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voyage en inde

  • D'Inde, Ségolène menace la Chine...

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    Avec la soeur du dalaï-lama à New Delhi
    Si la menace n'est pas efficace, «les démocraties sont dans un bien mauvais état», a lancé Royal en présence de la sœur du dalaï-lama. Crédits photo : AFP

    Royal appelle à «faire peser la menace» d'un boycott des Jeux olympiques.

    Entre se contenter de «sécher» la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, ce qui est  «hors de question !»,  et aller jusqu'à boycotter les Jeux, Ségolène Royal en est persuadée, il existe une voie moyenne : brandir «La menace de non-participation aux JO» sans forcément la mettre en application.

    Elle l'a répété hier à New Delhi en présence de Jetsun Pema, sœur du dalaï-lama, et de Tempa Tsering, représentant du chef spirituel des Tibétains dans la capitale indienne. «Il faut être ferme, simple et clair» et les Chinois comprendront, a poursuivi la présidente de Poitou-Charentes, qui achevait une visite de cinq jours en Inde. Depuis 1959, le dalaï-lama vit en exil à Dharamsala, au nord du pays.

    «Faire changer la Chine d'avis» 

     

    «Je demande à tous les pays de faire peser la menace sur la Chine. Cette menace est susceptible de la faire changer d'avis», a encore dit Royal. «Si les démocraties font preuve de faiblesse, les exactions (au Tibet) auront lieu pendant les Jeux olympiques et on dira : “C'est trop tard.”», a-t-elle lancé. Alors, dit-elle, les sportifs seront en première ligne, affirmant en avoir rencontré certains qui avaient des états d'âme sur la question. Bref, a-t-elle martelé : «La menace sera efficace, et si elle ne l'est pas, cela veut dire que les démocraties sont dans un bien mauvais état.»

    Le message s'adressait d'abord aux capitales européennes, mais il vaut pour toutes les démocraties. Y compris l'Inde ? La «plus grande démocratie du monde» entretient avec la Chine des relations ambiguës et n'est pas favorable au boycott. Toutes les manifestations antichinoises qui se sont déroulées en Inde depuis la mi-mars ont été vivement réprimées et Pékin a plusieurs fois félicité les responsables de Delhi pour leur «efficacité» dans la gestion de la crise tibétaine. Alors que la flamme olympique est attendue le 17 avril, des inspecteurs de la sécurité venus de Chine n'ont pas tari d'éloges sur la bonne organisation du parcours…

    A priori, l'ex-candidate à l'Élysée n'était pas venue en Inde pour parler du Tibet. Le voyage, préparé de longue date, avait pour but, entre autres, d'inspecter les projets auxquels a participé la Région Poitou-Charentes après le tsunami de décembre 2004. Ségolène Royal s'est d'abord rendue sur la côte de Coromandel, dans le Tamil Nadu (Sud), où elle a rencontrer les nombreux Français de l'ancien comptoir de Pondichéry.

    Mais elle a aussi évoqué hier, avec le premier ministre indien Manmohan Singh, la fermeture de l'usine de Gandrange. Si Lakshmi Mittal, le patron d'ArcelorMittal, est indien, sa société est européenne. «Les entreprises doivent avoir le sens des responsabilités à l'égard des pays dans lesquels elles sont implantées», a-t-il dit à Ségolène Royal.

    (Le Figaro 12 avril 2008)