettoyée, Gori est une ville fantôme, il y a des flammes partout ; apparemment pas âme qui vive, Gori a été vidée de sa population. C’est ce que les Russes appellent la pacification."

    L’eurodéputée Marie-Anne Isler-Béguin intervient alors pour démentir : "mais non, on n’était pas à Gori", dit-elle aux journalistes, "on a été bloqués à un barrage à 1,5 kilomètre de la ville". Elle connaît cette région depuis huit ans. Seuls les champs brûlaient, ajoute-t-elle. Les armées brûlent parfois les champs pour éviter le risque des snipers embusqués.

    Plusieurs témoins confirment : BHL n’était pas à Gori

    Déléguée du Parlement européen pour le Caucase Sud, Marie-Anne Isler-Béguin revient sur l’épisode pour Rue89 :

    "Je viens de découvrir son témoignage. Je suis un peu surprise qu’il n’ait pas tout à fait dit comment ça s’était réellement passé. Mais il a peut-être oublié… J’ai vu Bernard-Henri Lévy pour la première fois lors de ce voyage au check-point où étaient bloqués tous les journalistes, à cinq kilomètres de Gori.

     "Si Bernard-Henri Lévy est monté avec Lomaia et moi, c’est parce que j’ai intercédé en sa faveur. C’est lui qui m’a demandé : "Madame la députée, je voudrais me joindre à la délégation." Et c’est moi qui ai obtenu l’accord de l’ambassadeur d’Estonie. Dommage qu’il ait oublié ce petit détail… En plus, c’est le seul qui soit monté dans la voiture avec son garde du corps.

    "Et il y a d’autres approximations. S’il arrive à distinguer les militaires des paramilitaires, il est plus doué que moi. S’il a senti une odeur de putréfaction, moi pas. Il écrit aussi que Gori a été brûlée, pillée et réduite à l’état de ville fantôme, mais à ce moment-là, on ne pouvait pas le dire, tout simplement parce que personne n’y était encore allé. Enfin, nous nous sommes arrêtés à 1,5 kilomètre de Gori."

    Gilles Hertzog, fidèle compagnon de route de BHL, confirme lui aussi la version de l’élue :

    "Non, on n’est pas rentrés dans la ville, on est resté à l’orée de la ville, je ne sais pas à combien de kilomètres de Gori. Il faisait nuit, on apercevait vaguement des bâtiments quand il y avait des fusées éclairantes, mais on n’était que sur le bas-côté d’une route. Il y avait des champs qui brûlaient autour de nous, on nous a dit que c’était du ‘farming’ [des feux allumés par des cultivateurs, ndlr], mais je ne l’ai pas cru."

    Et même divergence avec BHL sur l’odeur de putréfaction :

    "Personnellement, je n’ai rien ressenti, mais peut-être que mon ami Bernard-Henri Lévy lui l’a ressentie."

     

    Dans son reportage, la journaliste du Washington Post raconte elle aussi cette virée, mais en précisant bien clairement, en début de l’article, qu’elle n’a pas vu la ville. Le "byline", l’indication du lieu et de la date du reportage placée au début du texte, est très clair : "OUTSIDE GORI, Georgia, Aug. 13" ["En dehors de Gori, en Géorgie, le 13 août"].

    Vendredi 15 : un "braquage" qu’il n’a pas vu

    Et que penser de la seconde tentative pour se rendre à Gori le vendredi ? BHL écrit dans Le Monde :

    "Vendredi matin. Nous décidons, avec Raphaël Glucksmann, Gilles Hertzog et la députée européenne, de revenir à Gori que, suite à l’accord de cessez-le-feu rédigé par Sarkozy et Medvedev, les Russes auraient commencé d’évacuer et où nous sommes censés rejoindre le patriarche orthodoxe de Tbilissi en partance, lui-même, pour Shrinvali, où des cadavres géorgiens seraient livrés aux porcs et aux chiens.

     

    "Mais le patriarche est introuvable. Les Russes n’ont rien évacué. Et nous sommes même, cette fois, bloqués vingt kilomètres avant Gori quand une voiture, devant nous, se fait braquer par un escadron d’irréguliers qui, sous l’œil placide d’un officier russe, fait descendre les journalistes et leur arrache caméras, argent, objets personnels et, finalement, leur véhicule.

    "Fausse nouvelle, donc. L’habituel ballet des fausses nouvelles dans l’art duquel les artisans de la propagande russe semblent décidément passés maîtres. Alors, direction Kaspi, à mi-chemin entre Gori et Tbilissi, où l’interprète de la députée a de la famille et où la situation est, en principe, plus calme."

    Le documentariste Raphaël Glucksmann conserve un souvenir différent de ce "braquage". Le convoi de trois voitures est stoppé au dernier barrage de la police géorgienne où on leur déconseille fortement de continuer :

    "Les policiers nous ont raconté qu’une voiture de l’UNHCR [le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, ndlr] venait de se faire dépouiller au barrage russe. Nous avons donc rebroussé chemin. Je n’ai pas vu cette scène. C’est simple, la route fait un coude et juste après, à 500 mètres environ de là où nous sommes, il y a le barrage russe, mais on ne le voit pas."

     La version de l’eurodéputée sonne, elle aussi, bien différemment de celle de BHL. Contrairement à ce qu’affirme l’intellectuel, elle n’était pas à ses côtés à ce moment précis :

    "Le jeudi, les autorités géorgiennes m’ont assuré que je pourrais aller le lendemain à Gori avec un convoi humanitaire. Mais, le vendredi, on attend une heure, deux heures, et on n’obtient toujours pas d’accord des Russes pour faire partir le convoi humanitaire.

     

    "Je n’ai donc pas pris de voiture en direction de Gori avec Bernard-Henri Lévy. Je n’ai pas non plus cherché le patriarche, qui a eu l’autorisation de se rendre à Shrinvali pour aller récupérer des corps de Géorgiens, car je savais où il était, mais j’ai seulement regretté de ne pas l’avoir contacté avant.

    "Je n’avais toujours pas bougé de Tbilissi quand, avec mon assistante géorgienne, on décide alors de se rendre au village de Kaspi, qui n’est pas en zone occupée. Et c’est là que Bernard-Henri Lévy revient vers moi et me dit : "On a fait équipe hier, est-ce qu’on continue à faire équipe ? "

    Gilles Hertzog, n’était pas non plus avec BHL :

    "Moi, je ne sais pas, je n’étais pas dans la même voiture que lui. Je ne sais plus exactement… Vous savez, on laisse faire nos chauffeurs, ce sont eux qui décident, qui savent où on peut aller."

     

    Les autos partent en fait à Kaspi pour constater la destruction d’une usine électrique que filmera Glucksmann.

    Dernière soirée à Tbilissi, Sartre et la pureté dangereuse

    Vendredi, seconde rencontre du philosophe avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili. Bloqué depuis plusieurs jours dans sa résidence, le chef d’Etat interroge BHL et Raphaël Glucksmann :

    "Il nous a demandé comment c’était à Gori et Kaspi. Puis, ils ont un échange sur le thème : "Pourquoi l’Occident ne répond pas ? "

     

    Dans le récit qu’il a rapporté pour VSD, Hertzog raconte :

    "Bernard-Henri Lévy tente de leur remonter le moral. Pourquoi ne pas inciter les pays de l’Otan qui ont appuyé la demande de la Géorgie à se prononcer solennellement ? Pourquoi ne pas tenir vos conseils des ministres dans une ville menacée ? Saakachvili retrouve un instant le sourire. ‘Très bonnes idées ! ‘, lance-t-il."

     

    Ensuite, selon Glucksmann, les deux hommes parlent philosophie :

    "Saakachvili a lu ‘La Pureté dangereuse’ et puis il a eu une prof de philo, ancienne correspondante de Sartre, et comme BHL a écrit sur Sartre…"

     

    Retour à l’hôtel à l’aube, fin de l’escapade, tout le monde reprend l’avion vers 8h du matin. Direction Nice, où BHL a un rendez-vous. La folle vie continue.

    Le journal britannique The Independent ne s’est pas trompé sur la leçon à tirer de toute l’histoire. Dès lundi 18 août, il écrivait :

    « Les Américains ont envoyé des couvertures, les Estoniens des médecins, mais ce sont les Français qui, assurément, sont venus au secours des gens de l’Ossétie du Sud en proposant d’envoyer leur ‘nouveau philosophe’ [en français dans le texte, ndlr] Bernard-Henri Lévy. »

     

    Julien Martin, Pascal Riché et David Servenay -Rue89

  • Mort, où est ta victoire?

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    George W. Bush est un tantinet mécontent et déçu! Cinq ans après la désastreuse entreprise de l'occupation de l'Irak, avec ses plus de 800.000 morts civils et des dégâts qui pèseront des décennies entières sur la vie des générations futures de cette terre infestée de violences, le Président américain regrette "l'inexactitude"- délicat euphémisme- des rapports de ses services de renseignements, ceux là même, qui, rappelons-le, ont déclenché la catastrophe de 2003. Sauf que, pour l'heure, ce n'est, ni de faux regrets, ni de larmes de crocodile dont les Irakiens ont besoin : les Irakiens ont, surtout, besoin que l'Amérique cesse de leur mentir et qu'elle avoue avec franchise être débarquée en Mésopotamie, non pas pour y apporter la prospérité, la liberté, mais bien pour garantir une hégémonie géopolitique quasi-centenaire, via le contrôle de la principale artère énergétique de la planète qu'est le Moyen-Orient.
    Les Irakiens veulent que le Président en instance de départ ne se fourvoie plus aux yeux du reste du monde et qu'il est le courage d'accepter, comme tout "bon perdant", que son idée n'était pas judicieuse, que sa stratégie était mauvaise et que sa mise en œuvre, plus que catastrophique. Mais M. Bush n'en est visiblement pas encore à mesurer l'étendue de son propre échec. Il croit qu'il peut toujours retourner la situation parce qu'il est le plus fort et qu'il ne saurait capituler. Alors une simple question se pose : Combien, dans ces conditions, faudra-t-il encore de victimes irakiennes et américaines ? Le Président ne manque certainement pas d'arguments pour expliquer à ses compatriotes que la première puissance militaire au monde doit au moins disposer des moyens de préparer un départ honorable.
    Mais le sait-il seulement qu'il y a plus de 30 ans, l'un de ses prédécesseurs, englués, alors, dans les marécages vietnamiens, usait, avec la même obstination, du même faux raisonnement ? Et la suite, tout le monde la connaît : le 30 avril 1975, le dernier représentant américain quittait à bord d'un hélicoptère, la bannière étoilée sous le bras, le toit de son ambassade à Hanoi, pour rejoindre les bâtiments de guerre qui mouillaient au large du Cap Saint-Jacques. Ce souvenir mérite que le Président Bush réfléchisse sérieusement à l'option du retrait des troupes d'Irak, car l'histoire a ceci de terrible qu'elle est un éternel recommencement.

    Jeudi 15 Mai 2008

     http://french.irib.ir

  • Le SMS: vérité officielle et vérité vraie...

    Le parquet a désormais le choix entre une demande de supplément d'enquête, un classement sans suite ou le renvoi en correctionnelle du journaliste du Nouvel Obs Airy Routier après que Cécilia Ciganer eut démenti avoir reçu de son ex-époux un SMS lui demandant de reprendre la vie conjugale.

    Nicolas Sarközy avait déposé le 7 février une plainte pour «faux, usage de faux et recel» contre le site internet du Nouvel Observateur, nouvelobs.com, selon lequel le chef de l'Etat aurait envoyé à son ex-épouse, huit jours avant son mariage avec Carla Bruni le 2 février, un SMS indiquant: «si tu reviens, j'annule tout». Il s'agit de la première plainte pénale déposée par un président en exercice de la Ve République contre un média.


    L'ex-épouse de Nicolas Sarközy, qui était restée (curieusement) silencieuse depuis le début de cette affaire, a assuré vendredi devant les policiers de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) ne pas avoir reçu ce SMS du chef de l'Etat. Le parquet de Paris, qui attend la transmission par la police des procès verbaux d'audition de l'ancienne Première dame, a désormais trois possibilités.

    «Le parquet peut décider de poursuivre les investigations en demandant un supplément d'information», a expliqué une source judiciaire. «Il peut aussi considérer qu'il dispose de suffisamment d'éléments pour renvoyer M. Routier devant le tribunal correctionnel», a ajouté cette source. Enfin, le parquet de Paris peut au contraire estimer qu'il n'y a pas assez d'éléments probants et classer sans suite cette affaire.

    Interrogée par l'AFP, l'avocate de Cécilia Ciganer-Albeniz, Me Michèle Cahen, n'a pas souhaité faire de commentaire. Le conseil de M. Sarkozy, Me Thierry Herzog, n'a pu être joint. Airy Routier, qui a lui aussi été entendu par les policiers le 21 février comme témoin sur l'origine de son information et sa manière de travailler, a déclaré, samedi sur RTL, qu'il «prenait acte» des déclarations de Mme Ciganer-Albeniz.

    «On a maintenant une vérité officielle... Moi j'ai la mienne, chacun tranchera», a ajouté le journaliste. «J'ai confiance en mes sources, à mon avis, ce n'est pas parce que c'est une vérité officielle que c'est la vraie vérité mais je me garderais bien maintenant d'aller à l'encontre d'une telle vérité officielle», a-t-il commenté. M. Routier avait déclaré aux policiers avoir écrit son article sur la foi d'informations «verbales fiables», reconnaissant ainsi qu'il n'avait pas eu entre les mains le SMS controversé.

    En cas de demande de supplément d'information, les enquêteurs disposent de moyens techniques limités pour prouver que le SMS est un faux. Selon des spécialistes en téléphonie interrogés par l'AFP, la traçabilité des messages SMS est limitée au moment supposé de son envoi mais pas à son contenu, sauf si les communicants sont à ce moment-là placés sur écoute.

    Toutefois, selon un opérateur en téléphonie qui a requis l'anonymat, la récupération de données est possible dans un temps limité. Le contenu peut ainsi être retrouvé dans un délai allant jusqu'à 15 jours, ce qui dans le cas présent rendrait toute expertise impossible. La date présumée d'envoi du SMS, s'il a existé, remonterait en effet à huit jours avant le mariage du président, soit au 25 janvier.

    Reste l'expertise du téléphone portable du président, mais elle est peu envisageable, M. Sarközy étant protégé par son mandat de tout acte de procédure judiciaire. Ou de celui de son ex-épouse.